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Fabricant de jeu: Prescott, #2
Fabricant de jeu: Prescott, #2
Fabricant de jeu: Prescott, #2
Livre électronique938 pages10 heuresPrescott

Fabricant de jeu: Prescott, #2

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À propos de ce livre électronique

C’est un joueur de hockey à la réputation préétablie – en partie à cause de son nom et en partie à cause de son temps de jeu.

Elle n’a jamais trouvé un foyer où elle pouvait laisser tomber ses défenses...

...bienvenue dans le combat de ta vie, Porter.

Porter Prescott a passé sa vie à lutter pour se faire un nom dans le sport où sa famille brille, mais, le jour même où il part jouer pour une équipe sans lien avec le nom de sa famille, il la rencontre… et se demande soudainement s’il y a autre chose dans la vie que de sortir de l’ombre de sa famille.


Asher Spence a appris toute sa vie qu’elle ne pouvait compter que sur elle-même et, encore là, on pouvait échouer. Puis, elle le rencontre et il fait renaître l’espoir en elle… en lui offrant enfin un foyer.


Cependant, après une vie de chagrin et de regret, Asher ne peut s’empêcher de s’inquiéter que tout pourrait s’écrouler du jour au lendemain.
 

Lutte. Et quand ce n’est pas assez ? Accroche-toi à la vie.

Inclut l’histoire complète de Porter et d’Asher : Fauteur de troubles, L’échappée, Altercation et Retenue !

LangueFrançais
ÉditeurMignon Mykel
Date de sortie13 juil. 2022
ISBN9781667436951
Fabricant de jeu: Prescott, #2

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    Aperçu du livre

    Fabricant de jeu - Mignon Mykel

    La plupart des ombres dans cette vie existent parce que nous nous tenons sous notre propre soleil.

    - Henry Ward Beeche

    Le protagoniste de cette histoire est en pleine adolescence tout au début, mais ce roman est destiné aux lecteurs de 18 ans et plus. En tant qu’adolescent, il traverse ce que certains considèrent comme des situations d’adultes, comme le sexe et la drogue. L’âge pour le sexe consentant dans l’état du Wisconsin est établi à 18 ans et l’état du Wisconsin n’a aucune clause Roméo et Juliette. Cela dit, les adolescents ont des rapports sexuels. Tout acte sexuel écrit se déroule entre deux parties consentantes.

    Prologue

    Maintenant

    Il était enfin arrivé.

    Le jour auquel je rêvais depuis que j’étais petit. Le jour qui me trottait à l’esprit lors du repêchage de Caleb, puis lors de celui de Johnny peu de temps après.

    J’étais on ne peut plus excité.

    J’attendais dans la file mon café et celui d’Ace, tout en pianotant sur mon cellulaire. Mon meilleur ami, Logan, avait récemment pris la direction de l’université du Dakota du Nord et mon téléphone vibrait sans arrêt.

    Il n’avait que sa nouvelle équipe sur le bout de la langue, nuit et jour. Je recevais des images en vert et blanc de tout : vêtements, affiches, chandail de hockey, le ruban sur son bâton de hockey, tout comme une photo inappropriée d’un autre genre de bâton peint. Il ne vivait que pour m’agacer.

    C’était un de ses amis dont j’étais certain, sans l’ombre d’un doute, qu’il resterait mon ami pour la vie, le type d’amitié que mon père entretenait avec son ancien coéquipier au hockey, Teague Ketterhagen.

    Juste avant d’éteindre mon téléphone, un texto s’afficha.

    Mo : Je m’ennuie déjà, mais je comprends. Je pourrais peut-être te rendre visite...

    Je souris à l’écran, mais refusai de répondre. Je n’allais pas lui faire ça, lui donner de faux espoirs. Pas avec notre histoire.

    Dans un soupir, j’empochai mon téléphone et, au même moment, la porte du café s’ouvrit. Je jetai un coup d’œil au-delà de la table où était assise Avery, curieux de voir qui venait d’entrer.

    Nous nous trouvions au Starbucks, donc l’endroit était achalandé. Des clients entraient et sortaient tous les trente secondes.

    La personne — la femme — qui s’était introduite me coupa le souffle.

    Cela n’avait rien à voir avec son style vestimentaire, quoique son jean pas si moulant lui seyait à merveille. C’était étonnamment rafraîchissant de voir une femme dans autre chose qu’un pantalon de yoga ou un jean moulant.

    Dans la même lignée, elle exposait peu de peau dans son chandail aux manches longues retroussées aux coudes. Toutefois, le coton épousait bien sa poitrine.

    Mais ce n’était rien de tout cela.

    Était-ce l’encre colorée sur son bras droit ? Les nombreux clous le long de ses oreilles ? Ou bien peut-être le piercing Monroe noir qu’elle arborait ?

    Ou sa chevelure ?

    Épaisse, brune et bouclée cascadant dans son dos.

    Elle était époustouflante et, pour la première fois depuis la signature de mon contrat en Caroline du Sud, j’émis le souhait de résider plus près de la maison.

    — Le grand Frappuccino Choco chip et le grand café noir pour Porter !

    De mauvaise grâce, je détournai mon attention de cette femme qui m’avait complètement captivé pour saisir mon Frappuccino et le café d’Ace.

    — Merci, dis-je, en levant les tasses dans un geste de remerciement en direction du barista.

    Je me retournai vers notre table, en me demandant où la beauté brune était passée, tout en sachant très bien que c’était une cause perdue. Je pliais bagage, alors qu’est-ce que ça changeait que je trouve à mon goût une fille de la région ? D’ailleurs, j’écoulais ma dernière heure avec ma sœur avant de prendre la direction de l’aéroport.

    Tirant un trait sur la fille, je me rendis directement à notre table et tendis le liquide mortel à ma sœur.

    — Tiens, ton mauvais café.

    — Hé, au moins, tu ne t’es pas dégonflé en optant pour une boisson frappée aux fraises, rétorqua Avery avec un sourire, en soulevant la tasse blanche à ses lèvres.

    Je ne me donnai pas la peine de réagir à sa remarque.

    Oui, mon choix se portait parfois sur des boissons glacées plus sucrées.

    Il n’y avait rien de mal à ça.

    — Est-ce que c’est au moins un Frappuccino à base de café ? enquêta-t-elle, les sourcils haussés, tandis qu’elle déposait sa tasse sur la table.

    — Oui, répondis-je, avec une moue de dérision.

    Je tirai la chaise en face d’elle et m’y affalai.

    — Excitée par ton grand changement ? demandai-je.

    Avery s’était éloignée de la maison ses deux dernières années pour ses études, mais, cette fois, elle avait choisi de rester dans le coin.

    — Oui, acquiesça-t-elle, et ses yeux vert pâle s’illuminèrent.

    Elle lâcha sa tasse et balaya ses cheveux blonds par-dessus son épaule, dans un geste qu’elle avait probablement pratiqué en grandissant, lorsqu’elle imitait tout ce que faisait notre sœur aînée, Mykaela.

    — Es-tu certaine de vouloir te lancer dans le domaine des agents ?

    Je pris une gorgée à l’aide de ma paille verte. Soyons honnêtes, ma curiosité camouflait mon côté égocentrique. Si Avery se lançait dans le management du sport, je serais son premier client, parce que je croyais qu’aucune autre personne n’était mieux placée que ma famille pour défendre mes intérêts.

    – Absolument. Si je ne peux pas jouer au hockey de façon professionnelle, je veux tout de même faire partie de ce sport.

    — Mais Myke...

    — Aimerais-tu jouer sous les ordres de Myke ? s’exclama Ace, un sourcil blond levé.

    La Ligue nationale de hockey féminin prenait de l’ampleur, surtout sur la côte est. Myke se cramponnait pour démarrer une division dans le Midwest et j’étais persuadé qu’elle y arriverait.

    — Non. Je ne le voudrais pas, répondis-je, en souriant.

    Je n’avais rien contre Myke, rien du tout, mais c’était une vraie mère poule. Étant douze ans mon aînée, elle avait toujours été une deuxième mère et, heureusement, je ne me rappelais plus véritablement ces moments de jeunesse.

    — En plus, mes genoux se font vieux.

    J’éclatai de rire.

    — Si tes genoux se font vieux, je devrais commencer mes recherches pour des prothèses de genoux.

    Avery n’avait qu’un an de plus que moi.

    Elle ouvrit la bouche pour dire un truc, quand son sourire s’élargit.

    — Oh ! Porter, j’aimerais te présenter ma nouvelle amie. Je l’ai rencontrée tantôt et elle logera dans la maison d’invités le temps qu’elle se remette sur pied.

    Avery se leva et contourna la table. Je la suivis des yeux, en tournant ma chaise pour rencontrer la personne qu’Avery affectionnait assez pour convaincre nos parents de la laisser emménager dans la maison d’invités.

    — Porter, je te présente Asher.

    Prêt à tendre la main, je me levai, en me comportant comme le petit frère poli que ma sœur souhaitait voir. Cependant, lorsque je me retournai, paré, les mots restèrent pris dans ma gorge.

    C’était elle.

    Un

    Avant

    Les gens me demandaient souvent comment c’était d’être le fils d’une légende du hockey, un homme décoré de prix autant en tant que joueur qu’entraîneur, ainsi que le frère cadet de deux des meilleurs joueurs de la LNH.

    Ce n’était pas si mal.

    Mais ce n’était pas extra non plus.

    Nous formions une famille tissée serrée, ouais, mais je ne voulais certes pas être comparé à mon frère de vingt-sept ans. Ouais, Caleb était super. Extra. Je suis ravi que tu le penses. Oui, sa femme était à tomber. Sydney était une femme extraordinaire, ouais. Ils avaient un petit tout à fait mignon, ouaip.

    Et puis, il y avait Jonny.

    — Oh, tu ne voulais pas être gardien de but, parce que ça aurait été impossible de rivaliser avec Jon Jon Prescott, me disaient les gens, comme si je ne le connaissais pas.

    Non, je ne voulais pas être gardien, parce que je n’aimais pas particulièrement recevoir des rondelles à la figure.

    Et, soyons honnêtes, Jonny était devenu un gardien de but seulement parce qu’il était pourri à l’attaque.

    Sans déconner, c’était la véritable raison.

    Ensuite, les gens s’éternisaient sur l’épouse de Jonny. Ouais, Jenna était jolie, mais c’était une salope et, à l’instant où ces deux-là s’étaient mariés, Jonny avait cessé de se pointer aux réunions familiales.

    Comme si Jenna était carrément plus importante à ses yeux que sa famille.

    Donc, va chier, Jonny. Et non. Je ne voulais pas non plus te ressembler.

    J’étais Porter Prescott. J’étais un être à part entière, merci beaucoup.

    Les années passaient, mes frères augmentaient leur cote, mes sœurs développaient leurs propres affaires dans la communauté du hockey et je sentais que ma valeur en tant que Prescott diminuait de jour en jour, comme si je n’étais que le frère cadet forcé de suivre dans l’ombre de tous les autres Prescott.

    Je n’allais certainement pas m’abaisser à cela.

    J’étais un étudiant de dix-sept ans qui fréquentait la même école secondaire que mes frères et sœurs — et non, je n’y étais pas encore parce que j’étais stupide. Mes parents ne me croyaient pas prêt pour la maternelle lorsque j’avais cinq ans et, étant le cadet à la maison, ils désiraient me voir exceller à l’école.

    Entre mes frères et deux de mes sœurs qui s’illustraient au hockey, et McKenna qui brillait à l’école, leurs noms étaient sans cesse soulevés. Comme si Porter Prescott, sans eux cinq, n’existait pas.

    J’en avais marre.

    J’en avais assez d’avoir à prouver mes propres exploits ; c’étaient les foutus miens ! Pas ceux de Caleb. Pas ceux de Jonny. Pas plus ceux de Myke ou Ace. C’étaient les miens. J’étais sur la glace, mon bâton manipulait la rondelle et mon tir trouvait le fond du filet.

    Moi.

    Avant la fin de l’année, je n’allais plus être le « petit frère Prescott ».

    Non. J’allais être Porter Prescott, point.

    J’en avais marre d’être dans l’ombre.

    Deux

    Août

    — Vieux, Teagan est tellement sexy, admit mon ami Alex, alors que nous étions étendus sur le bord de la piscine communautaire.

    L’école commençait le lendemain et nous, ainsi que quelques amis, nous trempions les orteils sous un des derniers soleils d’été du Wisconsin.

    L’été dans le Wisconsin demeurait toujours soit glacial, jamais au-dessus de vingt-et-un, soit l’enfer même, en deçà de trente-deux avec l’humidité dans le tapis. Cet été ressemblait à l’enfer sur Terre, donc nous avions passé le plus clair de notre temps dans la piscine.

    Je jetai un œil de l’autre côté de la piscine et observai ma pseudocousine Teagh donner un cours de natation à quelques enfants.

    C’était sûrement une jolie fille, mais j’avais grandi avec elle. Je connaissais ses mauvaises habitudes.

    — J’imagine.

    — Tu dis ça juste à cause d’une idée tordue dans ta tête qui te fait croire qu’elle est de la famille. Porter, Teague Ketterhagen n’est pas ton oncle. Tu pourrais totalement te taper ce petit cul là-bas.

    — Je sais que Teague n’est pas vraiment mon oncle, connard, répliquai-je, pince-sans-rire. Mais j’ai grandi avec Teagan. Comme si elle était de la famille. Et laisse-moi te dire qu’elle est trop bien pour toi, alors cesse de penser à elle pendant qu’il en est encore temps.

    Teagh devait nous avoir entendus parler d’elle, car elle tourna la tête par-dessus son épaule dans notre direction, en continuant de donner ses instructions à l’enfant qu’elle aidait avec son dos crawlé. Le sourire aux lèvres, je levai le majeur et reçus une expression amusée en retour.

    Teagan était cool. Et elle était de la famille, peu importe ce que ces cons racontaient.

    — J’ai envie de détacher ce chignon sur sa tête et de prendre une pleine poignée pendant que..., débuta Ty, mais je n’allais pas le laisser terminer cette phrase.

    — Ferme-la, trou-du-cul, l’interrompis-je, en l’éclaboussant d’un coup dans l’eau avec mon poing fermé.

    Ty éclata de rire et essuya l’eau sur son visage.

    — Elle est trop sexy, reprit-il les propos d’Alex.

    — Elle est correcte, contredit Lesly, une des filles du groupe, en haussant les épaules. Elle se croit mieux que tout le monde.

    Cette dernière fit passer ses lunettes de soleil rondes assises sur le dessus de sa tête vers son nez pour admirer discrètement Teagh.

    — Arrêtez, ordonnai-je, en secouant la tête.

    — C’est vrai, marmonna Lesly, mais je concentrai mon attention sur Alex, qui sortait de la piscine.

    — Je pense qu’en l’honneur du dernier jour de l’été, nous devrions entrer par effraction ce soir pour nous baigner nu, proposa Alex.

    Le centre communautaire, c’est-à-dire la piscine, fermait au coucher du soleil. Ce ne serait pas la première fois que nous entrerions par effraction dans la piscine.

    Je haussai les épaules, tout en observant les autres, qui opinaient du chef. Lesly fit la moue, en racontant un truc à propos de ses parents très sévères sur son couvre-feu cette année, mais je m’en foutais. Qu’elle vienne ou non, ça ne me ferait pas un pli.

    — Ça m’a tout l’air d’un plan.

    Je cherchai par-dessus mon épaule l’horloge géante accrochée entre les salles de bains du club-house. Je me trouvais déjà sur la liste noire de papa, alors j’avais intérêt à arriver à l’heure pour le souper. Bon sang, j’étais impatient que débute la saison dans la AHL. Il serait absent pendant plusieurs jours de suite, lors des matchs à l’étranger.

    Mais...

    Oh non...

    Il avait pris sa retraite à la fin de la saison dernière.

    Maudite vie.

    Ne vous méprenez pas, j’aimais mon père. C’était un homme super, mais son niveau de tolérance pour mes... coups — comme maman les appelait — était beaucoup plus bas que celui de maman.

    — Je dois partir, mais texte-moi ton plan, annonçai-je.

    Puis, je sortis de la piscine par-derrière, mon cul posé sur le rebord, avant de hisser ma jambe sur le côté pour me relever. Je secouai l’eau de mon short, remuai ma chevelure, en envoyant du même coup valser des gouttes d’eau.

    — Bordel, Porter ! s’écria une fille à mes côtés.

    J’éclatai de rire, en cessant de m’agiter, avec un petit sourire en direction de Mo, une des plus cool dans le groupe. Nous avions perdu notre virginité ensemble deux ans plus tôt et c’était encore vers elle que je me tournais quand j’avais besoin de me soulager. Attention, tout allait bien entre nous. Elle savait que je souhaitais rester célibataire et je respectais son choix lorsqu’elle ne l’était pas.

    Mais, en ce moment, elle l’était.

    Et, pour être franc, l’idée d’être en couple avec Mo m’alléchait, si jamais il lui prenait l’envie de changer d’étiquette avec moi, d’ami à petit ami. Ce ne serait pas vraiment différent de ce que nous faisions lorsqu’elle ne fréquentait personne. On traînait ensemble. Baisait. Passait plus de temps ensemble. Elle possédait également un horaire plutôt rigoureux, donc elle connaissait les exigences de mon mode de vie et elle comprendrait si nous n’avions que quelques heures à partager une semaine.

    — Désolé, Mo, m’excusai-je, en ajoutant un clin d’œil.

    J’attrapai ma serviette et la fis claquer sur son cul. J’adorais son cul. Je pourrais peut-être la persuader de passer un peu de temps nu avec moi ce soir.

    En ce moment, elle portait un haut noir sans bretelles et un de ces bas de maillot échancrés qui exhibaient ses fesses à la perfection. Lorsque ma serviette l’atteignit, elle sursauta et flanqua les mains sur son postérieur, les yeux plissés dans ma direction.

    — Des fois, t’es tellement con ! s’écria-t-elle, mais son sourire et son visage rougi la trahirent.

    Un bref instant, je vis son regard descendre et m’examiner de la tête aux pieds. Oh, oui, j’aurai assurément de l’action ce soir.

    — On se voit plus tard ? m’enquis-je.

    — Ouais, Mo, tu devrais venir ce soir. Pour le bain de minuit, ajouta Alex, tandis qu’il soulevait Lesly et la lançait, dans un cri, dans la piscine.

    Mo ne se donna pas la peine de regarder Alex. Elle garda son regard verrouillé sur le mien, avec un petit sourire timide.

    — Oui. J’y serai.

    Je lui réservai la fossette des Prescott tout en refermant ma serviette autour de mes hanches — avant que ma queue n’attire l’attention — et je décollai en direction de ma voiture et de la maison.

    ***

    Le souper ne fut pas trop mal.

    Tous mes frères et sœurs avaient quitté la maison — Kenna et Ace à l’université, Jonny et Caleb, accompagnés de leurs épouses, avaient repris l’avion pour San Diego la semaine précédente et Myke habitait la ville voisine, exemptée des repas en famille, du haut de ses vingt-huit ans.

    Je pense que mes parents aimeraient la voir se marier. Je doute fortement que quiconque ait conjecturé sur les chances que Jonny soit le premier à s’envoler en lune de miel. D’aussi loin que je me souvienne, il avait toujours fréquenté Jenna. Nous espérions tous qu’il s’en débarrasserait comme une mauvaise habitude, mais non. Il lui avait fait la grande demande.

    À partir du moment où il lui avait glissé une bague au doigt, Jonny avait cessé de nous rendre visite.

    Et je détestais Jenna en particulier pour cette raison précise.

    Même lorsque Jonny venait faire un tour, ce n’était plus le même gars qu’il y avait trois ans.

    Néanmoins, la vie conjugale seyait bien à Caleb. Et Sydney était un super ajout dans la famille, je lui donnais le mérite qui lui revenait. Ils s’étaient mis à concevoir tout de suite après le mariage et je dois dire que j’aime bien être l’oncle de leur premier fils, Brandon. À presque deux ans, il était le portrait craché de Caleb, avec la forme et la couleur des yeux de Sydney. Je ne serais pas surpris de voir Cael lui chausser ses premiers patins très prochainement.

    Sydney était enceinte de leur deuxième enfant. Ils nous en avaient fait l’annonce juste avant leur départ pour San Diego. Caleb était un bon père, mais j’y voyais aussi une raison supplémentaire qui éloignait ma famille.

    Mais, retournons à Myke. Elle était encore célibataire. Pour être franc, je ne me rappelais plus la dernière fois qu’elle avait eu un petit ami. Elle était peut-être lesbienne...

    Il n’y avait rien de mal à cela, mais sérieusement.

    Papa et maman avaient posé leurs questions obligatoires, à savoir si j’étais impatient de commencer l’école le lendemain. J’avais l’impression qu’ils ne savaient plus quoi faire avec un seul enfant dans la maison, maintenant qu’Ace avait quitté le nid familial plus tôt cette semaine.

    Même si je n’étais pas très excité par les études, j’avais hâte aux entraînements de hockey.

    L’équipe de l’école m’amusait beaucoup plus que la ligue d’été dans laquelle je jouais, où les joueurs, de treize à dix-sept ans, devaient suivre des règlements stricts. Donc, même s’il n’y avait aucune bagarre tolérée dans la ligue scolaire, je pouvais assurément me permettre un peu de railleries mordantes et de petits coups de bâton sournois.

    Cependant, maintenant qu’il ne restait plus que moi à la maison, je devais me taper toutes les corvées, ce qui me faisait royalement chier. Tant pis. Plus vite je remplissais le lave-vaisselle, plus vite je pouvais me planquer dans ma chambre, à attendre l’heure fatidique.

    — Hé, Porter, j’ai parlé à l’entraîneur Max, aujourd’hui, me cria papa du salon, au moment où je démarrais le lave-vaisselle.

    L’entraîneur Max se trouvait à la tête de l’équipe de hockey d’une école secondaire élite de la région.

    J’enfonçai mes mains dans les poches de mon short et pénétrai dans le salon. Mon père s’était installé dans son fauteuil inclinable.

    — Ouais ?

    Je savais ce qu’il s’apprêtait à dire.

    — L’entraîneur Max aimerait t’avoir à l’University School, Ports.

    Il tentait de me recruter dans cette école depuis la première année du secondaire. Papa et lui s’étaient connus quelques années plus tôt durant une célébration locale pour Caleb et Jonny. Lorsque papa lui avait avoué qu’il avait un autre fils au secondaire, l’entraîneur Max n’avait plus lâché le morceau.

    L’University School n’était pas simplement la meilleure école de l’état, mais elle possédait également un programme de hockey-études époustouflant. C’était ridicule de ma part de ne pas vouloir y aller, mais...

    — Tu sais que je veux terminer à East, papa.

    Mes amis se trouvaient tous à Beloit East. On pouvait observer les chandails de mes frères suspendus aux murs du gymnase, en l’honneur de leurs réalisations.

    Je voulais les voir tomber.

    Changer le nº 11 C. Prescott pour le nº 11 P. Prescott.

    Je ne pouvais rien faire pour le nº 21 J. Prescott, mais je pouvais ajouter des statistiques plus récentes sur le mur.

    C’était énervant de passer à travers mes années du secondaire comme le « petit frère de Caleb et de Jonny » ou « bébé Prescott », ou encore le « mini Caleb », mais je tenais dur comme fer à achever mon plan dans cette école et je n’allais pas tout abandonner derrière moi.

    Inutile d’aller dans un institut sophistiqué pour me faire remarquer. J’étais un excellent joueur, placé en haut de chaque liste des meilleurs espoirs.

    — Je sais, Porter, mais ce serait une belle occasion pour toi, un grand pas avant d’atteindre la Ligue de hockey junior, si c’est la route que tu choisis de prendre avant l’université.

    Mes parents savaient pertinemment que l’université ne faisait pas partie de mes plans. J’allais être repêché sur-le-champ et me rendre directement dans la LNH. Maman m’avait suggéré que ce serait une bonne idée d’obtenir un diplôme et papa avait renchéri qu’il n’y avait rien de mal à ajouter quelques étapes supplémentaires pour accéder à mon but, mais j’en avais assez de cette merde d’intermédiaires.

    Je voulais juste rejoindre la ligue majeure.

    — Je sais qu’University est une grande école, papa, mais je veux vraiment rester à East.

    Dans un hochement de tête, il se redressa de son fauteuil inclinable.

    — D’accord, Ports. Tu pourrais peut-être y penser ?

    — Ouais, ok, acquiesçai-je, pour enfin clore le sujet.

    Je me retournai vers l’escalier, mais papa avait une dernière ligne à dire.

    — Bonne nuit, Porter. Je t’aime.

    — Ouais, papa. Moi aussi.

    Je l’entendis ricaner et je l’imaginai secouer la tête. Je résistai au sourire qui menaçait d’illuminer mon visage et me dirigeai vers ma chambre, dans l’attente du texto d’Alex.

    Trois

    La maison était silencieuse, à l’exception des bruits étouffés de la télévision dans la chambre de mes parents.

    Je m’introduisis en douce dans le couloir, tout en m’assurant que mon téléphone était en mode vibration, puis j’insérai l’appareil dans ma poche arrière, avant de mettre un pied dans l’escalier sans faire de bruit.

    J’attrapai mes clés de voiture sur le crochet mural, composai le code pour désarmer le système de sécurité et m’évanouis discrètement dans la nuit.

    Je marchai jusqu’à mon auto et démarrai l’engin. Le vacarme du moteur me fit grincer des dents. Notre maison se trouvait au milieu de nulle part et chaque son semblait résonner. Je gardai les yeux rivés sur la fenêtre de la chambre de mes parents, en attendant de voir si une des lampes s’allumait. Une fois certain que la fenêtre restait plongée dans le noir, sauf pour les flashs de blancs provenant de la télé, je sortis de la longue allée, en direction de la résidence d’Alex.

    Notre maison se situait au fin fond du quartier, sur le plus large terrain, avec plus de cinq acres. Une forêt clôturait l’arrière, un étang égayait l’extrémité de la propriété et une maison d’invités se dressait à une acre du bâtiment principal. Maman l’avait longtemps utilisée comme bureau pour la photographie, mais, à présent, c’était devenu un appartement qui accommodait mes frères et sœurs en visite.

    Parce qu’ils ne pouvaient pas simplement reprendre leur chambre.

    Je ne comprenais pas cette logique, mais tant pis.

    Même si notre domaine restait probablement le plus splendide du quartier, notre allée demeurait un appel aux accidents. Juste avant notre allée se cachait une courbe dangereuse et je mentirais si je disais que je n’éprouvais pas d’anxiété chaque fois que je m’aventurais sur la route.

    Heureusement, il faisait nuit et le trafic à cet endroit du quartier était inexistant après vingt-et-une heures.

    Alex résidait à côté du centre communautaire, alors nous y laissions nos voitures et parcourions le reste du chemin à pied. Toutefois, entre les deux résidences, je m’arrêtai pour récupérer Mo.

    À l’instant où je m’engageais dans la courbe, je la vis courir sur les marches de son porche pour venir me rejoindre. Je tapai le verrou des portières et elle s’engouffra rapidement, en refermant la portière doucement derrière elle.

    — Bon sang, je n’arrive pas à croire que l’été est terminé, furent les premiers mots qui s’échappèrent de sa bouche.

    — M’en parle pas, dis-je, en riant.

    Mo valait un bon dix sur dix avec ses cheveux châtain clair et son bronzage à l’année. Probablement faux, mais ça lui allait bien. Ça faisait carrément ressortir ses yeux bleus.

    — Je pense qu’on devrait déserter le groupe, lançai-je, la tête tournée vers elle, en remuant les sourcils de façon suggestive.

    Malheureusement, je ne réussis qu’à faire rire Mo.

    — Seigneur, Porter. Non. Mais si tu te comportes bien...

    Elle tendit la main, caressa ma cuisse du bout des doigts et referma les doigts sur ma queue par-dessus le coton de mon short. Elle parcourut ma tige avec son pouce et je sentis les signes avant-coureurs d’une érection.

    — Bordel, Mo, ne commence rien, d’abord.

    La main toujours sur moi, elle boucla sa ceinture.

    — Contente-toi de conduire, Prescott.

    Elle continua de glisser son pouce de haut en bas sur mon membre grandissant. Je lui jetai un coup d’œil et aperçus son petit sourire dans le noir. Les lumières du tableau de bord luisaient dans ses yeux.

    — Ça va être carrément humiliant de sortir bander dur, Mo.

    — Bon, j’imagine que je devrais arranger ça avant qu’on arrive, alors ? proposa-t-elle, et je vis ses dents blanches dans la pénombre.

    Nous n’étions qu’à cinq minutes de la maison d’Alex. Nous manquions de temps.

    Puis, elle détacha sa ceinture, se pencha vers la console centrale et tira l’élastique de mon short vers le bas juste assez pour libérer ma verge.

    Je passai tout près de donner un coup de volant au moment où la pointe de sa langue entra en contact avec mon gland.

    — Bon Dieu, Mo.

    — Chut, marmonna-t-elle.

    Aussitôt, je sentis le souffle de son chuchotement sur mon bout, à peine une seconde avant que sa bouche humide se referme sur moi.

    Les jointures de mes mains, positionnées à 10 h 10 sur le volant, virèrent au blanc. Ma concentration était mise à rude épreuve pour ne pas quitter la route, grâce aux sensations que me procurait sa tête qui montait et descendait sur ma queue, sa bouche qui me suçait, sa langue qui tourbillonnait sur mon gland et jouait contre le frein de mon membre.

    Elle continuait de me masturber, au même rythme des va-et-vient de sa tête, qui remplissait la voiture paisible de bruits de succion.

    Sa cadence était carrément incroyable, car je réussis à me retenir jusqu’à ce que je me gare le long de la courbe devant la maison d’Alex. Avant que l’on nous remarque, j’éteignis les phares et le moteur et plaçai une main derrière la tête de Mo pour m’enfoncer dans sa bouche, en la retenant vers le bas. Je sentis ma queue frapper le fond de sa gorge et — je remerciais son bon réflexe nauséeux — elle me suça simplement de plus en plus fort jusqu’à ce que...

    — Putain !

    Je giclai dans sa gorge, mes hanches remuant toujours profondément dans sa bouche ouverte. J’entendis Mo avaler tout ce que je lui balançais jusqu’à ce que, enfin, elle me libère dans un bruit sourd. Tout sourire, elle essuya ses lèvres du revers de la main.

    — Je pense que ton problème d’érection est maintenant réglé, non ?

    Je l’agrippai par le cou et l’attirai contre moi pour l’embrasser passionnément. Nous n’étions pas le genre d’amis modernes qui se bécotaient, mais j’avais envie de sa bouche sur la mienne.

    Le goût de mon sperme se posa sur ma langue, mais je m’en foutais complètement. Je voulais glisser ma main dans son pantalon, mes doigts dans sa chatte mouillée. Je savais qu’elle serait humide pour moi. Faire une pipe l’excitait.

    Cependant, avant d’en avoir la possibilité, un coup retentit sur la fenêtre de Mo.

    — Sortez de là, espèce de cochons, cria Alex de l’extérieur.

    Je grognai et m’éloignai.

    — Plus tard, dit Mo.

    Rien d’autre, mais je savais ce qu’elle voulait dire.

    Je me replaçai dans mon short, pris les clés dans le contact et sortis de la voiture.

    — Ferme ta putain de gueule, Alex. Tu veux réveiller la surveillance du quartier ?

    — Tous mes maudits voisins portent des appareils auditifs, s’esclaffa Alex. Et mes parents sont sortis. Tout est correct.

    Il se recula pour laisser Mo débarquer de l’auto. Elle referma la portière en silence et attendit que je la rejoigne avant de marcher avec Alex en direction du porche, où j’aperçus l’ombre des autres qui patientaient. On dirait bien que Ty, Matt, Alex au féminin et Rox étaient de la partie ce soir. Une bonne nouvelle.

    — Ça vous a pris du temps, lança Ty, dont le bout rouge de sa cigarette qui luisait dans le noir dénonçait exactement sa position.

    Un éclat de rire grave retentit à côté de lui.

    — Je dirais qu’il est venu pas mal vite.

    Matt.

    — Ferme-la, râlai-je.

    Mo, maintenant à mes côtés, glissa sa main dans la mienne et serra avant de s’appuyer contre moi.

    — Tu devrais apprendre à te contrôler, se moqua Ty, puis il mima une masturbation avec de petits grognements suivis d’un long plus bruyant.

    Avant que je trouve une réplique, Mo grimpa sur la pointe des pieds et chuchota à mon oreille :

    — Laisse tomber.

    Elle pressa ses lèvres contre ma joue avant de redescendre. Je serrai la mâchoire, en sachant très bien que Mo avait raison. Rien de bon ne pouvait sortir d’une dispute avec Ty et je n’avais aucune envie de débarquer à l’école le premier jour avec un œil au beurre noir.

    — On y va ou on reste assis ici comme des fillettes ?

    — Je sais quelle fillette t’as envie de te taper.

    Ma tête tourna d’un coup en direction de la voix de Matt.

    — Bordel de merde, Matt.

    — Porter..., murmura Mo, en tirant sur ma main.

    — Bon sang, relaxe, mec, s’exclama Matt, mais il riait de moi, les mains en l’air.

    — Allons-y, les amis. Si mes parents se réveillent et que je ne suis pas à la maison..., commença Alex au féminin, les bras croisés sur la poitrine.

    Mo et moi reculâmes, pendant que tout le monde descendait du porche, et suivîmes le groupe. Au moment où nous entrâmes dans le centre communautaire, Mo tira sur ma main pour me faire ralentir un peu plus.

    — Je me disais que...

    Je baissai le regard sur elle et admirai ses cheveux châtains et leurs mèches roses difficilement perceptibles dans la nuit noire. C’était facile d’oublier le cassage de couilles que les gars me livraient dès que Mo me souriait, avec ses yeux bruns rayonnants sous les étoiles et la lune. Seigneur, je détestais quand elle trouvait un nouveau type à fréquenter. J’aimais ce que nous partagions et, même si je ne me retenais pas vraiment de coucher avec d’autres filles lorsqu’elle était en couple, je préférais sentir ses ongles dans mon dos, ses gémissements dans mon oreille et ses jambes autour de mes hanches.

    — Je sais que t’as toujours dit que tu ne veux pas de petite amie. Que t’es déjà assez occupé avec le hockey, etc. Et je comprends, mais... Porter ?

    Oh, mon Dieu, c’était peut-être exactement la chance que j’attendais. Je continuai de l’observer, les yeux dans les yeux, incapable de détourner le regard de peur que tout ne soit qu’illusion.

    — Je pense que j’aimerais plus avec toi que ces petites rencontres aléatoires. Est-ce que tu aimerais qu’on se fréquente ?

    Je lui fis mon plus beau sourire, en contenant les cris de bonheur qui m’envahissaient pour ne pas réveiller tout le maudit voisinage. Les vieux réussiraient à m’entendre sans leurs appareils auditifs si je laissais tout jaillir.

    — Sérieusement ?

    — Je sais que tu es occupé, mais ce ne serait pas si différent de ce que nous faisons déjà, non ? Je sais que c’est juste une étiquette, mais...

    Je l’interrompis, saisis son bras et l’attirai contre moi. Elle en perdit le souffle, mais je couvris sa bouche ouverte avec la mienne et, en sentant les commissures de ses lèvres se relever, je luttai contre l’envie de faire de même.

    Je stoppai notre baiser — malheureusement, sans langue — et Mo me sourit.

    — Je devine que tu es partant avec cette idée ?

    — Oh que oui.

    — Seigneur, vous deux, prenez-vous une chambre ! s’écria Alex de la clôture, à quelques mètres devant nous.

    Matt et Ty se trouvaient déjà de l’autre côté, tout comme Alex au féminin et Rox. Alex sécurisa le grillage et, au moment où Mo bondit pour attraper le haut, je plaçai mes mains sous son postérieur pour la soulever. Dès qu’elle se laissa retomber de l’autre côté, je jetai un œil derrière moi, un peu parano que quelqu’un nous observe, et je sautai pour rejoindre le groupe.

    À l’instant où mes pieds frappèrent le sol, les vêtements se mirent à voler dans tous les sens. Les filles se retrouvèrent en soutien-gorge et culotte en un rien de temps, et les gars ? Aussi nu qu’un ver.

    J’aperçus Mo et la défiai du regard, les bras en l’air, les sourcils haussés.

    — Du calme, Prescott. Vous portez moins de linge que nous, expliqua-t-elle, en feignant un peu de mépris.

    Dominé par mon envie de voir ses tétons, du moins ce que j’en verrais tandis que mes yeux s’ajustaient dans le noir, je me faufilai derrière elle pour l’aider à détacher son soutien-gorge. Elle le laissa glisser le long de ses bras et se pencha pour retirer sa culotte échancrée. J’adorais son cul dedans, sous la dentelle qui s’arrêtait au milieu de ses fesses.

    Mais je la préférais sans.

    Une fois que tous furent nus, nous nous tînmes le long du rebord de la piscine. Ce soir, la pleine lune se reflétait sur l’eau calme et paisible.

    — À la dernière soirée de notre avant-dernier été, dit Alex dans la nuit silencieuse, probablement trop fort, mais c’était le parano en moi qui parlait. Beloit East n’est pas prêt pour nous.

    Ce gars-là était bavard, il adorait conférer un discours quelconque à chaque évènement. Parfois, ses envolées étaient appropriées, mais à d’autres moments...

    Il réussissait à nous faire rouler à terre, plier en deux, à force de rire.

    Et là, il nous faisait un discours plus sobre et, Dieu merci, ce n’en était pas vraiment un.

    — À trois, reprit-il. Un, deux...

    Alex sauta à l’eau avant même d’entendre le « trois » et tout le monde le suivit. Il y eut peut-être quelques cris et hurlements, accompagnés d’un cri strident poussé par Alex au féminin lorsque Matt l’avait traînée avec lui et je l’avais imité avec Mo.

    Tout le monde riait en regagnant la surface. Mo avait passé ses bras autour de mon cou et son corps nu se frottait délicieusement contre le mien. Nous serions contraints de couper court à cette fête. Je désirais me glisser en...

    — Merde, des phares de police.

    Je détournai mon attention de Mo, survolai Ty et suivis ses yeux de l’autre côté du centre communautaire, vers la route. Sans aucun doute, on avait affaire à des gyrophares clignotants rouge et bleu qui se rapprochaient.

    — Merde.

    Je passai mon bras sous le derrière de Mo et la relevai du sol, en nous poussant en direction de l’escalier. Mo s’employa à me frapper les épaules.

    — Lâche-moi ! On pourra avancer plus vite...

    Je la relâchai à contrecœur et tout le monde se précipita hors de la piscine, à la recherche de leurs vêtements. Nous enfilâmes tous le minimum, en serrant le reste contre nous ; soutiens-gorge et culottes pour les filles et chandails pour les garçons. À la hâte, nous atteignîmes la clôture, au son de l’eau agitée et de nos respirations saccadées dans la nuit. De façon nullement jolie, nous sautâmes de l’autre côté et nous enfuîmes au moment où les voitures de police freinaient devant le centre. J’entendis des portières s’ouvrir et des bruits de pas pesants marteler le gravier. Lorsque le crissement du gravier cessa subitement, je sus que nous étions dans la merde.

    Non pas parce que les policiers s’étaient arrêtés, mais parce qu’ils se tenaient à présent dans l’herbe, beaucoup trop près.

    Nous filâmes à toute allure en direction de la maison d’Alex, mais au lieu de viser les voitures, tout le monde, même Alex, se sépara et s’enfuit dans des lieux différents le long de la rue. Mo resta à mes côtés, en courant aussi fort que moi. Je n’entendais plus rien d’autre que l’adrénaline et les battements de mon cœur.

    — Arrêtez ! hurla la voix tonitruante juste derrière nous. Arrêtez-vous sur-le-champ !

    Ils étaient trop proches.

    Putain.

    Je n’allais pas laisser Mo avoir des ennuis. À part lorsqu’elle traînait avec nous, c’était une fille bien, une bonne élève, capitaine de l’équipe de cheerleaders de compétition. Si elle se faisait attraper, elle perdrait bien plus que moi. Trois des meilleurs joueurs de hockey de notre école secondaire se trouvaient ici, donc nous allions nous en sortir, mais l’équipe de Mo n’avait aucun lien avec l’école et appliquait des règles strictes pour ce qui était des problèmes.

    J’appuyai ma main dans son dos et lui assénai une poussée.

    — Vas-y !

    Elle trébucha, mais parvint à se rattraper, sans s’arrêter pour me gueuler dessus ou insister pour que je la suive. Je savais qu’elle me ferait vivre l’enfer plus tard — ce n’était pas le genre de Mo d’abandonner — mais, Dieu merci, elle avait décidé de m’écouter.

    Le répit essentiel pour lui fournir un élan suffit aux policiers pour me rejoindre. Je sentis l’homme et sa veste se presser contre moi et je me retrouvai sur le sol avant de pouvoir m’exclamer :

    — Hé !

    Quatre

    Il était trois heures du matin quand je rentrai enfin à la maison.

    Mon père était furieux.

    Il avait conservé son mutisme pendant tout le chemin du retour du poste de police. Ce n’était pas la première fois qu’un silence perdurait dans la voiture entre nous deux, mais c’était la première fois que je pouvais réellement sentir la colère irradier de tout son être.

    D’ordinaire, lorsque j’avais des ennuis, maman se portait à ma rescousse, parce que papa se trouvait à l’étranger pour le hockey. Cependant, un été, j’avais délibérément pris de mauvaises décisions tandis qu’il était à la maison.

    Comme m’introduire dans l’école la nuit avec Alex et les gars pour sectionner les filets de basket-ball.

    Hé, ces abrutis nous ridiculisaient. Ils le méritaient.

    — Assis-toi sur le divan, furent les premiers mots que mon père prononça après avoir déverrouillé la porte d’entrée et l’avoir refermée derrière moi.

    Les lumières étaient toutes allumées, ce qui signifiait que maman était visiblement réveillée aussi. Seigneur, j’espérais ne pas devoir lui faire face.

    J’avançai vers le sofa et m’y affalai, les bras croisés sur ma poitrine. J’avais renfilé mon chandail, mais mon short était toujours à l’envers, vu la hâte à laquelle je m’étais rhabillé. Les ficelles dérangeaient mes couilles, mais je savais que si je demandais à papa d’aller me changer...

    Bon, mon père n’avait rien de violent, mais la colère le menait présentement. Il me répondrait probablement que les cordons pouvaient se resserrer sur mes couilles, ça lui était égal. De temps à autre, lorsqu’il était fâché, il employait sa voix d’entraîneur déçu dans le vestiaire.

    — Mais à quoi pensais-tu, Porter ? s’exclama papa en pénétrant dans le salon, une fois qu’il eut retiré ses chaussures devant la porte d’entrée.

    Il portait un jogging et un t-shirt que je croyais sincèrement, jusqu’ici, être le haut de pyjama de maman, mais...

    Bon sang, ils partageaient leurs vêtements.

    Les pas rageurs de mon père, ses pieds nus qui claquaient sur le plancher de bois, me ramenèrent au moment présent.

    — Introduction par effraction ?

    Maintenant, seule la table à café me séparait de mon père. Immobile, les bras également croisés sur sa poitrine, il me jeta un regard dur.

    — Et ce n’est pas la première fois ! Quand vas-tu enfin apprendre, Porter ?

    Je savais qu’il était préférable que je la ferme. Rien de ce que je pourrais dire ne désamorcerait la situation. Heureusement, nous avions été chanceux et ceux qui avaient été attrapés s’en sortirent avec des contraventions, mais je savais pertinemment que papa en parlerait à mon entraîneur.

    — Je te préviens, Ports. Trois prises et c’est fini. Je n’hésiterai pas à te retirer de l’équipe de hockey et t’éloigner de ces maudits jeunes que tu prends pour des amis. Tu ferais mieux de te secouer ou tu n’aimeras pas les conséquences. Tu penses que c’est difficile en ce moment ? Attends que ta mère et moi arrêtions de payer ton assurance et une partie de ton essence. Tu devrais déjà avoir un emploi, tu as dix-sept ans.

    Des crampes se réveillaient dans mes bras à force d’être trop crispés sur mon torse, chaque muscle à cran, mais je n’allais pas changer de position.

    — Tu sais quoi ? Je t’enlève ton auto pour le semestre. Apprends le sens des responsabilités. Trouve-toi un emploi et apprends à jongler avec l’école, le travail et le plaisir. Si tes notes sont mauvaises, tu perdras ton auto pour l’année. Tu t’en es sorti incroyablement facilement à date, mais je n’élèverai pas un enfant ingrat.

    À cet instant, maman descendit l’escalier, enveloppée dans son gros peignoir blanc, en affichant un air déçu. Un air que j’avais l’habitude de voir. Elle jeta un coup d’œil à papa et tourna ses yeux bleu acier vers moi.

    — Va au lit. Tu dois être debout dans trois heures pour l’école, ordonna maman.

    — Et ne pense même pas à rater des cours, menaça papa, en me pointant du doigt.

    Je me relevai du sofa et mon corps me remercia que je recommence à bouger. Je me dirigeai vers l’escalier. Derrière moi, j’entendis mes parents discuter à demi-voix.

    — C’était peut-être un peu dur.

    — Il ne peut pas rester dans cette école, Ryles.

    — Donne-lui une autre chance, répliqua-t-elle, presque trop bas pour que je l’entende.

    — Il a déjà gaspillé trop de chances ! chuchota papa, même si je décelais toujours sa colère.

    J’étais une sacrée déception pour eux. Je croyais sincèrement qu’ils auraient préféré arrêter de procréer après Avery.

    — C’est une nouvelle année, Noah. Il extériorise de cette façon. Je connais Porter.

    — Et moi, non ? l’interrompit papa.

    Je fus surpris d’entendre de la peine dans sa voix. De la peine ? Cette déclaration avait blessé papa ?

    Je regardai par-dessus mon épaule, curieux de voir la réaction de maman. Avec un air mièvre, elle posa une main sur la mâchoire de papa.

    — Oui, Noah, je ne dis pas le contraire. Mais il vit beaucoup d’adaptations cette année. Est-ce que tu te rappelles quand nous avons amené Myke et Cael ici ? Comment Cael agissait ?

    — Il avait neuf ans. Porter en a dix-sept.

    Je gravis le reste de l’escalier, sans attendre la suite de la conversation. Je devais me lever dans trois heures et je n’avais aucun doute que papa me réveillerait, à la façon camp d’entraînement, avec un tas de cloches et de sifflets.

    ***

    Et, bien entendu, papa me réveilla avec un putain de klaxon à air. Oui, oui. Un klaxon. Un des plus assourdissants que les partisans utilisaient dans les hauteurs de l’aréna durant les parties de hockey.

    À cinq heures trente.

    Cinq heures trente !

    Je grognai dans mon oreiller, en me cachant les oreilles pour bloquer le bruit agaçant.

    — Nous allons courir.

    Je roulai sur le dos, mais pas assez vite pour protéger mon visage du jogging et du coton ouaté que papa me lança. Puis, il sortit de ma chambre, mais je me doutais que je ne pourrais pas me rendormir et profiter des trente dernières minutes de ma nuit.

    À contrecœur, je quittai la chaleur de mon lit et revêtis le jogging par-dessus mon caleçon et le coton ouaté sur mon t-shirt. En bâillant, je me frottai les yeux, marchai jusqu’à ma commode et me choisis des bas.

    Je dus m’appuyer contre le meuble pour les enfiler. J’étais tellement fatigué que mon équilibre avait déserté mon corps, mais j’y parvins. Peut-être un peu de travers, je m’en foutais.

    — Porter ! cria papa du rez-de-chaussée.

    — Je dois pisser, répondis-je, mais probablement pas assez fort pour qu’il m’entende.

    L’unique avantage au départ d’Avery était que la salle de bains ne profitait plus qu’à moi. Mon enfance ne s’était pas trop mal déroulée. J’avais vécu peu d’années où je n’étais pas seul avec Ace dans la même école. Chaque école avait sa propre heure de début, l’école secondaire en premier, suivie par l’école primaire. Mais c’était agréable de ne pas poireauter une heure après sa sœur pour se préparer.

    J’exagérais un peu. Ace n’était pas si pire. Elle mettait autant d’effort que moi à se préparer pour l’école. Bon sang, c’est fou ce que je m’ennuyais d’elle.

    Je me soulageai rapidement et brossai la mauvaise haleine hors de ma bouche, tranquillement plus éveillé.

    — Porter ! hurla papa à nouveau.

    Bordel.

    — J’arrive !

    Cette fois, j’avais crié pour m’assurer qu’il m’entende. Je coursai dans l’escalier à sa rencontre dans le vestibule, lui qui était déjà habillé, prêt à partir, chaussures aux pieds, etc. Il me tendit mes baskets et je les enfilai sans même détacher les lacets.

    — Allons-y.

    Papa ouvrit la porte et attendit que je passe devant afin de la refermer derrière nous. Connaissant la route que nous allions emprunter, je descendis les marches du porche à la course et joggai vers le chemin.

    Nous parcourûmes la première moitié en silence, puis papa lança la conversation.

    — Tu veux bien me dire ce qui se passe avec toi ?

    — Il ne se passe rien avec moi.

    Il laissa s’écouler quelques secondes.

    — Je ne plaisantais pas hier, Ports. Trois prises et je te punis. Je n’aime pas Alex et Matt et j’ai l’impression qu’ils sont en grande partie responsables de tes récentes magouilles.

    Je serrai les dents, pinçai les lèvres et pus garder le silence. Ça ne m’apporterait rien de bon de défendre mes amis en ce moment.

    — J’aimerais que...

    — Que je sois plus comme Cael et Jon Jon ? Que tu aies arrêté de faire des bébés après Ace ? m’exclamai-je, en interrompant ma course.

    J’en avais marre d’être une telle déception pour lui. À ses yeux, je ne faisais jamais rien de bon.

    — Oh, oh, oh.

    Papa stoppa doucement, les yeux plissés, les mains sur les hanches. La bouche entrouverte, il respirait difficilement et son chandail à capuchon, comme le mien, arborait des ronds de sueur à l’avant.

    — Ne dis jamais ça, Porter.

    — Mais c’est vrai, non ? rétorquai-je d’une voix plus forte que nécessaire.

    — Bon Dieu, non, Porter. Oui, je suis déçu par certaines décisions que tu as prises ; je pensais t’avoir élevé différemment. Mais jamais je ne souhaiterais ne pas t’avoir eu.

    Je croisai les bras, concentré sur le paysage. Entre l’adrénaline de notre course et la colère d’être un tel échec qui m’envahissait à l’instant même, j’avais le souffle encore plus rauque que lui.

    — Je dois me préparer pour l’école.

    Je sentais le regard vert noisette de mon père sur moi, mais je refusais de le regarder. Il brisa enfin ce nouveau silence.

    — D’accord, Ports.

    ***

    La première journée d’école fut aussi insignifiante que toute autre première journée d’école. Une journée de règles et de plans de cours. À la fin de la journée, je trouvai Mo appuyée contre mon casier. Elle m’attendait.

    — Hé, toi, m’accueillit-elle, avec un petit sourire.

    Elle, qui était si brillante, n’avait aucun cours avec moi. Elle suivait quelques cours avancés, en plus d’un cours conçu pour l’université et, avec son horaire, elle mangeait à une heure différente de la mienne. C’était la première fois que nous nous croisions aujourd’hui.

    Je baissai mon manuel d’algèbres contre ma cuisse et me penchai pour déposer un doux baiser rapide sur ses lèvres parées.

    — Salut.

    — T’es-tu retrouvé dans les ennuis jusqu’au cou ?

    — J’aurais dû t’écrire, hier soir. Désolé.

    Entre me faire menotter, me faire projeter sur une voiture de police, me faire conduire au poste de police pour, après, attendre mon père, sans mentionner tout ce qui avait suivi durant la nuit, envoyer un message à Mo ne m’avait même pas effleuré l’esprit.

    — C’est rien, dit-elle, en me faisant un léger sourire. Je dois me rendre à mon entraînement. On termine à cinq heures. Es-tu libre plus tard ?

    Je finissais mon propre entraînement environ à la même heure, mais...

    — Je n’ai pas d’auto.

    — Oh, fit-elle, le visage attristé. Je pourrais aller te chercher ?

    — Laisse-moi juste vérifier si mon père est d’accord. Je te reviens là-dessus, ok ?

    — Ok, acquiesça-t-elle, satisfaite. On se reparle plus tard.

    En posant une main sur mon torse, elle se dressa sur la pointe de pieds et pressa ses lèvres contre les miennes. Je faufilai mes doigts dans le creux de son dos et l’attirai vers moi. J’aimais bien la façon dont évoluait notre relation. Malgré son bras qui retenait un livre contre sa poitrine et l’autre main à plat sur mon torse, je chérissais tout de même notre proximité.

    Je glissai ma langue le long de ses lèvres et, lorsqu’elle ouvrit la bouche pour me laisser caresser sa langue du bout de la mienne, j’échappai un grognement dans sa bouche. Avec tous nos ébats sexuels, nous ne nous étions jamais réellement embrassés avec passion. Oui, des baisers la bouche ouverte, la bouche fermée, sa bouche sur ma queue, mais jamais de danse de langues.

    — Monsieur Prescott et mademoiselle Alvey, c’est inapproprié, indiqua un enseignant derrière moi.

    Je souris contre la bouche de Mo, puis je reculai, non sans avoir déposé deux bisous prompts, sur ses lèvres et sur le bout de son nez.

    — Je te texterai ce que mon père en dit.

    Mo, tout sourire, hocha la tête.

    — Ok. À plus.

    Elle frotta une dernière fois mes pectoraux avant de s’éloigner et de me sourire par-dessus son épaule. Puis, je me retournai pour ouvrir mon casier.

    Wow, j’adorais le changement dans notre relation.

    ***

    Papa, contre toute attente, avait dit que Mo pouvait venir me chercher. Comme attendu, il m’autorisait une heure avec elle avant de rentrer à la maison. Beaucoup de trucs pouvaient arriver en une heure, mais certainement pas tout ce que je désirais lui faire.

    J’avais envoyé un texto à Mo avant mon entraînement, puis un deuxième dès mon entrée dans les vestiaires, tandis que tout le monde se préparait pour les douches. Je jetai mon téléphone dans mon casier et entrepris de retirer mon chandail et mes jambières. Je m’assis sur le banc pour enlever mes patins et les balancer au fond du casier.

    Alex s’affala à mes côtés, enveloppé dans une serviette, au moment où, debout, je descendais mon pantalon.

    — Vieux, trop près, avertis-je, en me débarrassant du reste de mon équipement.

    — Tant que t’es pas bandé, ça va, rit Alex.

    Je m’emparai de ma serviette dans mon casier et l’attachai autour de mes hanches, avant de marcher vers la douche commune en compagnie d’Alex.

    — Ça a chauffé avec papa Prescott ?

    Je lui jetai un regard noir. Mes amis se foutaient bien que je sois la progéniture d’une légende de la LNH et le frère de deux joueurs bien connus de la LNH.

    Non, ils me faisaient chier à cause de mon mode de vie.

    Ce qui, à bien y penser, était un effet secondaire à tout l’aspect LNH.

    Ça m’irritait au plus haut point lorsqu’ils appelaient mon père « papa Prescott », car ils recouraient à un ton prétentieux. J’étais un des jeunes les plus riches de l’école, mais je ne m’en vantais jamais. Je portais les mêmes marques qu’eux et j’utilisais les mêmes bâtons de hockey qu’ils achetaient.

    — Il était furax.

    Je haussai les épaules, en me dirigeant vers une pomme de douche, détachai ma serviette et la suspendis sur le crochet avant d’ouvrir le robinet.

    — J’ai perdu mon auto pour le semestre. Toi ?

    En attendant la réponse d’Alex, je me glissai sous le jet d’eau et, une fois mouillé, je me servis dans le nettoyant 2-en-1 attaché au mur et rinçai la sueur de mes cheveux et de mon corps.

    — Indemne, mon cher, s’exclama-t-il, sur un ton arrogant.

    Je n’avais nul besoin de le regarder pour connaître l’expression sur son visage.

    Celui-là s’en sortait avec tout.

    — Et toi, Matthew ? cria Alex par-dessus le son de l’eau qui ruisselait.

    Sur ma gauche, j’aperçus Matt entrer et opter pour une douche de l’autre côté de la vaste pièce.

    — Puni pendant un mois, répondit-il. C’est rien. Je suis toujours puni.

    Ses derniers propos le firent éclater de rire.

    — Je dois me faire conduire par Alexis, grogna Ty.

    Alexis, sa sœur, détestait être vue avec Ty, malgré le fait qu’il n’avait qu’un an de moins.

    — Est-ce qu’une des filles s’est fait coincer ? demanda Matt. Al s’en est tirée.

    Je secouai la tête, en rinçant la mousse sur mon corps.

    — Pas Mo, ajoutai-je, en jetant un œil autour. Quelqu’un était avec Rox ?

    — Non, elle a filé assez vite, répondit Ty. Et je ne l’ai pas vue aujourd’hui.

    — Moi, oui. À la troisième période. Elle est correcte.

    — Eh bien, juste les gars ! remarqua Alex, en secouant la tête.

    Je fermai le robinet, m’essuyai à la hâte avec la serviette, que j’enroulai ensuite autour de mes hanches.

    — Ouais, bon... Au moins, on n’a pas reçu d’amendes.

    — Ton père l’aurait payée de toute façon, hurla Alex derrière moi.

    Sans me donner la peine de me retourner pour lui offrir la satisfaction de voir mon visage enragé, je

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