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Les Chambres noires de l'Epeule: Mystères de Roubaix n°6
Les Chambres noires de l'Epeule: Mystères de Roubaix n°6
Les Chambres noires de l'Epeule: Mystères de Roubaix n°6
Livre électronique190 pages2 heures

Les Chambres noires de l'Epeule: Mystères de Roubaix n°6

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À propos de ce livre électronique

Le quartier de l'Epeule à Roubaix accueille son tout premier photographe. Ce jeune commerçant s'installe dans une maison qu'on dit hantée. Commence alors une chasse aux fantômes.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Historien roubaisien, Philippe Waret est l’auteur de nombreux ouvrages consacrés à l’histoire de sa ville. Il y a dix ans, il s’est lancé dans la fiction en écrivant des polars historiques. L’Ecorcheur du Fontenoy est son 5e roman, le premier volume de la série des Mystères de Roubaix.
LangueFrançais
Date de sortie5 mai 2021
ISBN9782491114282
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    Aperçu du livre

    Les Chambres noires de l'Epeule - Philippe Waret

    Image de couverture

    Gilles Guillon

    BP 11 287

    59014 Lille Cedex

    www.gillesguillon.com

    ISBN numérique : 9782491114282

    © Gilles Guillon 2021

    Reproduction même partielle interdite sans autorisation écrite de l’éditeur.

    Du même auteur

    Roubaix (avec Thierry Delattre et Jean-Pierre Popelier), Mémoire en images (éditions Sutton, 1999)

    Roubaix ville de sport (avec Jean-Pierre Popelier), (éditions Sutton, 2004)

    Les Cinémas de Roubaix (avec Alain Chopin), (éditions Sutton, 2005)

    Roubaix de A à Z (avec Jean-Pierre Popelier), (éditions Sutton, 2006)

    Wattrelos, Mémoire en images (éditions Sutton, 2006)

    La Bassée (avec Bernard Deleplanque), Mémoire en images (éditions Sutton, 2007)

    Le Canal de Roubaix (éditions Sutton, 2009)

    Regards croisés (avec le photographe Michel Farge), (éditions Sutton, 2011)

    Chroniques roubaisiennes : l’Exposition Internationale du Nord de la France en 1911 (éditions Atramenta2011)

    Chroniques roubaisiennes : 1870-1890 Roubaix entre en République (éditions Atramenta2012)

    Chroniques roubaisiennes : l’occupation allemande à Roubaix 1914-1918 (éditions Atramenta2013)

    Mortel Cambrésis (Ravet-Anceau, 2013)

    La Grande Séparation (Pôle Nord Editions, 2014)

    La Maison des aviateurs (Pôle Nord Editions, 2016)

    Le Chemin des pierres (éditions Atramenta, 2017)

    L’Ecorcheur du Fontenoy (Pôle Nord Editions, 2017)

    La Petite main des Longues Haies (Pôle Nord Editions, 2017)

    Les Amateurs d’art du Tilleul (Pôle Nord Editions, 2018)

    Les Rouleurs de Barbieux (Gilles Guillon, 2019)

    Le Maître du Trichon (Gilles Guillon, 2019)

    Soldats sans mémoire (Gilles Guillon, 2020)

    Préambule

    Il y a tout d’abord un long chemin très ancien qui relie Lille à Roubaix en passant par Fives, Mons-en-Barœul, Flers-le Sart, Wasquehal et Croix. Il traverse les terres de quelques fermes éparses et aboutit à la rue du Grand Chemin. On l’a appelé Pavé de Croix, jusqu’à ce qu’on lui trouve un nom plus local, celui d’un ustensile particulier, l’épeule, sorte de fuseau garni de laine que le tisserand met dans sa navette, emblème des activités de Roubaix. C’est en 1867 que cette voie prend le nom de rue de l’Épeule, à partir du croisement avec la rue du Grand Chemin jusqu’à la limite du territoire de Croix. Des petites maisons à basse toture bordent bientôt son parcours dont certaines deviendront des estaminets, notamment aux croisements des autres voies perpendiculaires qui se forment régulièrement lors de l’avancée de l’industrialisation et de l’urbanisme.

    Deux éléments importants vont présider à la naissance du quartier de l’Épeule, tout autour de la rue du même nom. Dès 1836, une nouvelle voie est créée, la rue de l’Embranchement, future rue de Lille, et en 1842, la ligne de chemin de fer qui transforme le paysage, séparant l’Épeule de la Mackellerie et du Fresnoy.

    Le quartier se développe entre la rue de Lille et le talus de la voie de chemin de fer, avec la rue de l’Épeule comme voie principale. À partir de 1869, d’importantes entreprises viennent s’adosser au talus ferroviaire : un peignage, une filature, un tissage. Les forts puis les courées densifient l’habitat, il fallait bien loger tout ce monde de travailleurs.

    L’aspect longiligne du quartier l’empêcha d’avoir une place, un cœur de vie. On pensa l’avoir trouvé une première fois avec l’édification de l’église Saint-Sépulcre, en souvenir de la chapelle édifiée par Pierre de Roubaix à son retour de Terre sainte. Mais la place d’Amiens formait un parvis trop étroit.

    Une nouvelle tentative de cœur de quartier fut celle de la place du Commerce. Destinée à accueillir des marchés, le recensement des chevaux et diverses ducasses et fêtes, cette belle petite place fut arborée de tilleuls. Elle se situe entre les rues d’Isly, de l’Industrie et Descartes. Elle présente une forme rectangulaire de 80 mètres de long sur 40 mètres de large et fait partie du projet des six places publiques de l’équipe du maire Julien Lagache adopté par le Conseil municipal de Roubaix en juin et décembre 1891. Sur les plans, l’endroit porte la dénomination de Place du 1er-Mai. Cette appellation est remplacée dans les mois qui suivent par celle de Place du Commerce, pour faire bon voisinage avec les rues des Arts et l’Industrie toutes proches. Mais comme l’église Saint-Sépulcre, elle se trouvait à l’écart de la rue principale. Elle prendra le nom d’Édouard Roussel le 18 septembre 1911.

    Cela n’empêcha pas le quartier de se développer de part et d’autre de la rue de l’Épeule. Celle-ci s’est parée de rues perpendiculaires aux noms très variés. Les unes sont significatives du passé de Roubaix, comme le sentier du Brondeloire, la rue du Marquisat, la rue du Parc, la rue de Turenne ou la rue du Vivier. Les autres rendent hommage à des hommes célèbres comme la rue Brézin, nom d’un industriel français, rue Heilmann, nom d’un ingénieur alsacien, rue Newcomen, nom d’un mécanicien anglais et rue Watt, du nom de l’ingénieur écossais. Tous ces hommes ont contribué au développement du textile roubaisien par leurs découvertes et inventions. Les rues plus importantes sont plus simplement liées à la vocation de la cité comme la rue des Arts, la place du Commerce ou la rue de l’Industrie. C’est là, le décor de notre histoire.

    Chapitre 1

    Un attelage lourdement chargé et tiré par deux beaux percherons se dirigeait vers la rue du Grand-Chemin, venant de la Gare par la descente de la rue de l’Alma. Les roues du chariot claquaient sur les pavés derrière la rythmique des sabots. Le conducteur de l’attelage dirigea ses chevaux vers l’entrée de la rue de l’Épeule, tandis que son passager assis à côté de lui, jetait un œil inquiet au chargement. Tout était bien sanglé, il s’en était assuré, mais il restait soucieux de la fragilité de certains objets transportés.

    La rue de l’Épeule s’offrit à leur droite en une légère pente. Dès l’entrée, elle proposait une longue perspective d’échoppes et de boutiques à laquelle les deux hommes restaient indifférents, l’un étant tout à la conduite de ses chevaux et l’autre surveillant son chargement. Ils passèrent devant l’abreuvoir et les percherons piaffèrent comme pour saluer d’autres congénères qui buvaient et rafraîchissaient leurs pattes dans l’eau verdâtre. Ils auraient leur tour tout à l’heure.

    Le passager observait à présent les numéros qui défilaient et se rassurait plus qu’il n’informait son transporteur.

    — On y est bientôt. C’est sur la droite, après la grande façade de l’épicerie là-bas. Une bonne centaine de mètres encore.

    Sans forcer le rythme, le lourd chariot termina sa course peu après et s’arrêta devant une petite maison dotée d’une grande vitrine dont l’intérieur était masqué par un drap. C’était un ancien commerce qui n’avait pas été occupé depuis un certain temps. Le passager sauta à terre et se dirigea vers la maison, sortit une clé de sa poche et entreprit d’ouvrir la porte. La serrure était rouillée et résista un peu avant de céder dans un grincement métallique.

    — Un graissage à prévoir, commenta le jeune homme.

    Cette ouverture n’était pas passée inaperçue de l’estaminet d’en face.

    — On dirait bien que le nouveau locataire est arrivé, dit le patron en s’adressant aux quelques clients présents dans son établissement.

    Il y avait là quelques habitués et Arnaud Dupin, en pleine tournée de distribution du Populaire.

    — Ça serait bien d’aller lui donner un coup de main pour décharger, qu’en pensez-vous ?

    Le patron se ménageait ainsi quelques tournées pour les remerciements et aussi pour faire la connaissance de son nouveau voisin.

    — Allez, qui m’accompagne ?

    Trois volontaires se levèrent parmi lesquels un solide gaillard moustachu, un autre, habitué de l’estaminet et Arnaud, toujours prêt à rendre service. Ils traversèrent la rue et constatèrent que le déchargement n’avait pas encore commencé. Marcel, le bistrotier, frappa à la porte de l’ancien commerce. Le nouveau locataire apparut. C’était un jeune homme d’une trentaine d’années souriant dans une barbe bien taillée.

    — On s’est dit qu’un petit coup de main ne serait pas de trop !

    — Ce n’est pas de refus, merci. J’étais en train de regarder comment j’allais entreposer tout ça.

    Il leur fit signe de le suivre à l’intérieur. Ils entrèrent dans une pièce relativement profonde où subsistaient de vieilles étagères. Un comptoir était abandonné dans un coin, derrière quelques tables, le tout entouré de poussière et de toiles d’araignées.

    — Je pense qu’on pourra disposer les caisses dans cette pièce en prenant garde de mettre les plus fragiles par-dessus. Je vais ouvrir ce rideau pour qu’on y voie plus clair.

    La tenture n’attendait que ce moment pour s’effondrer, signe qu’elle était très fatiguée. Un nuage de poussière emplit l’espace et s’engouffra dans l’ouverture de la porte.

    — Bien sûr il y aura un peu de ménage à faire, commenta le nouveau locataire.

    Ils ressortirent et on s’organisa pour le déchargement. Les caisses qui contenaient les objets fragiles furent posées délicatement sur le trottoir avant d’être rentrées pour être mises sur les autres.

    En tout et pour tout, une cinquantaine de caissons furent ainsi installés en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, ce qui permit de libérer le conducteur et son attelage, qui invité à boire un verre accepta, le temps d’aller à l’abreuvoir avec ses chevaux.

    Le patron de l’estaminet retourna dans son établissement après avoir lancé une invitation pour une tournée. Le nouveau locataire annonça qu’il offrirait la sienne dans quelques instants, le temps de fermer la maison.

    Arnaud était resté pour déplacer quelques meubles et put faire le tour du propriétaire.

    Ce n’était pas une grande maison. La pièce principale qui devait servir de salle pour le commerce était composée autrefois de deux surfaces qu’on avait réunies pour donner de l’espace. Au fond, relié à une petite cuisine un réduit devait servir de salle à manger. Sur la gauche un escalier permettait d’accéder aux deux chambres de l’étage.

    — On s’occupera de l’étage tout à l’heure, dit Félix, je dois savoir où je vais pouvoir dormir. Je donnerai d’abord un bon coup de balai, évidemment.

    Un coup d’œil dans la rue, pour apercevoir l’estaminet en face, leur rappela qu’il ne fallait pas trop tarder. Le nouveau locataire prit le temps d’attraper un lourd sac noir avant de refermer la porte dans un grincement désagréable.

    Ils entrèrent dans l’estaminet et le sac fut déposé avec précaution sur une table.

    La tournée était dans les verres et l’on trinqua au nouvel arrivant, lequel se présenta bientôt.

    — Voilà, je suis Félix Ardent, je viens m’installer dans cette vieille maison que m’a léguée ma grand-tante et qu’elle a occupée quelques temps avant de repartir dans sa famille.

    Il saisit le sac et s’adressant aux personnes qui avaient aidé au déchargement :

    — Pour vous remercier, je vais vous tirer le portrait.

    Un photographe ! La rue de l’Épeule avait gagné un photographe.

    Il faisait un soleil propice à une belle prise de vue. Félix disposa les personnes devant l’estaminet et se positionna à quelques mètres avec son appareil photographique.

    — Bien voilà, je suis prêt, dit-il, après avoir introduit une plaque dans son appareil. Quand je vous le dirai, vous ne bougez plus, vous souriez et ça sera fait.

    Il disparut sous le drap noir qui entourait le trépied et on l’entendit dire de dessous l’étoffe :

    — Attention, ne bougez plus, souriez ! Voilà, c’est fait. J’en fais une deuxième pour plus de sécurité.

    Après quoi, il replia son matériel, rejoignit les autres, vida son verre et dit au patron :

    — Messieurs, je vous invite à déjeuner. Patron, vous avez bien un plat du jour ?

    L’autre ne se fit pas prier.

    — Alors, on se revoit à l’heure de midi tapant, et je vous offrirai à chacun une photographie qui immortalisera ce moment d’entraide !

    Et sans plus tarder, il quitta l’assistance, retraversa la rue et s’enferma dans son nouveau domaine.

    Les invités étaient au nombre de quatre : Arnaud, le patron, Arthur l’habitué et le quatrième comparse, un nommé Lucien un peu taciturne sous sa moustache blonde. La conversation n’en fut pas moins relancée en même temps que les consommations.

    — Ça fait longtemps qu’elle est inoccupée cette maison ? demanda Arnaud, éternel curieux.

    Le patron apporta quelques précisions :

    — Une mercerie, oui voilà, c’était une mercerie tenue par une dame, sans doute la tante de notre photographe. Mais ça remonte à quelques années, bien avant que je ne sois moi-même installé. Après il y a eu un marchand de tissus, un commerce de fruits et légumes, un cordonnier et puis plus rien.

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