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Élans de l'âme vers Dieu
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Élans de l'âme vers Dieu
Livre électronique473 pages3 heures

Élans de l'âme vers Dieu

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À propos de ce livre électronique

Ne jamais se montrer que sous ses beaux côtés est la tendance absolument invétérée de tous les humains. Attitude qui aboutit généralement à l'effet contraire à celui recherché, puisque qu'au lieu de nous gagner la sympathie des autres, elle nous en isole. Si de plus c'est de la vie chrétienne dont voulons les entretenir, le calcul devient absurde, car en supposant que nous arrivions à donner aux hommes une image avantageuse de nous, il est impossible de tromper Dieu.

L'évangélisme contemporain cependant imite sans complexes les stéréotypes ridicules des media : pasteurs à sourires holywoodiens détaillant leurs victoires perpétuelles, stratèges de la mission singeant les grands capitaines d'industrie... le résultat global n'étant qu'un mépris aggravé de cette religion du spectacle. Dans le petit livre "Élans de l'âme vers Dieu", Napoléon Roussel, a pris, sans le savoir, le contre-pied de nos spirituels m'as-tu-vu. Il y expose les misères de sa vie intérieure de chrétien, qui a du mal à prier ; il veut dire : à réellement prier. Inutile d'ajouter que ce faisant, c'est lui qui nous touche, puisque dans ses gémissements, nous reconnaissons forcément les nôtres.

Un appendice très pertinent collationne les prières remarquables de personnages de la Bible et de l'histoire de l'Eglise. Cette numérisation ThéoTeX reproduit le texte de 1852.
LangueFrançais
ÉditeurBooks on Demand
Date de sortie27 juin 2023
ISBN9782322484706
Élans de l'âme vers Dieu

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    Aperçu du livre

    Élans de l'âme vers Dieu - Napoléon Roussel

    roussel_elans_cover.png

    Mentions Légales

    Ce fichier au format EPUB, ou livre numérique, est édité par BoD (Books on Demand) — ISBN : 9782322484706

    Auteur Napoléon Roussel.

    Les textes du domaine public contenus ne peuvent faire l'objet d'aucune exclusivité.

    Les notes, préfaces, descriptions, traductions éventuellement rajoutées restent sous la responsabilité de ThéoT

    E

    X, et ne peuvent pas être reproduites sans autorisation.

    ThéoTEX

    site internet : theotex.org

    courriel : theotex@gmail.com

    Élans de l'âme

    vers DIEU

    Napoléon Roussel

    1852

    ♦ ♦ ♦

    ThéoTEX

    theotex.org

    theotex@gmail.com

    – 2013 –

    Table des matières

    Un clic sur ramène à cette page.

    Introduction
    Élans

    1. Seigneur, t'ai-je jamais prié ?

    2. Seigneur, si je pouvais te voir !

    3. Honte de l'Évangile

    4. Perte du temps

    5. La prospérité

    6. L'éternité

    7. Tentation

    8. Qu'est le ciel ?

    9. L'Esprit-Saint absent ou présent, se rend témoignage.

    10. L'humilité

    11. Éloignement pour la prière

    12. Souffrance hors de Dieu

    13. Si l'esprit est prompt, la chair est faible.

    14. Désir de connaître

    15. Beaucoup de paroles, peu d'action

    16. Pourquoi suis-je si différent de moi-même ?

    17. Travailler à la gloire de Dieu

    18. L'exemple de Jésus-Christ

    19. Les afflictions

    20. Etre vrai

    21. La communion des saints

    22. La paix

    23. Les joies du devoir accompli

    24. Réprimande des frères

    25. Seigneur, où es-tu ?

    26. Penser à Dieu est-ce l'aimer ?

    27. Le monde glorifie la créature et non le Créateur.

    28. La prospérité endurcit.

    29. Vide de l'âme

    30. Patience

    31. Tout me lasse, excepté toi, Seigneur.

    32. Mort

    33. Deux volontés

    34. L'œuvre glorieuse du chrétien

    35. Prières vaines

    36. Savoir n'est pas agir.

    37. Temps perdu

    38. Seigneur, augmente-moi la foi.

    39. Les cieux racontent ta gloire.

    40. L'amour fraternel

    41. La prospérité corrompt.

    42. Correction fraternelle

    43. Un rien trouble ma paix.

    44. Manque de confiance en Dieu

    45. La vie toujours plus triste, ou toujours plus heureuse

    46. Le ciel sur la terre sans le péché

    47. Rechutes sur rechutes

    48. Douceur de la prière

    49. Mobilité d'esprit

    50. Oh ! que n'ai-je les ailes de la colombe !

    51. Perplexité

    52. Retour vers Dieu

    53. Vous ne recevez point, parce que vous demandez mal.

    54. Sentez vos misères.

    55. Humilité

    56. Gens de petite foi !

    57. Le péché, fardeau intolérable

    58. Ange et démon

    59. Temps mal employé

    60. Je crois ! subviens à mon incrédulité !

    61. Élu !

    62. Harmonie dans les œuvres du Seigneur

    63. Amour des ennemis

    64. Humble devant Dieu, orgueilleux devant les hommes

    65. Le cœur de l'homme qui le connaîtra ?

    66. Le voile de Moïse

    67. La paix de Dieu

    68. Lâcheté

    69. Le péché et le bonheur inconciliables

    70. Douceur de la sanctification

    71. Je ne puis pas prier.

    72. Repos

    73. Aie pitié de moi pécheur !

    74. Assurance du salut

    75. Abattement

    76. Support

    77. La communion des saints

    78. Confesser le nom de Dieu dans le monde

    79. Pas de progrès dans la sanctification

    80. Les prophéties

    81. Le poids du péché

    82. Mon cœur est partagé.

    83. Temps perdu

    84. Qui me délivrera de ce corps de mort !

    85. La paix et l'union

    86. Humilité

    87. Sagesse de Dieu

    88. Amour de Dieu

    89. Caractère divin de Jésus-Christ

    90. Peu de foi

    91. Charité

    92. Las de me contempler, je m'élève à toi.

    93. Prier pour les autres

    94. Prêcher les autres et s'oublier

    95. Obéissance

    96. La foi

    97. Joies du dévouement

    98. Ruses du cœur

    99. L'ignorance vient du péché.

    100. Ne pas scandaliser

    101. Méditer sans agir

    102. Désir de la retraite

    103. Ma vie est un long gémissement

    104. Le don de la parole

    105. Manque de patience

    106. Les deux faces de la religion

    107. Droiture et simplicité

    108. Le monde passe

    109. Qu'est-ce que la vérité ?

    110. La Parole de Dieu

    111. Priez sans cesse.

    112. Avoir honte de l'Évangile

    113. Le dévouement

    114. Questions vaines

    115. Où est le trésor, là le cœur.

    116. Inquiétudes

    117. Pardon des injures

    118. Obéir, non choisir

    119. Renvoi au lendemain

    120. Je n'ose plus prier.

    121. Folie de l'incrédule

    122. Mobilité

    123. Le néant de nos œuvres

    124. Les rêves de la vie

    Citations

    1. Abraham

    2. Moïse

    3. David

    4. Salomon

    5. Daniel

    6. Jésus-Christ pour ses disciples

    7. Jésus-Christ pour lui-même

    8. Clément de Rome

    9. Ignace

    10. Cyprien

    11. Ephrem

    12. Basile

    13. Augustin

    14. Chrysostome

    15. Sédulius

    16. Grégoire Premier

    17. Le vénérable Bède

    18. Flore

    19. Théophylacte

    20. Anselme

    21. Saint Bernard

    22. Vaudois et Albigeois

    23. Bradwardine

    24. Thomas Kempis

    25. Jean Hus

    26. Luther

    27. Calvin

    28. Pascal

    29. Fénelon

    30. Alexandre Vinet

    31. Adolphe Monod

    ◊  Introduction

    Le Créateur de l'univers peut-il entendre, et veut-il exaucer les vœux de ses créatures raisonnables ?

    A la première partie de cette question, il suffit de répondre : « Comment Celui qui a fait l'oreille, n'entendrait-il pas ? Comment Celui qui a formé l'œil, ne verrait-il pasa ? Cet argument est si concluant que je n'ai pas le courage d'en chercher d'autres. En effet, à moins que de prétendre que l'oreille et l'œil de l'homme se sont formés d'eux-mêmes, ou bien de soutenir que l'œil a été fait pour ne pas voir, l'oreille pour ne pas entendre ; à moins, dis-je, de se refuser à l'évidence, il faut bien convenir que Celui qui a formé l'œil voit, que Celui qui a créé l'oreille entend.

    Au reste, dans ces termes généraux, mon assertion sera probablement acceptée, même par ceux qui ne prient pas. Que Dieu ne soit ni sourd ni aveugle, l'incrédule lui-même en convient. Pourquoi donc tant d'hommes répugnent-ils à prier ? pourquoi sourient-ils de pitié, à la vue d'une créature parlant au Créateur ? — N'attendez pas de réponse de leur part ; ces hommes n'oseraient vous confesser leur pensée ; mais je vais vous la dévoiler.

    « Comment voulez-vous, pensent-ils, que Celui qui habite la profondeur des cieux, ce Dieu si grand, vous entende, vous écoute ; vous, si petit, jeté sur un coin ignoré de cette terre perdue dans l'espace ? Il a bien autre chose à faire ! « Il vous a créé doué de toutes les facultés nécessaires à votre existence. Depuis l'origine des temps, l'homme, comme la nature, est soumis, à des lois éternelles, et laissé à lui-même. »

    Ce qui revient à dire que, d'après vous, le Créateur, relégué dans la profondeur des cieux, ne nous entend pas, parce que notre terre est trop loin ! S'il était dans un astre rapproché, ou sur la cime d'une de nos montagnes, à la bonne heure, il pourrait nous ouïr ; mais de si loin, de si haut, impossible ! — Oh ! profondeur de la sagesse humaine !

    Oui, au fond, c'est une question de distance ; on ne croit pas que Dieu entende une prière aux deux bouts du monde, parce que ces deux bouts sont trop distants ; et de nos jours, où l'homme a trouvé moyen de mettre en communication les deux pôles, de nos jours où il peut écouter et répondre, en un quart de seconde, à des milliers de lieues ; de nos jours où il pourrait lui-même transmettre instantanément sa pensée de la terre au soleil réunis par un fil, c'est alors que l'homme doute si Dieu possède assez d'intelligence pour s'informer, aussi bien que lui, de ce qui se passe aux deux bouts de l'univers !

    Mais là n'est pas toute la difficulté, Dieu, qui peut entendre les hommes, veut-il les écouter ? Ne devons-nous pas plutôt supposer qu'il les a faits tels qu'il n'ait plus à s'en occuper ?

    D'abord, remarquez que cette théorie qui prétend grandir le Créateur, le rapetisse ; elle ne lui attribue la sagesse de nous avoir pourvus d'avance de toutes les ressources nécessaires, qu'afin de lui dénier, pour plus tard, l'administration de notre monde ; il semble que l'incrédule soit fatigué, essoufflé de la peine infinie, nécessaire à Dieu, pour veiller sur les besoins journaliers de tant de millions de créatures, et alors, par pitié pour le Créateur, cet incrédule le décharge d'un fardeau qui écrase sa propre imagination ! Oui, voilà tout simplement pourquoi l'on nie la providence individuelle ; on mesure Dieu sur soi, pour ne pas dire qu'on se compare à Dieu !

    Mais il y a bien d'autres objections contre cette théorie qui suppose l'homme doué, dès l'origine, de telle sorte qu'il puisse se passer de l'intervention divine. Au fond, cette doctrine n'est autre que celle de la nécessité ; avec elle, l'homme est immuable ; c'est un assemblage de chaînes et de rouages ; tout a été prévu, le nombre de tours compté ; machine admirable, sans doute, mais enfin, machine sans liberté ; donc irresponsable, et dès lors incapable d'un bonheur découlant de la moralité.

    Direz-vous que la liberté de l'homme est entrée, dans le plan primitif de Dieu ? qu'elle est au nombre des facultés premières qui devaient le conduire à sa fin, sans intervention étrangère ? — C'est-à-dire qu' à cette heure vous dotez l'homme de liberté ; il pourra faire ou défaire, avancer ou reculer dans la voie de sa destinée individuelle, et, par cela même, concourir à l'ordre général ou l'entraver ; mais Dieu, qui ne doit plus s'en occuper, sera contraint de le laisser faire ; il l'aura doué de forces sans se réserver d'en surveiller l'emploi ; il se sera lié les mains en donnant à l'homme des mains libres !

    Je me dispense de répondre.

    On m'accordera peut-être que Dieu intervient dans la direction de ce monde pour maintenir les lois générales, mais non pour influer sur les détails de notre vie.

    Eh bien ! je demande où cessent les lois générales, où commencent les détails de notre vie ? quel est le point précis où se joignent l'intervention divine et l'indépendance humaine ? Le Dieu qui intervient dans la projection des mondes, au milieu de l'espace, intervient-il aussi dans les révolutions de notre globe ? dans nos guerres nationales, dans les destinées d'une cité, d'une famille, d'un individu ? et s'il s'arrête entre deux points de cette chaîne, montrez-moi donc l'anneau douteux ! C'est encore ici une affaire de mesure ; toujours la pauvreté de notre intelligence disant à Dieu : je n'aurais pu venir que jusqu'ici… donc tu n'as pas été plus loin !

    Oui, Dieu veut intervenir dans nos destinées ; il veut écouter nos prières, et s'il en fallait encore une preuve, je me contenterais de citer cette parole : « Quel est l'homme d'entre vous, si son fils lui demande du pain, qui lui donne une pierre ? et qui, s'il lui demande un poisson, lui donne un serpent ? Si donc vous, méchants comme vous l'êtes, savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père, qui est dans les cieux, en donnera-t-il de bonnes à ceux qui les lui demandent (Matthieu.7.9). »

    Il nous faut donc, ou convenir que Dieu exauce la prière de sa créature, ou soutenir que nous, pères ou mères, nous valons mieux que Dieu, et que nous accorderions à nos enfants ce que lui-même nous refuse…

    Je ferai remarquer toutefois que ces mots : « de bonnes choses », employés dans l'évangile selon saint Matthieu, sont remplacés dans saint Luc par ceux-ci : « son Saint-Esprit ». Oui, les choses ne sont bonnes qu'autant qu'elles sont saintes. Si donc il vous était arrivé de demander ce que vous aimez au lieu de ce qui est bon, vous ne devriez pas être surpris de n'avoir pas été toujours exaucé. Dieu a pu vous refuser fortune, science, santé, succès dont vous auriez fait mauvais usage ; mais il ne vous refusera jamais foi, charité, sainteté, dont vous ne sauriez abuser.

    Mais est-ce pour prier que je présente ces Élans de mon âme au lecteur ? Non, je ne crois pas qu'on puisse véritablement prier en lisant des prières écrites par un autre et pour un autre. La prière, pour être une demande, doit être l'expression de nos propres sentiments. Dans les affaires de ce monde, personne, pour profiter d'une pétition toute faite, n'ira demander un objet différent de celui dont il a besoin ; ayons donc, pour le ciel, la sagesse que nous avons pour la terre, et prions Dieu avec notre cœur, lui exprimant nos propres désirs, dans nos propres paroles. Je le déclare : celui qui lirait ce volume entier, sans même le poser, n'aurait pas encore prié ; il aurait fait passer les vœux de mon cœur par ses lèvres ; il se serait entretenu avec moi, mais non pas avec Dieu.

    Ce n'est donc pas ici un livre de prières, c'est l'histoire d'une âme. Je n'ai rien dit que je ne l'aie senti, et je l'ai dit comme je l'ai senti, dédaignant tout langage de convention. C'est ici mon histoire intérieure. Je l'écris, parce que je suppose que c'est celle de bien d'autres, et que les lecteurs chrétiens trouvent avantage et plaisir à se reconnaître chez un frère. Je dis les lecteurs chrétiens, car je n'espère guère être lu par d'autres qui sans doute ne me comprendraient pas, et que mes Élans fatigueraient. Mon Introduction est pour les incrédules, mon livre est pour les croyants.

    Toutefois, si quelques frères veulent absolument voir ici des prières, je leur dirai qu'elles ont été faites pour être exaucées en ma faveur, et non pour leur servir de texte à de vaines répétitions ; en un mot, ce sont mes prières, et non pas les vôtres, lecteur.

    Ce n'est pas sans motif que j'insiste sur ce point ; mais afin de vous faire bien comprendre qu'après m'avoir lu, vous n'aurez pas prié ; tout au plus y serez-vous mieux disposé, et si vous vous en teniez là, vous m'auriez fait manquer mon but. Mon but, à votre égard, c'est que vous appreniez à ne pas vous servir de mon livre pour prier.

    ◊  Élans

    ◊  1. Seigneur, t'ai-je jamais prié ?

    Mon Dieu, toutes les fois que je te prie, me dis-je bien que tu m'entends ? Ma prière n'est-elle pas une simple contemplation de ma pensée ? Si je te voyais des yeux du corps, te dirais-je ce que je te dis, alors que je te contemple des yeux de l'esprit ? Je crains que non, Seigneur ; je me demande si, dès lors, mes prières sont bien des prières ? et je comprends comment il se fait qu'elles ne soient pas exaucées ! Ainsi ma persistance dans le mal se trouve expliquée ! Ah ! si je te priais réellement, si véritablement je te parlais, à toi, Créateur de l'univers, à toi, mon Père, Père de Jésus-Christ, ne m'exaucerais-tu pas ? Toi qui as fait les saints de tous les siècles, ne me sanctifierais-tu pas ? Oui, Seigneur, oui sans doute, et je sens, à cette heure, qu'au lieu de me plaindre, je dois m'accuser. Je t'ai maintes fois parlé, mais pas prié ; disserté, mais pas prié ; médité, mais pas prié ! Et dans ce moment même, puis-je dire que je prie véritablement ? Mon cœur froid, mon œil sec, ne témoignent-ils pas contre les paroles animées de mes lèvres ? Mon Dieu ! mon cœur est si tortueux que je ne puis y pénétrer jusqu'au fond. Je sais bien une chose, c'est que je veux prier, mais je n'en sais pas moins bien une autre, c'est que souvent je ne prie pas, et qu'il faut que toi-même tu viennes mettre en moi ces soupirs inexprimables de ton Esprit, qui valent mieux que tous mes discours. Mon Dieu, rends-toi sensible à mon cœur, et surtout rends-toi visible, pour mes frères, dans ma vie sanctifiée. Je m'arrête, Seigneur ; mais je n'ose pas dire encore que je t'aie prié !

    ◊  2. Seigneur, si je pouvais te voir !

    Mon Dieu, pourquoi faut-il qu'un voile impénétrable te dérobe à mes yeux ? Pourquoi ne m'est-il pas donné de jeter, de cette terre, un regard dans ton ciel ? Je serais si heureux si je pouvais une fois, une seule fois, te voir, t'entendre ! Et tu ne l'as pas voulu ! Je suis réduit à te chercher dans tes œuvres et dans ta Parole. Ton Esprit me parle bien de ta part ; mais sa voix est si faible, dans mon cœur, qu'il m'y faut le silence de toutes les passions pour pouvoir l'entendre… Mais ne serait-ce pas là précisément pourquoi tu te refuses à mes regards ? Ne serait-ce pas pour m'inciter à calmer ces passions tumultueuses me dérobant ta voix, et pour me conduire ainsi, par la sanctification, à une foi plus vive et à une vue plus spirituelle de ton être ? Oui, Seigneur, ta sainte Parole m'apporte la réponse : « tu n'es ni dans le tourbillon, ni dans la flamme, mais dans le son doux et subtil ; » c'est là qu'il faut que je te cherche, c'est là qu'en effet je t'ai déjà trouvé. Comme ton Fils, tu ne viens point avec éclat, mais tu te laisses trouver par ceux qui te cherchent ; tandis que moi je voudrais te trouver sans te chercher, te chercher où tu n'es pas. Je

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