Tranches de vie: Tome I : Rosy
Par Sylvie Hautmont
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Aperçu du livre
Tranches de vie - Sylvie Hautmont
Tranches de vie
Sylvie Hautmont
Tranches de vie
Tome 1 : Rosy
LES ÉDITIONS DU NET
70, quai Dion Bouton 92800 Puteaux
© Les Éditions du Net, 2013
ISBN : 978-2-312-00769-4
Chapitre I
En arrivant ce matin à l’appartement situé en banlieue lilloise, Rosy, m’accueillit avec son sourire de petite fille, vêtue de sa robe imprimée couleur verte fermée avec des boutons devant, mais cachée en partie par sa robe tablier sans manche bleue marine. Du haut de ses 89 ans, elle semble grande, cheveux très noirs, parsemés de quelques mèches blanches, yeux très clairs et toujours curieux, la bouche éclairée de ses dents toujours admirables et bien blanches. Je pose sur la table le pain d’une livre qu’elle s’empresse de ranger aussitôt dans le buffet de sa cuisine qui est tout au plus, un petit coin pour cuisiner, sans fenêtre, un peu sombre. L’appartement n’est pas très grand, mais pour elle et son mari Robert, 90 ans, cela leur suffisait. Une grande pièce à vivre servant de salle à manger et salon. On accède par une porte vitrée à une sorte de petit jardin non délimité, que chaque résident aménage comme son propre jardin. Et comme Robert est un passionné de jardinage, ce petit coin de verdure était proprement aménagé. L’appartement dispose d’une petite chambre également qui donnait sur ce jardin.
– Combien j’te dois Sylvie, pour le pain ?
– Ecoutez, on verra tout à l’heure, Rosy, il n’y a pas d’urgence ; asseyez-vous et dites-moi, où es Robert ?
– Au jardin, tu sais bien, il faut surveiller les haricots verts et les autres légumes.
Je vous l’avais dit, Robert est un passionné de jardin depuis qu’il est gamin. Ce petit bout de terrain, cette parcelle mise à disposition par la municipalité, cela fait plus de 50 ans que Robert le bichonne et l’entretient. Ce jardin ouvrier, jardin familial dans le langage officiel, permet à Robert de passer son temps, mais aussi de procurer une auto subsistance alimentaire, même s’il n’aime pas trop les légumes, mais le plaisir de cultiver et de partager avec sa fille et ses voisins est toujours présent, même à son âge.
– Il devrait se ménager, c’est ce qu’a dit le Docteur, mais tu le connais, il n’en fait qu’à sa tête.
– On ne change pas les gens, Rosy, mais si vous voulez nous pouvons aller y faire un tour, histoire de bouger un peu, c’est quand même mieux que faire le tour du quartier.
– Ouais, plus tard, on verra.
Il y eut un silence, et elle restait les yeux bleus élargis, perdus au loin, à l’horizon. Sans doute pensait-elle aux jours de sa jeunesse là-bas, avec Robert et sa mère à Lille, quartier de la cité Saint-Maurice. Cette cité, autrefois, on y accédait par un passage qui conduisait au cœur de l’îlot. Ancienne cité ouvrière, sorte de ferme à cour carrée ponctuée de jardins, elle était constituée d’une trentaine de maisons à étage. Une allée faisait le tour de la cour et des jardins en passant devant chaque entrée. Cette cité n’en restait pas moins un lieu de cantonnement pour les ouvriers, un quartier populaire au cœur de la ville de Lille. Ah, tous ces souvenirs, Rosy adore en parler et en reparler, elle est infatigable sur le sujet.
J’ai du élever la voix, lui demandant à deux reprises :
– Eh bien, on est partie où, là Rosy, à quoi pensez-vous ?
Elle sursauta un peu.
– Mais à rien.
– Voulez-vous que je vous prépare un café ?
– Oh oui, je veux bien.
Je me dirige à la cuisine avec Rosy qui se précipitait vers le buffet pour prendre le pain amené tout à l’heure.
– J’ai faim, je n’ai pas déjeuné, dit-elle avec son grand sourire. Il me reste de la confiture, veux-tu manger avec moi ?
– Non merci, Rosy, je me contenterai du café.
Rosy amena deux tasses sur la table habillée de sa nappe cirée à grandes fleurs rouges. Le sucrier en inox y trônait déjà, ah ce sucrier, je me souviens, mes parents avaient le même et je m’amusais toujours à me regarder dedans, à faire des grimaces, car il déformait les visages et c’était tous les matins une partie de fou rire avec mes deux sœurs. La bonne odeur du café commençait à se répandre dans l’appartement, cette bonne odeur du café. Rosy était assise et me faisait sourire, car je la voyais humer l’air de la pièce en fermant ses yeux. Une fois le café servi, Rosy se jeta sur le pain et se mit à le découper en petites tranches.
– C’est pour faire durer le plaisir, le régal, un bon pain frais dans du café bien chaud. Tu as tort de ne pas y goûter, Sylvie, mais je n’insiste pas.
Une fois sa grosse faim apaisée, Rosy mit ses mains dans les poches de sa robe tablier. Son esprit, dans le bien-être de la digestion, s’était remis à vagabonder au loin, à l’horizon de son petit jardin. J’en profite pour débarrasser la table, après avoir fini la dernière goutte de ce café noir sans sucre. C’est comme cela que je le préfère. Une fois la vaisselle effectuée, je reviens vers Rosy, toujours absorbée par l’horizon.
– Alors Rosy, encore dans ses pensées lointaines.
Elle sursaute dès mes premiers mots, se redresse de sa chaise et me regarde d’un air étonné, avec ses grands yeux bleus.
– Sylvie, tu es là, je ne sais plus de quoi nous parlions ; j’ai perdu le fil de la conversation.
– Eh bien, Rosy, vous étiez retournée plusieurs années en arrière. Cela vous arrive souvent, n’est-ce pas, le passé, les bons souvenirs, il y a beaucoup à raconter ; si vous voulez, nous pourrions en parler, ce serait magnifique de pouvoir partager.
Elle se contente d’acquiescer de la tête. Depuis que je connais Rosy, de par mon métier de dame de compagnie, j’en aurai des choses à écrire, sur elle et son mari Robert. Des choses de la vie, belle expérience que nous apporte cette génération, mais aussi les mauvais souvenirs. Mais cela me laisse parfois un peu mélancolique, sur l’avenir ; le troisième âge, la vieillesse, la solitude, l’isolement, j’essaie de tout faire pour rompre un peu cette spirale, mais il faut reconnaître que c’est un défi d’essayer d’apporter un rayon de soleil chaque fois que je peux à ces personnes.
Tous les jours il faut inventer, innover, ne jamais proposer les mêmes idées d’occupation pour éviter de tomber ensuite dans l’ennui. Si je me rends compte que finalement je fais toutes ces choses pour aboutir à rien, à une reproduction de ce qui a été fait la veille, ce n’est pas la peine de continuer. Mais Rosy, elle, se contente juste de ma présence, heureuse d’avoir de la compagnie autre que celle de Robert, son mari depuis bientôt 70 ans. Je ne voudrais pas non plus lui proposer des choses qui lui déplaisent. Je ne veux pas la forcer à rien.
– Enfin, cela vous dirait que je vous lise le journal,
