À propos de ce livre électronique
Claude Lavoie
L’auteur en est à son deuxième roman. Lauréat du prix littéraire Arc-en- ciel pour son premier roman, Un homme aux dieux, il cumule de nombreux intérêts qui transpirent dans ce récit : psychanalyse, bêtise humaine, etc., et tout ça, enrubanné d’humour et de cynisme ! Psychologue défroqué, il aime encore explorer l’âme humaine afin d’en surligner les nombreuses contradictions. L’auteur enseigne également la psychologie du développement humain au niveau collégial.
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Aperçu du livre
Une démission - Claude Lavoie
PROLOGUE
« En ces jours-là parut un édit de l’empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre — ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie. Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville d’origine. Joseph, lui aussi, monta de Galilée, depuis la ville de Nazareth, vers la Judée, jusqu’à la ville de David appelée Bethléem. Il était en effet de la maison et de la lignée de David. Il venait se faire recenser avec Marie, qui lui avait été accordée en mariage et qui était enceinte. Or, pendant qu’ils étaient là, le temps où elle devait enfanter fut accompli. Et elle mit au monde son fils premier-né : elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune. Dans la même région, il y avait des bergers qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. L’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte. Alors l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’Il aime. »
– Luc 2, 1-7
PRÉFACE – ÉBAUCHE
Il n’est pas simple d’écrire la biographie d’un homme parfait. Tel est mon mandat.
À compléter lorsque j’aurai assez d’éléments.
PROLOGUE
Chez moi.
À quoi bon ? Personne ne s’intéresse aux vies sans histoire, lisses, confortables. Rares sont ceux qui se penchent sur le destin des besogneux qui n’ont fait que leur travail. Qui se souvient du gagnant de la compétition de lutte gréco-romaine aux Jeux olympiques d’Athènes ? Qui se souvient du jour de la naissance de l’inventeur de la roue ? Qui pleure la mort de monsieur Poubelle ? Loin de moi la volonté de vous culpabiliser. J’en suis. Je consomme, tout comme vous possiblement, l’actualité avec l’avidité d’un militant brisant sa grève de la faim après vingt et un jours. Je tourne la page, ou mes doigts parfois crasseux glissent sur un appareil intelligent, et laissent derrière eux une trace graisseuse qui masque légèrement le reflet de mon regard ébaubi, réfléchi sur la glace, par tant d’insignifiances.
En chaque humain sommeille un voyeur épris de récits sadiques, ubuesques, grotesques, macabres. Je plaide coupable. Le plaisir de se délecter de la misère de son prochain, ou du suivant, est indescriptible. Les infanticides, les féminicides — que le terme soit approprié ou non —, les génocides — que le terme soit approprié ou non —, tapissent notre quotidien et procurent des frissons qui nous rappellent à nous, simples humains, que nous avons la chance de vivre à l’abri de toutes ces ignominies. Soulagement. Ce n’est pas arrivé dans ma famille, dans ma rue, dans ma ville, dans mon pays.
À l’abri.
Mais en ce matin ensoleillé où le niveau de pollution de l’air me permet, enfin, d’écrire sans masque, je m’installe à ce clavier afin de vous raconter la véritable vie d’un modèle. Je tente de respirer, j’hésite. Je reprends.
PRÉFACE – ÉBAUCHE
Chez moi.
Il n’est pas simple d’écrire la biographie d’un homme parfait. Son entourage l’estimait grandement, et tous ne tarissaient pas d’éloges à son sujet : affable ; humble ; curieux ; sensible ; altruiste ; attentif ; un brin taquin. La voie vers le sommet de l’Église lui était toute tracée. J’eus le plaisir, que dis-je, le bonheur, de le servir durant toutes ces années. Malgré cette lourde responsabilité qui est celle de guider les brebis vers le droit chemin, incluant les plus égarées, il honorait ce titre, et son sourire, timide, mais franc, charmait les chrétiens de partout dans le monde, même les croyants d’autres confessions religieuses. Sa vie peut se résumer en une phrase : aller vers l’autre et tendre la main. Ce qu’il fit avec un acharnement inégalé jusqu’ici dans l’histoire de la papauté. Dans sa conception du monde, nul obstacle ne pouvait être abattu, contourné, anéanti ou évité et avec ce souffle, soutenu par l’Esprit-Saint, il gagnait, un à un, chaque cœur, même le plus meurtri. Se promenant à bicyclette à la rencontre des gens ordinaires, le pape prenait chaque soir quarante-cinq minutes de son précieux temps afin d’aller à la rencontre des fidèles massés près de son modeste studio. Chaque fois, le même rituel : il descendait de sa monture, dans le même parc, près du même banc, la déposait, s’agenouillait quelques secondes afin de se placer dans le bon état, il se relevait puis s’installait toujours à la même place, lui qui appréciait la vue dégagée de cet endroit spécifique, mais aussi, le fait de recevoir les fines gouttelettes provenant de la fontaine et portées par la brise légère. Il sortait de son sac, toujours le même et porté en bandoulière, une petite boite de métal dans laquelle il glissait deux doigts, toujours les mêmes, afin de saisir des graines et nourrir les pigeons. De rares piétons osaient s’assoir sur ce banc, et ce dernier demeurait vide toute la journée, nul ne souhaitant souiller ce lieu presque divin. Pourtant, Clément XV n’espérait qu’une chose : écouter. Seuls le bruit du vent, les jappements des chiens et les roucoulades des pigeons brisaient ce silence, presque monastique. Sans les voir, les yeux clos, il souriait, puis, mécaniquement et selon une séquence extrêmement précise, il glissait, à nouveau, ses doigts dans la petite boite, et comme le bon chien de Pavlov, les oiseaux obéissaient parfaitement à cette séquence dans une mécanique parfaitement huilée. À dix-huit heures précises, un prêtre répétait ses vocalises pour la messe du dimanche suivant : ce chant, conjugué à la lumière, au sourire du pape et celui des fidèles qui l’observaient à distance, conférait à ce tableau une aura de pureté et de béatitude que tous les peintres, de la Renaissance à l’époque contemporaine, auraient désiré saisir et immortaliser sur une toile afin qu’elle soit accrochée dans un musée prestigieux. L’harmonie de cette représentation donnait le goût de croire, même aux plus cyniques, que l’ordre du monde pouvait être rétabli et que la communion entre les églises pouvait, à elle seule, faire taire toutes les armes : biologique ; à feu ; blanche ; chimique ; létale ou non ; militaire.
CHAPITRE 1
Chez moi.
Je m’arrête. Je pose ma main droite sur la souris. Je ne crois pas être en mesure d’avoir suffisamment d’imagination pour accepter ce contrat. J’exècre le mensonge, alors comment pourrais-je tapisser des pages et des pages de ceux-ci ? Clément XV n’était pas un homme affable, humble, curieux, sensible, altruiste et attentif, du moins, durant la période où je l’ai côtoyé. Mais puis-je repousser cette demande ? Mon affection pour lui peut-elle me permettre de passer outre mes convictions profondes ? Ai-je réellement envie de dépeindre son acariâtreté, son intransigeance, son machiavélisme ?
En toutes confidences, le pape me dit un jour : « Vous savez, mon très estimé secrétaire d’État, que les voies de Dieu sont impénétrables, mais mon statut me confère cet inestimable privilège : je peux les pénétrer. Et en vérité je vous le dis, mais n’écrivez jamais cette anecdote dans mes mémoires, Dieu ne retourne pas souvent ses appels. Même s’Il possède plusieurs lignes, le volume d’appels reçus est incommensurable. Et inéluctablement, je dois faire la conversation avec le Saint-Esprit. Le pauvre est d’un tel ennui qu’il m’arrive parfois, et j’en suis un peu honteux, de faire semblant que j’ai fait une erreur de numéro ! Pourtant, je sais qu’Il le sait, mais je ne peux soutenir plus que quelques secondes ce chloroformant personnage : il n’a pas d’opinion, et ce, même dans les débats qui enflamment les passions, comme l’avortement, la place des femmes dans l’Église, la transsubstantiation. Niet. Le silence est si lourd que même un sourd pourrait l’entendre. Vraiment, non, je ne peux m’expliquer les raisons pour lesquelles il occupe tant d’espace dans l’Église. Oh, je m’arrête ici, je vais sombrer dans le péché. »
Les lectrices ou les lecteurs avisés auront assurément noté que je possède une mémoire phénoménale puisque je vous rapporte chaque mot de notre conversation. Telle est là une qualité essentielle pour un biographe.
C’est ainsi que j’acceptai le mandat que me confia le pape, et ce dernier contenait les clauses suivantes :
1- Vous, le secrétaire d’État, devez présenter de moi une image parfaite, mythique, stalinienne, qui redonne espoir à toute la chrétienté ;
2- Vous, le secrétaire d’État, devez ne révéler que l’essentiel : le document ne doit pas faire plus de mille cinq cents pages ;
3- Vous, le secrétaire d’État, devez ne pas révéler d’informations qui pourraient compromettre la stabilité de l’Église ;
4- Vous, le secrétaire d’État, ne pouvez, durant toute la période de rédaction de mes mémoires, consommer une quelconque substance qui pourrait altérer vos souvenirs.
Je ne sais pas si je parviendrai jusqu’au bout de cette route, moi qui ne peux mentir sans rougir. Jusqu’où doit-on aller, au nom de la loyauté, pour tromper le lecteur ?
Paul vit donc le jour. Mais lui-même ne le vit pas, car les nouveau-nés ne possèdent pas ce sens à la naissance, un peu comme s’ils se trouvaient en permanence à New Delhi, au cœur d’un épisode de smog.
Dans un souci de rigueur — et un biographe se doit de l’être, la complaisance étant fortement proscrite dans ce milieu —, il est essentiel de préciser que la vision est le dernier sens à se développer chez l’enfant. La pauvre : elle a peu de chances de se déployer puisque le poupon git dans l’obscurité du ventre maternel, et de ce fait, les stimulations sont plutôt rares, ou à tout le moins, passagères. Pour être plus rigoureuse, la phrase précédente pourrait être davantage nuancée : vers le septième mois de grossesse, le bébé est suffisamment habile pour distinguer les ombres et les nuances dans la lumière. Quelle mère ne s’est pas amusée, entre une brassée de lavage et la préparation du repas de soir, à pointer une lumière forte sur son ventre afin d’entrainer le fruit de sa fierté au double salto arrière ! Des heures de plaisir ! Cette réaction signifie que son système visuel est sensible à la lumière.
Bien que je sois sans enfant — ce qui explique la croissance exponentielle de mon cynisme et les positions que je me permets de prendre dans ce récit, car de toute évidence le pape ne lira pas cette version de cet écrit ou il sera décédé avant sa sortie —, je m’intéresse vivement au développement de l’enfant. Cette chose se déploie selon une séquence stupéfiante, et si l’embryon a la chance de se développer ailleurs qu’en présence d’une mère polytoxicomane ou d’un père à la personnalité paranoïde, le produit final est fascinant… Il faut l’observer pendant le stade du miroir — certains ne s’en remettent jamais et deviennent de fieffés narcissiques —, se lancer à la conquête du monde en rampant, comme dans un sacrifice hindou, vers l’armoire ou, parfois, mais c’est plutôt rare, dans une première tentative de fuir une mère envahissante ou d’aller rejoindre un père absent. Son élégance n’a d’égal que le premier vol d’un tendre oisillon, quoique le nourrisson a moins de chances de terminer sa course écrabouillé en bas d’une falaise de trente-six mètres de hauteur située dans une forêt peuplée de coyotes affamés et en rut. Ainsi va la vie. Une véritable culture qui respecte le cycle écologique.
Aucune perte.
Bref (…), il vint à voir le jour au quatorzième mois d’un long processus de gestation, ce qui est, il faut bien l’avouer, tout de même rarissime. Selon des sources fiables et généralement bien informées, la curiosité autour de ce retard croissait encore plus vite que le ventre de la mère. Une frange de la population italienne est relativement conservatrice — même s’ils ont déjà élu un député transgenre — mais à contrario, la majorité des Italiens ont le sens de la fête. Afin d’accompagner la femme dans cette grossesse exotique, les habitants du village décidèrent d’organiser une loterie pour miser sur le jour de la délivrance. Comme la croyance religieuse est enflammée dans ce coin de pays, de nombreuses personnes placèrent, à l’aide d’un dard coloré, leur vote sur le vingt-cinq décembre. Le processus se déroulait sous la supervision de la firme Pilate, Pilate et Associés, ce qui et vous l’aurez deviné, implique une impartialité indestructible, comme les colonnes du temple ou de
