Les mains vides: Roman historique
Par Maria Borrély
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À propos de ce livre électronique
Quatre hommes, quatre chômeurs, errent en quête de travail et de quoi se nourrir. Ils ne rentreront plus chez eux. Leur misère qui défigure bien plus que l’âge rencontre parfois la compassion et plus souvent le rejet. « Vous êtes de ceux qui cherchent le travail, mais avec un fusil, pour le tuer », leur dit une femme. Cette errance qui les jette d’un village à une ferme, d’un chantier à un fossé où ils dorment, les conduit jusqu’à la grande ville où la richesse s’étale mais ne sera pas pour eux. Situé en 1932, le roman Les mains vides reste d’une brûlante actualité.
La justesse de ce roman ne pourra que vous toucher et vous ouvrira les yeux sur une problématique qui est encore bien présente dans la société d'aujourd’hui.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Écrivaine de la nature, Maria Borrély l’est tout aussi finement de la nature humaine. Les descriptions des paysages et du temps rehaussent la souffrance des hommes et leurs dialogues. La puissance d’écriture qu’avait remarquée André Gide sert, dans ce roman poignant, le profond humanisme révolté de Maria Borrély.
En savoir plus sur Maria Borrély
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Aperçu du livre
Les mains vides - Maria Borrély
Les mains vides
Préface
Je viens de relire « Les mains vides » de Maria Borrély et je suis bouleversée. Ce texte écrit en 1932 est d’une impressionnante actualité.
Loin d’être dépassé, il est en quelque sorte un révélateur qui met à jour avec force la dureté du monde dans lequel nous vivons aujourd’hui : un monde où le chômage et la misère continuent leur ravage malgré tous les progrès réalisés.
Depuis 1932, qu’avons-nous fait ? Nous n’avons pas su avancer vers plus de fraternité et d’égalité !… Ce texte résonne comme un coup de semonce, un appel, un cri et invite l’humanité à un sursaut salvateur.
Paulette Borrely
Poignant récit de la misère,
écrit avec le cœur, à lire avec son cœur…
Pierre Borrély
fils de Maria Borrély
Première partie
Visages ruisselants de pluie
Ils regardent en haut, dans le ciel givré, ce nuage noir d’hirondelles, tirant au sud…
– Tu les vois, dit Chardousse, elles font comme les riches, elles s’en vont…
… …
Huit cents mètres en avant de la petite ville, dans l’odeur de l’essence, ronfle le cylindre… Bonavita et Joseph abordent le contre-maître.
– Voyez, je vous dis la vérité vraie. C’est à peine huit heures mais depuis ce matin déjà, au moins vingt chômeurs, je dis vingt, se sont présentés comme vous à l’embauche…
D’un bond Chardousse se jette au milieu de la route.
II faut se battre contre le destin.
– Allons, les amis. Courage !
Lentement se dressent Joseph, Bonavita et Bosset.
– La question c’est de marcher.
– Filer, tout est là, dit Chardousse, qui trébuche.
– Filer, s’ôter de devant !
– Quitter la zone de chômage !
Les bornes défilent. On taille des kilomètres. De nouveaux horizons s’élargissent… Avec seulement de l’eau crue au ventre… Marchons !
… À la fin Joseph s’envoie dans le talus… ses oreilles s’alourdissent… son poing tremble. Ruisselant de sueur, il s’affaisse à demi dans l’herbe. Quasi il ne sait plus si c’est le jour ou la nuit.
L’homme ramasse son courage.
– C’est rien, ça passe… un peu pâli seulement…
II se jette dans le chemin.
– En route !
À l’hospice, où l’on passe la nuit avec un billet de logement Joseph veille sur la paillasse…
Joseph se souvient… Torse nu, il se décrasse de sa suie, dehors, au beau matin, dans la barrique pleine d’eau où il enfonce l’or de sa tignasse. Du haut de la côte, tu domines le taillis feuillu, que le vent agite. Humide, l’air sent la terre fraîche, le poirier fleuri. La joie l’inonde, à pleines vagues. Sous le rocher qui l’abrite, la vieille maison. Derrière le lavoir, la jouvencelle le guette, fraîche comme le muguet des bois !…
Trois heures sonnent à l’hospice. Joseph veille, garde sa joue dans sa main.
On mange le pain de l’hôpital. Bonavita coupe le sien à si grands coups de mâchoire… qu’il s’étrangle…
Sous le ciel bas… entre ses montagnes noires de frimas, la petite ville, engourdie à cette heure matinale. Dans cette maison où l’on entre dès le plus bas escalier, une odeur de sauce… Les hommes palpent cette odeur.
En l’absence de l’entrepreneur, sa femme reçoit les forgerons… Le sommeil alourdit ses yeux.
– Mon mari est au chantier. Allez le voir. Ça se pourrait qu’il puisse vous embaucher, dit la femme en traînant la voix…
Assise derrière un bon poêle, elle examine les chômeurs l’un après l’autre, des pieds à la tête. Puis elle vient gratter son feu, tourner la sauce qui sent bon…
– Combien le salaire ? dit Joseph
