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Aperçu du livre
Les maisons vides - Ambre Guiard
Le retour
Promenons-nous dans les bois,
pendant que le loup n’y est pas,
Si le loup-y-était, il nous man-ge-rait,
mais comme il n’y-est-pas,
Il nous man-gera pas.
Sur le béton, ce couplet tournait en boucle dans ma tête. Une clé se glissa dans la serrure. Entre des cheveux bruns, j’apercevais quatre chaussures blanches en caoutchouc approcher. Mon corps quitta le sol à la force de leurs bras. Nous passions devant un homme qui criait pour qu’on lui rende son caillou. Les couloirs qu’ils empruntaient ne m’étaient pas familiers. Bientôt, ils s’arrêtaient sur un carrelage aux motifs bleus et blancs.
« Alix, » échappa un homme, le souffle coupé.
La curiosité menait souvent à d’affreuses découvertes, alors j’avais appris à l’ignorer. Il les remercia et m’encercla de son bras. Ses chaussures en cuir marron s’enfonçaient dans la terre. L’extérieur. Je découvrais les champs autour de nous. Combien de temps m’accorderaient-ils dehors ? En apercevant ses iris d’un bleu pur, captivant, mes yeux s’écarquillèrent. Son visage avait changé. Son corps avait changé – il était bien plus grand que moi, maintenant. Nathaël. Je n’avais pas revu mon petit frère depuis que l’on m’avait emmenée ici. Il avait cinq ans.
C’était lui ; mon frère, et pourtant un inconnu.
« Comment vas-tu ? s’enquit-il. Ah, attends. »
Le vent jouait avec le tissu de ma blouse lorsqu’il déposa sa veste sur mes épaules tremblotantes.
Un véhicule transportant une dizaine de personnes nous récupéra bientôt et, par la fenêtre, des champs défilèrent jusqu’à des rues pavées, bordées de maisons.
« Mamie est décédée il y a deux mois, m’apprit-il, alors que nous traversions la ville. Quand j’ai découvert que tu étais dans cet asile il y a quatre ans, j’ai essayé de te récupérer. Ils n’ont accepté qu’il y a quelques jours. Nous avons expliqué qu’il fallait quelqu’un pour s’occuper de Papi. Tu vas habiter chez lui, dans un premier temps. »
La saleté noircissait la façade de la maison, et j’imaginais une colonie de rats s’en échapper en courant.
« Bonjour, Papi, » l’interpella Nathaël.
Le vieux monsieur assis dans le fauteuil répondit en marmonnant. Son inlassable contrariété avait creusé ses rides. Il me jeta un bref coup d’œil, avant de déclarer :
« Elle va salir ma maison.
–Suzanne va nous rejoindre pour l’aider. »
Nathaël me suivait dans l’escalier grinçant – il avait vieilli avec Papi.
« Sa chambre est à droite, et tu as celle de gauche, » expliqua-t-il en ouvrant la porte, mais je n’osais entrer.
L’horloge du salon chronométrait notre silence quand Suzanne nous rejoignit.
« Enfin de retour, » se ravit-elle.
Sa tête rousse aux yeux gris s’approcha de moi.
« Avez-vous prévu de nouveaux vêtements pour ma chère cousine ?
–Il y en a dans l’armoire. Ils appartenaient à Maman, » expliqua Nathaël.
Papa et Maman n’étaient pas venus, ils m’avaient punie.
« Je vais l’aider à se changer et demain, je l’emmènerai chez la couturière, » nous informa-t-elle en passant sa main dans mes cheveux – comme si ce n’était pas dégoûtant.
Suzanne regrettait de ne pas avoir eu un frère ou une sœur – elle en ignorait les inconvénients.
« Merci, Suzanne, sourit-il.
–Tu viens avec moi, Alix ? » m’encouragea-t-elle, en saisissant ma main.
Dans la salle de bain, elle ouvrit le robinet d’eau.
« Nous allons retirer ta blouse. »
Je levais les bras pour l’aider.
« Demain, je te montrerai ma maison. Tu pourras passer quand tu veux. Et je te présenterai Jules. Nous sommes mariés depuis bientôt deux ans. »
Suzanne lava ma peau et mes cheveux avec du savon – deux fois. J’observai l’eau qui s’éclaircissait s’échapper par le siphon.
« Est-ce que je coupe tes cheveux pour qu’ils soient droits ? » suggéra-t-elle, en m’enveloppant dans une serviette.
Je finis par hocher la tête. Des cheveux bruns s’écrasèrent sur le sol jusqu’à m’arriver au-dessus de la poitrine.
« C’est parfait. Allons te trouver des vêtements propres, maintenant. »
Elle s’empara d’une robe verte et deux petits tissus. Dans l’armoire, une femme menue, pâle, aux cernes violettes, m’effrayait. Des larmes dévalèrent mes joues et ma respiration se coupa. Mes formes avaient changé. Mon visage s’était modifié. Que m’avaient-ils fait ?
Je me recroquevillais sur le sol. Suzanne posa une couverture sur mes épaules et caressa mon dos.
« C’est fini, Alix, c’est derrière toi. »
Une question me terrifiait.
« Quel… âge… ai-je ? écorchais-je, en sanglots.
–Tu as eu dix-neuf ans il y a deux mois, répondit-elle, hésitante. Tu as été enfermée douze ans là-bas. »
Tout était embrouillé dans ma tête. En l’absence de mon reflet, je ne m’étais pas rendue compte que, moi aussi, j’avais vieilli. Elle me garda dans ses bras jusqu’à ce que je cesse de pleurer, mais sa gentillesse creusait le trou.
Elle m’aida à enfiler un tissu inconfortable qui couvrait ma poitrine, puis la longue robe m’emprisonna.
Une petite fille de cinq ou six ans courait dans le jardin.
« Nathaël ! l’interpellais-je, et mon petit frère me rejoignit aussitôt.
–Oui ?
–Mon nounours a disparu. On peut interroger les autres doudous pour le retrouver ?
–D’accord, je ramène mes doudous, ils ont peut-être vu quelque chose. »
Pendant des heures, nous avions cherché mon nounours. Aucun interrogé n’avait révélé d’information, mais Nathaël avait envoyé des suspects en prison – la malle du salon. Le soleil se couchait quand Maman nous avait demandé de rentrer.
Une main dans mon dos me fit sursauter.
« Nous allons manger, » annonça Nathaël.
Je remarquais le départ de Suzanne, la nuit par les fenêtres du salon. En quelques bouchées, j’engloutis la viande et les légumes verts dans mon assiette, puis attendis qu’ils finissent.
« Je passerai vous voir demain, nous informa Nathaël. Bonne nuit. »
Une fois la porte refermée, le silence écrasa la maison. Je regardais un homme en costume rouge, d’environ un centimètre, escalader l’armoire depuis le canapé. Essoufflé, il atteignait la première étagère. Il caressa le petit étalon alezan, puis vérifia par les trous de la flûte que personne ne se cachait à l’intérieur.
« Il faut que tu ailles dormir, » maugréa Papi.
Dans la chambre, j’ôtais enfin tous ces tissus et me glissais sous la couette. Mes pattes vertes aux griffes redoutables dépassaient. Je regardais autour de moi, la bouche grande ouverte pour exposer mes crocs aiguisés. J’étais un dinosaure, un gentil dinosaure – mais ils l’ignoraient. Cet endroit m’angoissait autant que la chambre dans laquelle j’avais vécu ces dernières années ; confortable, peut-être trop.
Suzanne me préparait pour m’emmener chez la couturière, et Papi se réjouissait de notre départ.
« Bonjour, Madame Waeger. Comment allez-vous ? » demanda-t-elle, quand une femme immense aux cheveux gris soigneusement coiffés nous ouvrit.
Ses rides énuméraient ses histoires.
« Bonjour, Madame Verhoeven. Entrez, je vous prie. Qui est la petite aiguille qui vous accompagne ? »
J’aurais aimé gravir le majestueux escalier face à la porte, découvrir les mystères qui se cachaient là-haut, mais nous la suivions dans une grande pièce sur la droite. Il y avait des vêtements de partout – sur les meubles, sur le sol, sur des ceintres, sur les dames – éparpillant les couleurs.
« Je vous présente Alix Landowski, ma jeune cousine. Elle vient de rentrer.
–D’où vient-elle ?
–D’un petit village au nord du pays. Nous vous dérangeons pour vos précieux conseils. Il lui faudrait quelques tenues.
–Vous êtes peu bavarde, m’adressa-t-elle, avec un rictus. Voilà qui me changera. Les paroles des jeunes personnes tendent à me donner mal à la tête. Suivez-moi ! »
La vieille dame fouillait les portants avec des gestes brusques. Elle sélectionna différentes robes, puis nous mena à une cabine de rideaux au fond de la salle.
« Je vous laisse enfiler cette robe. Oh ! Je vous ramène un soutien-gorge, » ajouta-t-elle, lorsque je commençais à me déshabiller.
Je secouais la tête.
« Alix, insista Suzanne. Tu t’y habitueras, tu verras. »
Je secouais la tête. Alors que mon comportement désappointait ma cousine, la couturière, elle, l’exaltait. Je finis par essayer une robe blanche à manches courtes.
« Le travail en dentelle est magnifique, Madame Waeger, la félicita Suzanne.
–Je vous remercie, mais il faudra que je ceintre la robe pour cette petite aiguille. Vous allez me donner du fil à retordre. Comment vous sentez-vous dedans ? »
Le tissu m’empêchait de lever la jambe.
« Je ne peux pas bouger, répondis-je, tout bas.
–Mmhm, commença la couturière, avant de se perdre dans ses réflexions. Pleins d’idées me viennent, il faut que je les note, je n’ai plus votre âge. Je vais prendre vos mesures, mais je rajouterai quelques centimètres. Il faut vous nourrir, petite aiguille. Venez m’indiquer des robes, que je vous cerne. »
Suzanne réglait la commande, que nous récupérerions la semaine suivante.
« Je pense que vous apprécieriez les créations de mes défilés, » me confia la couturière.
Son sourire et son regard malicieux m’intriguaient. Il ne s’agissait pas d’un simple défilé.
Tic-Tac-Tic-Tac-Tic-Tac
La végétation cachait la façade, mais je connaissais bien cette maison – je la contemplais sous mes paupières. Revoir nos parents me terrifiait. Ils ne voulaient pas me voir – ils l’auraient fait avant, sinon.
Cette maison enfermait les années volées, l’histoire qu’ils avaient vécue en mon absence. Je n’y avais pas ma place. Je ne l’aurai plus.
« J’habite ici depuis que j’ai commencé mon service militaire dans l’Armée de terre, expliqua Nathaël. Il me reste encore un an et demi. »
Nous nous installions sur le canapé en velours d’un vert olive, face à la cheminée endormie. La tapisserie blanche aux rayures en relief, le buffet et la table à manger en ébène sculpté retenaient leur souffle. Cet endroit figé avait cessé d’être ma maison lorsqu’ils m’avaient emportée.
« La ville a bien changé, Alix. Le dirigeant actuel, Vanderoy, a été élu il y a six ans. C’est encore un militaire, et il a créé un commando pour se débarrasser de tous les opposants politiques. Ne divulgue jamais tes opinions, pas même en famille. Les arrestations s’appuient sur les dénonciations et les soupçons. Ils ont aussi instauré un couvre-feu entre 22h et 5h30 pour empêcher les rassemblements. Des militaires font des rondes toutes les nuits avec des chiens, ces bâtards. »
Le silence me tourmentait. Ce silence marcherait en trainant des pieds, et je redoutais les hésitations.
« Qu’est-ce qu’il s’est passé là-bas, Alix ? » finit par demander Nathaël.
Le couloir blanc. La petite chambre claire au sol en béton. Ma vue se floutait. L’épuisement. La terreur. La solitude. Les bras qui m’immobilisaient. Les seringues. Je n’entendais plus.
« …à n’importe quel moment. …Tu veux que l’on joue aux cartes ? On peut faire une bataille. Celui qui a la carte la plus élevée remporte celle de l’autre. Et quand un joueur a toutes les cartes, il gagne. »
Ce jeu interminable me détendait.
« Alix ? Il faut tourner une carte, » répétait Nathaël, dès que je divaguais.
Je finis par lui demander où se trouvaient nos parents. Il me dévisageait, hésitant.
« Quand les policiers t’ont emmenée, Papa et Maman étaient très inquiets, ils essayaient de te récupérer. Mais quelques jours plus tard, ils m’ont déposé chez Papi et Mamie. Ils ont juste dit que j’y resterais un moment. Ils ne sont jamais revenus. …Ils ont été exécutés. »
Assourdie, je m’échappais en me cognant à des murs ou à des meubles. Dans le jardin, on pointait une lumière dans mes yeux. Je courais, en pleurs, jusqu’à me prendre un mur. Ma vue s’ajustait. C’était un homme.
« Qu’est-ce qu’il vous ait arrivé, Mademoiselle ?
–Ma sœur a pris peur devant un chien sauvage, Officier. »
La main de Nathaël se posa sur mon épaule. Je ne voyais rien. Tout s’effondrait. Mon frère devait me détester. Devant la maison de Papi, il me prit dans ses bras et, inerte, je comptais les secondes avant qu’il me relâche.
Le soleil, peureux, se cachait derrière les toits. Combien de temps devrais-je encore attendre ? La culpabilité ne disparaitrait pas, et mon erreur ne cessera de se refléter dans leurs yeux. Papi toqua à la porte. Après un profond soupir, je me levais.
Une petite souris se faufilait dans le salon pendant qu’il lisait. Derrière son fauteuil, elle passa la tête pour
