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La bonne nouvelle annoncée aux pauvres: Commentaire de la finale du grand Isaïe - Une lectio divina pour notre temps
La bonne nouvelle annoncée aux pauvres: Commentaire de la finale du grand Isaïe - Une lectio divina pour notre temps
La bonne nouvelle annoncée aux pauvres: Commentaire de la finale du grand Isaïe - Une lectio divina pour notre temps
Livre électronique136 pages1 heure

La bonne nouvelle annoncée aux pauvres: Commentaire de la finale du grand Isaïe - Une lectio divina pour notre temps

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À propos de ce livre électronique

Les onze derniers chapitres du grand recueil du Prophète Isaïe forment une unité littéraire assez homogène. Les oracles qui s’y trouvent, furent rassemblés après l’Exil babylonien. Ils forment un manifeste original où retentit une voix ouverte à l’universel, à l’inclusion des marginaux et même des exclus. Ces textes jouent un rôle prépondérant dans la liturgie chrétienne, notamment autour de la fête de l’Épiphanie, et connaissent déjà dans le Nouveau Testament une répercussion remarquable par de nombreuses citations et allusions. Jésus lui-même se reconnaît dans cette ouverture quand il reprend l’oracle : « Ma maison sera une maison de prière pour tous les peuples » (Is 56,7, cité en Mc11,17). Il a conscience qu’avec lui se réalise « l’annonce de la Bonne Nouvelle aux pauvres » (cf. Is 61,1 ; cf. Lc 7,22). Trois des quatre béatitudes lucaniennes, parallèles en Matthieu 5, sont tirées des oracles de ce livret isaïen. La spiritualité qui habite ces chapitres annonce celle qui domine dans l’ouverture des évangiles. Le commentaire valorise ces liens et offre une lecture contemporaine de cette petite cathédrale sur laquelle s’achève le grand livre d’Isaïe. Alors que les contemporains vivaient une dépression collective, le rédacteur de ce dernier recueil vient, au nom de Dieu, nourrir l’espérance. Cela nous affecte tout autant.




À PROPOS DE L'AUTEUR

P. Benoît Standaert est moine bénédictin du monastère de Saint-André-à Bruges, entré en 1964. Après des études à Anvers, Rome,Jérusalem et Nimègue en philosophie, philologie classique, théologie et spécialisation biblique, il a enseigné l’Écriture sainte et la Christologie à-l’Institut international Gaudium et Spes, au monastère de Bruges, donné des cours sur le Nouveau Testament à Rome (Saint Anselme) et à-Bangalore (Sint Peter’s Seminary), et en France au STIM (formation théologique pour moines et moniales). Il a dirigé la revue de spiritualité-Heiliging (« Sanctifier ») de 1978 à 2006. Il est engagé depuis plus de vingt-cinq ans dans le dialogue interreligieux monastique (DIM/MID). Il est l’auteur de "L’amitié dans la Bible" (version papier et enseignement audio), d’une étude des Lettres de Paul de Tarse en trois volumes, et de "Prier avec des mots et au-delà de tout mot" chez le même éditeur.
LangueFrançais
ÉditeurSaint-Léger Editions
Date de sortie29 juin 2024
ISBN9782385222116
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    Aperçu du livre

    La bonne nouvelle annoncée aux pauvres - Benoît Standaert

    P. Benoît Standaert

    La Bonne Nouvelle

    annoncée aux pauvres

    Commentaire de la finale du grand Isaïe

    Une lectio divina pour notre temps

    Citation

    « Ma maison sera appelée maison de prière pour tous les peuples. »

    (Is 56,6 ; Mc 11,17)

    Dédicace

    Je dédie ces pages au moine syrien, disciple du P. Paolo dall’Oglio s.j.,

    abouna Jacques Mourad,

    désigné par le Pape François en ce début 2023 comme archevêque de Homs.

    Bénédiction sur lui et louange à Dieu.

    fr. Benoît Standaert osb

    Préface. La finale du grand Isaïe.

    Les chapitres 56 à 66

    Au cœur de la Bible, il y a le grand recueil des prophéties d’Isaïe. Or, tout en finale, on découvre un ensemble particulier, fait de onze chapitres bien agencés : Isaïe 56 à 66.

    Il s’agit d’une unité littéraire organique, telle une petite cathédrale, avec un centre, une abside ornée, tandis que des refrains entretiennent tout au long du recueil une thématique unifiée. L’exclu devient un élu : l’étranger, l’eunuque, le pauvre sont tous considérés comme inclus dans la « maison de prière pour tous les peuples ». L’auteur témoigne ainsi d’un universalisme des plus larges. Ce livret peut être lu comme une des plus puissantes finales du Premier Testament. Il offre un univers qui interprète et valorise tout d’abord les grands recueils déjà constitués que sont le Deutéro-Isaïe (ch. 40 à 55) et l’ensemble qui précède sous une forme encore inachevée (ch. 1 à 39). Il offre aussi un cadre spirituel qui interprète notamment le monde des Psaumes dans leur dernière mouture. Il se présente en même temps et surtout comme l’ouverture la plus directe qui donne accès au Nouveau Testament. Car là, on voit se réaliser ce qui ici est promis et annoncé : « L’évangile est proclamé aux pauvres ». On retrouve les béatitudes qui exaltent les humbles, les doux, les miséricordieux, les assoiffés de justice. On rencontre notamment l’Humble sur qui repose la complaisance divine.

    Le commentaire analytique permet de voir la cohérence de composition du livret et la profondeur du théologien qui propose ses vues unifiées sur ce qui est en train de se passer, après la profonde épreuve que fut l’exil babylonien. L’exercice de relecture s’apparente à celui que les moines pratiquent depuis les origines : la lectio divina. Lire jusqu’à rencontrer Dieu qui nous relit dans notre actualité ambiguë ou hautement problématique, pour être sauvés par lui seul.

    Ce recueil isaïen a trouvé dans la liturgie depuis Vatican II une place privilégiée autour des fêtes de Noël et de l’Épiphanie. C’est en particulier un excellent livre biblique pour passer un bon moment ensemble, lors du réveillon de Nouvel An, avec un cercle d’amis, « à deux ou à trois », selon le mot de Matthieu (18,20). En trois grandes unités (56-59 ; 60-62 ; 63-66) on traverse le tout en moins d’une heure. Il y a de quoi renaître à l’an nouveau sous la Parole de Dieu. Les plus humbles y renaissent à coup sûr ! Toute communauté qui a soif d’un renouveau inspirant, en continuité avec le Synode récent sur la synodalité, y puisera, comme qui « boit à une source qui désaltère, sans jamais pouvoir l’épuiser » (saint Éphrem).

    Introduction

    Le petit corpus d’Isaïe 56 à 66 contient dans nos Bibles exactement onze chapitres. Ceux-ci sont clairement disposés autour d’un centre, formé par les chapitres 60-61-62. Le moment vocationnel du prophète vient se loger au beau milieu (61), alors que l’éloge de la Jérusalem glorieuse (60 et 62) encadre cette haute prise de conscience du prophète.

    L’ensemble est une construction où des oracles d’origine diverse sont recueillis et disposés avec un souci de tendre des arcs, d’encadrer et de donner du relief à telle ou telle pièce plus particulièrement. Certains commentateurs ont en outre perçu comment ce Troisième Isaïe, distinct du Premier (ch. 1 à 39), et du Second (ch. 40 à 55), n’est pas simplement accolé aux deux autres, mais que certaines trajectoires traversent intentionnellement tout le livre unifié depuis Isaïe 1-6 jusqu’à cette finale glorieuse. Il est bon de s’en souvenir au gré des commentaires plus détaillés.

    Un plan

    On peut sans peine dégager trois grandes unités :

    – Une première grande section compte quatre chapitres, de 56 à 59 ;

    – Une section centrale, formée par trois chapitres (60-61-62), vient encadrer le moment vocationnel, rapporté aux premiers versets du chapitre central 61 (1-3) ;

    – Une dernière grande section se compose de nouveau de quatre chapitres (63 à 66).

    Première grande section :

    les chapitres 56 à 59

    Il s’agit de quatre chapitres avec une brève introduction qui donne le ton (56,1-2.3-8), et un verset charnière tout à la fin (59,21), précédé d’un poème final aux perspectives eschatologiques (59,14-20). On ne peut nier le côté bien encadré et donc construit de cette grande unité de 68 versets (12 ; 21 ; 14 ; 21). L’analyse de détail devra montrer les enchaînements et d’éventuelles articulations entre les poèmes réunis. Voici un aperçu des petites unités regroupées :

    56, 1-2 et 3-8

    56, 9-12

    57, 1-2

    57, 3-13

    57, 14-21

    58, 1-12. 13-14

    59, 1-5. 6-13. 14-20.

    59, 21

    On peut compter pour cette première grande unité une bonne dizaine de poèmes, mis ensemble. Certains morceaux sont concis (57,1-2), tandis que d’autres prennent toute une page et davantage (ch. 58 par exemple ; voir aussi plus loin le ch. 60 qui forme un seul poème avec ses 22 versets).

    À suivre toutefois la disposition de la TOB, outre le chapitre 58, on considère tant l’ensemble du chapitre 59 (1-20) que le chapitre 56,9 à 57,21, comme une grande unité. On aurait alors un verset de conclusion (59,21) (E) et une double introduction : 56,1-2 et 3-8 (A), tandis que le corps de la section contiendrait tout juste trois grandes unités : 56,9 à 57,21, tout le ch. 58 et tout le chapitre 59 (B, C, D).

    A. 56,1-2.3-8

    B. 56,9 à 57,21

    C. 58,1-12.13-14 : sur le véritable jeûne et sur la joie du sabbat

    D. 59,1-20

    E. 59,21.

    Le vrai centre (C) est alors formé par le seul chapitre 58. On s’y interroge sur le véritable jeûne et sur la joie du sabbat, un point qui fait écho à l’ouverture (56,1-8).

    La paix, thématisée au début et à la fin du ch. 57, est aussi là au centre du ch. 59 (v. 8), qui s’achève par ailleurs sur les mots-clefs de « salut » et « rédemption », termes synonymes de « la paix », proches aussi des termes « droit » et « justice » du verset d’ouverture (56,1-2).

    « Non, le bras du Seigneur n’est pas trop court pour sauver » (59,1). Sur fond d’épreuves, de perte de vraie justice dans la vie sociale, communautaire (« Le juste périt et nul n’y prête attention », 57,1 ; « ceux qui s’abstiennent du mal sont dépouillés », 59,15), le prophète croit dans une reprise en main des choses. Il croit tout particulièrement que Dieu lui-même interviendra, lui « qui a vu », et « comme il n’y avait personne », il se manifestera en personne. « Alors, c’est son bras qui l’a sauvé », ce bras qui n’est pas trop court pour le faire ! (59,16, inclusion avec 59,1).

    56,1-2.3-8 : introduction

    56,1-2 :

    Ainsi parle le

    Seigneur

    ¹ :

    Observez le droit, pratiquez la justice,

    car mon salut est près d’arriver

    et ma justice de se révéler.

    ² Heureux l’homme qui agit ainsi,

    le fils d’homme [fils d’Adam] qui s’y tient fermement,

    qui observe le sabbat sans le profaner

    et s’abstient de toute action mauvaise.

    Exhortation fondamentale, qui rappelle Amos (5,24 ; 8,5), le décalogue (Ex 20,8, quant au sabbat), Jr 22,3 (« Pratiquez le droit et la justice ; tirez l’exploité des mains de l’oppresseur ; l’étranger, l’orphelin et la veuve, ne les maltraitez pas, ne les outragez pas ; le sang innocent, ne le versez pas en ce lieu ») ou Is 28,17 (« Et je prendrai le droit comme mesure et la justice comme niveau »).

    « Pratiquer la justice » et « ma justice est près de se révéler ». Le même mot est à la fois objet d’une pratique zélée de l’homme et fruit de l’action divine. Il n’y a qu’une justice, celle qui vient de Dieu. Elle demande à être observée, pratiquée par l’homme en alliance avec Dieu. Plus on la pratique, plus elle advient comme pure grâce. Chez Matthieu, notamment dans le Sermon sur la montagne, cette notion de « justice » est centrale, et retentit déjà sur les lèvres de Jésus lors de sa toute première

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