Le commissaire Marquanteur est dans la ligne de mire : France Polar

Par Alfred Bekker

Des personnes sont abattues à Marseille, apparemment au hasard, avec un fusil spécial qui peut être utilisé avec précision même à grande distance. Sur toutes les scènes de crime, on voit toujours le même homme. Il peut difficilement être l'assassin, mais a-t-il commandité ces meurtres ? Le commissaire Marquanteur et ses collègues doivent suivre une théorie du complot pour trouver le meurtrier.


Alfred Bekker est un auteur renommé de romans fantastiques, de romans policiers et de livres pour la jeunesse. Outre ses grands succès de librairie, il a écrit de nombreux romans pour des séries à suspense telles que Ren Dhark, Jerry Cotton, Cotton Reloaded, Commissaire X, John Sinclair et Jessica Bannister. Il a également publié sous les noms de Neal Chadwick, Jack Raymond, Jonas Herlin, Dave Branford, Chris Heller, Henry Rohmer, Conny Walden et Janet Farell.

• Langue: Français
• Éditeur: Alfredbooks
• Date de sortie: 12 juil. 2024
• ISBN: 9783745238587

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Alfred Bekker

Roman par l'auteur

© de cette édition 2024 by AlfredBekker/CassiopeiaPress, Lengerich/Westphalie

Les personnes imaginées n'ont rien à voir avec des personnes réellement vivantes. Les homonymies sont fortuites et non intentionnelles.

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1

J'ai relevé le col de mon manteau.

Une promenade sur la plage, je n'en avais que trop rarement le temps. Mais de temps en temps, il fallait le faire. Juste pour me vider la tête. Un cargo se fraie un chemin vers le port. Marseille était ce que l'on pouvait appeler une porte sur le monde. L'un des plus grands ports de France.

Un vent frais s'est levé et quelques mouettes ont tournoyé en hauteur.

J'espérais juste qu'ils ne me chieraient pas sur la tête. Ces bêtes étaient connues pour cela. Et ils étaient assez précis.

Je m'appelle Pierre Marquanteur. Je suis commissaire et je fais partie d'une unité spéciale basée à Marseille, qui porte le nom un peu compliqué de Force spéciale de la police criminelle , ou FoPoCri , et qui s'occupe principalement du crime organisé, du terrorisme et des criminels en série.

Les cas graves, justement.

Cas nécessitant des ressources et des compétences supplémentaires.

Avec mon collègue François Leroc, je fais de mon mieux pour résoudre les crimes et démanteler les réseaux criminels. On ne peut pas toujours gagner, a souvent l'habitude de dire Monsieur Jean-Claude Marteau, Commissaire général de police . Il est le chef de notre service spécial. Et malheureusement, il a raison de dire cela.

Marseille est une ville aux multiples facettes. D'un côté, une ville magnifique avec son port, ses églises et la Méditerranée à sa porte. Un endroit accueillant pour les touristes, mais d'un autre côté, une ville avec un noyau dur comme le fer et sombre. La police lutte depuis des années contre le crime organisé et le trafic de drogue dans la zone portuaire de Marseille. Dans le même temps, Marseille abrite de nombreuses entreprises et start-ups qui se sont installées dans la ville au cours des dernières années.

Il est donc logique que notre département soit situé ici.

Toutefois, la Force spéciale de la police criminelle, ou FoPoCri, est tout à fait active sur l'ensemble du territoire national.

La police est en principe du ressort des départements.

Et les clans de gangsters ne respectent pas les frontières administratives.

Nous serions donc bien bêtes de le faire.

*

L'homme à la couronne de cheveux sombres et à la cicatrice au menton avait un visage très crispé. Une détermination sauvage brillait dans ses yeux. Il regardait à travers la lunette de son fusil spécial. C 'est maintenant , pensa-t-il. C'est le moment. Dans le réticule, il vit le visage du Premier ministre français. Le tireur tenait l'arme de manière à ce que le réticule soit juste au-dessus du front. C'est bien , pensa-t-il. C'est là qu'elle doit être, cette croix. Sur le front de notre actuel chef de gouvernement.

Il a appuyé sur la gâchette.

La balle est arrivée juste entre les deux yeux. La tête a éclaté. Des gouttes rouges de sang tombèrent.

Satisfait, le tireur a baissé son arme, puis s'est gratté la cicatrice sur son menton d'une manière assez voyante.

Il l'a bien cherché, ce salaud, a-t-il marmonné.

Un bon tir, a dit l'autre homme - de haute taille, aux cheveux noirs et bien entraîné. Sous l'œil gauche, il y avait un point sombre que l'on aurait pu prendre pour un grain de beauté à première vue. En y regardant de plus près, on s'apercevait qu'il s'agissait d'un tatouage. Une larme.

Le chauve a souri.

Bonne arme, a-t-il dit. Et c'est ce qui compte, je vous le dis. À l'arme. Et il n'y en a pas d'autre comme celle-ci. Vous pouvez me croire.

Si vous le dites, Monsieur Cachot.

Le chauve afficha un large sourire.

C'est moi qui l'ai conçue. Je connais chaque vis de cette chose, et je peux vous dire qu'aucune arme de poing n'a jamais été fabriquée avec une fiabilité comparable. Il haussa les sourcils. Vous pouvez tirer dans l'œil de quelqu'un à un kilomètre et demi avec ça, si votre main est suffisamment calme.

Je ne suis pas si exigeant que ça.

Vous devriez pourtant l'être... Qui sait contre qui il faudra encore se défendre ! Le gouvernement est comme une pieuvre. Un jour, elle aura tout le monde. Vous le verrez aussi. Et vous finirez par vous débrouiller tout seul quand ces connards essaieront de vous démolir par tous les moyens.

Ensemble, ils ont parcouru les presque cinq cents pas qui séparaient leur position de leur destination. Ils atteignirent un arbre dont les branches étaient en surplomb. Un morceau de corde pendait de l'une de ces branches.

Le melon que Cachot y avait attaché s'était disloqué sous l'effet du tir. Quelque part, une impression d'ordinateur montrait une photo du visage du président de la République. Une autre montrait le Premier ministre et des ministres du gouvernement.

Vous avez un drôle d'humour, Monsieur Cachot.

Pourquoi l'humour ?

Eh bien, je veux dire que vous collez des photos de gens connus sur les melons sur lesquels vous tirez. Président, Premier ministre, ministres et tout ça - vous voyez ce que je veux dire... Je suis désolé, je trouve ça bizarre.

Je trouve étrange la façon dont cette bande de parasites exploite notre pays et se laisse bercer par tous ceux qui répriment le droit naturel de posséder une arme ! Mais je dis toujours que si je ne peux pas porter mon arme en public, c'est déjà le premier pas vers la dictature.

Cachot s'est penché, a ramassé le lambeau qui restait de la photo du Premier ministre. Son visage a pris un bref instant une expression de satisfaction lorsqu'il a vu que le tir du fusil spécial était passé juste entre les deux yeux.

Comme il se doit , a pensé Cachot.

Je prends l'arme, dit l'autre homme. Vous avez aussi des munitions pour ça ?

Oui, je l'ai fait. D'ailleurs, l'arme est conçue de manière à ce que vous puissiez utiliser sans problème des munitions standard. Et il semble que vous devrez bientôt le faire, car je ne peux pas vous garantir que vous pourrez encore commander longtemps des projectiles spéciaux. Mon stock s'épuise, et j'en garde quelques-uns pour mon propre usage. Après tout, je veux être prêt le jour où tout s'écroulera.

L'homme qui avait une larme sous l'œil a froncé les sourcils.

Les petites modifications dont nous avons parlé - quand pouvez-vous les faire ?

Tout sera prêt dans quelques jours.

Alors je viendrai vous voir mardi dans la cour.

Non, pas mardi. Mardi, je serai à Marseille. Venez dimanche soir ou seulement jeudi ! Et apportez la somme en liquide. Je me méfie du gouvernement et du système bancaire. Ils surveillent où va chaque centime et finissent par vous tendre un piège juridique quand ils en ont besoin et veulent vous mettre hors d'état de nuire. Je peux vous raconter des histoires... Vous n'y croirez plus, je vous le dis.

2

C'était un mardi.

Un mardi qui commençait déjà mal, puisque le matin, alors que j'allais chercher mon collègue François Leroc au coin de la rue que l'on connaît pour l'emmener au commissariat, le conducteur imprudent d'une vieille Ford nous a percutés à l'arrière. Heureusement, les dégâts sur ma voiture de sport ont été limités. Un peu de tôle froissée, c'est tout. Cela aurait pu être pire.

Comme l'accident devait d'abord être réglé et que nous devions ensuite nous assurer au parc automobile que la réparation était effectuée, nous sommes arrivés au bureau de notre patron avec un léger retard.

Monsieur Jean-Claude Marteau, commissaire général de police , chef de notre service, se tenait à la fenêtre, les mains enfouies dans les poches profondes d'un pantalon de flanelle. Les manches de sa chemise étaient retroussées, sa cravate était desserrée.

Je sais que nous sommes un peu en retard, chef, ai-je commencé.

Mais M. Marteau ne s'est pas étendu sur le sujet.

Il y a eu un cadavre dans le Parc de Maison Blanche, a-t-il ouvert. Rainier Lavalle, cinquante-deux ans, avocat. Lavalle travaillait jusqu'à récemment au parquet, où il était spécialiste des affaires liées au blanchiment d'argent et au crime organisé. Il ne serait donc pas improbable qu'il y ait un lien. Monsieur Marteau a regardé la montre à son poignet. "L'appel de nos collègues est arrivé il y a dix minutes. L'enquête sur la scène