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Une Villa en Sicile : Meurtre et Huile d’Olive (Un Cozy Mystery entre Chats et Chiens – Livre 1)
Une Villa en Sicile : Meurtre et Huile d’Olive (Un Cozy Mystery entre Chats et Chiens – Livre 1)
Une Villa en Sicile : Meurtre et Huile d’Olive (Un Cozy Mystery entre Chats et Chiens – Livre 1)
Livre électronique287 pages3 heures

Une Villa en Sicile : Meurtre et Huile d’Olive (Un Cozy Mystery entre Chats et Chiens – Livre 1)

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À propos de ce livre électronique

« Très divertissant. Chaudement recommandé pour la bibliothèque de tout lecteur qui apprécie un mystère bien écrit avec des rebondissements et une intrigue intelligente. Vous ne serez pas déçu. C’est un excellent moyen de passer un week-end hivernal ! »
--Books and Movie Reviews (à propos de Meurtre au Manoir)

UNE VILLA EN SICILE : MEURTRE ET HUILE D’OLIVE est le premier roman d'une captivante nouvelle série de cosy mysteries par l'auteur à succès Fiona Grace, auteur de Meurtre au Manoir, un best-seller n°1 avec plus de 100 critiques cinq étoiles (et un téléchargement gratuit) !

Audrey Smart, 34 ans, est une brillante vétérinaire, mais elle en a assez de ses clients exigeants qui pensent en savoir plus qu’elle et qui ne se soucient pas de leurs animaux. Epuisée par ses heures de travail interminables, elle se demande si le moment n’est pas venu de donner à sa vie une nouvelle direction. Et lorsqu’une réunion d’anciens camarades de lycée (ainsi que ses espoirs de voir se raviver un ancien amour) se termine en catastrophe, Audrey comprend que le moment est venu d’entreprendre un changement.

Quand Audrey voit une annonce pour une maison à 1$ en Sicile, elle est captivée. Le seul problème, c'est que la maison nécessite des rénovations, domaine dont elle ignore à peu près tout. Elle se demande si cela pourrait se réaliser - et si elle saurait se montrer assez folle pour se lancer.

Audrey peut-elle refaire sa vie et sa carrière – ainsi que la maison de ses rêves - dans un beau village sicilien ? Et pourquoi pas y trouver l'amour ?

Ou alors, une mort inattendue - qu'elle seule peut résoudre - mettra-t-elle fin à tous ses plans ?

Certains rêves sont-ils trop beaux pour être vrais ?

Un cosy plein de mystère, de rires, d'intrigues, de rénovations, d'animaux, de cuisine, de vin - et bien sûr, d'amour - UNE VILLA EN SICILE saura vous captiver et vous tenir en haleine jusqu’à la toute dernière page.

« Le livre avait du cœur et toute l'histoire fonctionnait de manière très fluide, sans sacrifier ni l'intrigue, ni la personnalité. J'ai adoré les personnages – il y avait tellement de personnages fantastiques ! J'ai hâte de lire ce que Fiona Grace nous réserve pour la suite ! »
-- Critique d'Amazon (à propos de Meurtre au Manoir)

« Wow, ce livre décolle et ne s'arrête jamais ! Je n'ai pas pu le poser ! Je recommande chaudement pour ceux qui aiment un super cosy mystery avec des rebondissements, des retournements, de la romance et un parent perdu depuis longtemps ! Je lis le prochain livre en ce moment même ! »
-- Critique d'Amazon (à propos de Meurtre au Manoir)

« Ce livre va à un rythme plutôt soutenu. Il a tout juste le bon mélange de personnages, de lieux et d'émotions. J’ai eu du mal à le reposer et j'espère lire le prochain livre de la série. »
-- Critique d'Amazon (à propos de Meurtre au Manoir)

Les livres n° 2 et n° 3 de la série – UN CADAVRE ET DES FIGUES et VIN ET MORT - sont désormais également disponibles !
LangueFrançais
ÉditeurFiona Grace
Date de sortie26 janv. 2021
ISBN9781094345956
Une Villa en Sicile : Meurtre et Huile d’Olive (Un Cozy Mystery entre Chats et Chiens – Livre 1)

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    Aperçu du livre

    Une Villa en Sicile - Fiona Grace

    UNE VILLA EN SICILE :

    MEURTRE ET HUILE D’OLİVE

    (Un Cozy Mystery entre Chats et Chiens — Livre Un)

    FIONA GRACE

    Fiona Grace

    L’auteure débutante Fiona Grace est l’auteure de la série LES HISTOIRES À SUSPENSE DE LACEY DOYLE, qui comporte neuf tomes (pour l’instant), de la série des ROMANS À SUSPENSE EN VIGNOBLE TOSCAN, qui comporte quatre tomes (pour l’instant), de la série des ROMAN POLICIER ENSORCELÉ, qui comporte trois tomes (pour l’instant) et de la série des ROMANS À SUSPENSE DE LA BOULANGERIE DE LA PLAGE, qui comporte trois tomes (pour l’instant).

    Comme Fiona aimerait communiquer avec vous, allez sur www.fionagraceauthor.com et vous aurez droit à des livres électroniques gratuits, vous apprendrez les dernières nouvelles et vous resterez en contact avec elle.

    .

    Copyright © 2020 par Fiona Grace. Tous droits réservés. Sauf dérogations autorisées par la Loi des États-Unis sur le droit d’auteur de 1976, aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, distribuée ou transmise sous quelque forme que ce soit ou par quelque moyen que ce soit, ou stockée dans une base de données ou système de récupération, sans l’autorisation préalable de l’auteur. Ce livre électronique est réservé sous licence à votre seule jouissance personnelle. Ce livre électronique ne saurait être revendu ou offert à d’autres personnes. Si vous voulez partager ce livre avec une tierce personne, veuillez en acheter un exemplaire supplémentaire par destinataire. Si vous lisez ce livre sans l’avoir acheté, ou s’il n’a pas été acheté pour votre seule utilisation personnelle, vous êtes priés de le renvoyer et d’acheter votre exemplaire personnel. Merci de respecter le travail difficile de l’auteur. Il s’agit d’une œuvre de fiction. Les noms, les personnages, les entreprises, les organisations, les lieux, les événements et les incidents sont le fruit de l’imagination de l’auteur ou sont utilisés dans un but fictionnel. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou mortes, n’est que pure coïncidence.

    Image de couverture : Copyright Romas_Photo, utilisé en vertu d’une licence accordée par Shutterstock.com.

    PAR FIONA GRACE

    UN COZY MYSTERY ENTRE CHATS ET CHIENS

    UNE VILLA EN SICILE : MEURTRE ET HUILE D’OLIVE (Tome 1)

    SÉRIE POLICIÈRE COSY LA BOULANGERIE DE LA PLAGE

    UN CUPCAKE FATAL (Tome 1)

    EIN HEXEN-COSY-KRIMI

    SKEPSIS IN SALEM: EINE MORDSFOLGE (Tome 1)

    UN ROMAN POLICIER ENSORCELÉ

    SCEPTIQUE À SALEM : UN ÉPISODE DE MEURTRE (Tome 1)

    LES ROMANS POLICIERS DE LACEY DOYLE

    MEURTRE AU MANOIR (Tome 1)

    LA MORT ET LE CHIEN (Tome 2)

    CRIME AU CAFÉ (Tome 3)

    UNE VISITE CONTRARIANTE (Tome 4)

    TUÉ PAR UN BAISER (Tome 5)

    RUINE PAR UNE PEINTURE (Tome 6)

    ROMAN À SUSPENSE EN VIGNOBLE TOSCAN

    MÛR POUR LE MEURTRE (Tome 1)

    MÛR POUR LA MORT (Tome 2)

    MÛR POUR LA PAGAILLE (Tome 3)

    MÛR POUR LA SÉDUCTION (Tome 4)

    SOMMAIRE

    CHAPITRE UN

    CHAPITRE DEUX

    CHAPITRE TROIS

    CHAPITRE QUATRE

    CHAPITRE CINQ

    CHAPITRE SIX

    CHAPITRE SEPT

    CHAPITRE HUIT

    CHAPITRE NEUF

    CHAPITRE DIX

    CHAPITRE ONZE

    CHAPITRE DOUZE

    CHAPITRE TREIZE

    CHAPITRE QUATORZE

    CHAPITRE QUINZE

    CHAPITRE SEIZE

    CHAPITRE DIX-SEPT

    CHAPITRE DIX-HUIT

    CHAPITRE DIX-NEUF

    CHAPITRE VINGT

    CHAPITRE VINGT-ET-UN

    CHAPITRE VINGT-DEUX

    CHAPITRE VINGT-TROIS

    CHAPITRE VINGT-QUATRE

    CHAPITRE VINGT-CINQ

    CHAPITRE VINGT-SIX

    CHAPITRE VINGT-SEPT

    CHAPITRE VINGT-HUIT

    CHAPITRE VINGT-NEUF

    CHAPITRE TRENTE

    CHAPITRE UN

    Être vétérinaire impliquait de s’occuper d’une foule de créatures étranges.

    Pas les patients.

    Non, les patients étaient mignons, tendres, adorables, raison pour laquelle Audrey Smart s'était lancée dans cette carrière au départ. Elle n'avait jamais rencontré un animal qu'elle détestait.

    C'étaient ceux qui payaient les factures et son salaire, dont elle aurait préféré se passer.

    Audrey dévisageait la « maman » de son dernier patient. La femme caressa la tête avachie de son adorable caniche nain, et l'embrassa de ses lèvres peintes et botoxées.

    – Je ne sais pas ce qui ne va pas avec Donut. D’habitude, il n’est pas aussi léthargique !

    Hmmm, je me demande bien aussi. Ça n’aurait rien à voir avec maman par hasard ?

    Tout en se forçant à la regarder bien en face, alors qu’elle n’avait qu’une envie, lever les yeux au ciel, Audrey expliqua, une fois de plus :

    – Vous avez laissé traîner du vin pendant votre garden-party, Mme Marx. Vous avez dit que le chien avait bu la moitié d’un verre ? C’est beaucoup pour un si petit organisme.

    Audrey ne voulait pas juger, mais parfois, c’était si tentant.

    Les sourcils trop épilés de la femme se dressèrent alors.

    – C’est absurde ! Donut a des goûts très raffinés et je ne sers que le meilleur.

    Repoussant sa queue de cheval par-dessus son épaule, Audrey plaça le stéthoscope sur le flanc de l'animal, écoutant son cœur battre au ralenti. Pauvre créature. Elle caressa sa toute petite tête, juste entre ses oreilles.

    – Je suis certaine que vous avez très bon goût, mais même le meilleur des vins n’est pas recommandé pour un chien, car les raisins peuvent être toxiques. Le vin et les chiens ne font pas bon ménage.

    La femme tapota impatiemment le talon de son Louboutin sur le sol ciré, un air de défi sur son visage pincé, au teint anormalement cuivré.

    – Vous ne connaissez pas Donut.

    Audrey sourit au petit chien qui la contemplait avec gratitude et adoration.

    – Nous devrions le faire vomir.

    Elle resta bouche bée.

    – Le faire vomir ? Vous n’y pensez pas !

    – D’accord, bon, il n’est pas en danger. Si vous préférez, nous pouvons simplement le laisser se reposer. Il devrait aller mieux d’ici quelques heures, mais nous le garderons ici en observation.

    Au lieu d'accepter, la femme posa ses poings sur ses hanches.

    – Où est cet adorable et séduisant vétérinaire ? Celui qui a un regard bleu pénétrant et langoureux ? J’exige de le voir.

    Audrey soupira. Peut-être s’était-elle montrée un peu trop brusque. Mais cela se passait toujours ainsi. Elle se voyait comme le porte-parole des animaux dont elle s'occupait, leur défenseuse. Parfois, elle ne pouvait s'empêcher de se montrer insensible envers leurs propriétaires.

    – Le Dr Ferris est absent. C’est moi le vétérinaire titulaire maintenant.

    Elle toisa longuement Audrey, comme pour dire, Et qui êtes-vous pour dire ça ?

    – J'exige de voir un vrai médecin.

    Audrey laissa échapper un nouveau soupir. À trente-deux ans, elle n’aurait pas dû avoir besoin de se trimballer son diplôme de vétérinaire en permanence, comme un accessoire, au même titre que son iPhone. Sans doute était-ce dû à de bons (ou de mauvais) gènes, qui lui donnaient l’air de ne pas avoir encore terminé ses études ; ou peut-être était-ce parce qu’elle était une femme, ou encore parce que la plupart des propriétaires d’animaux qui venaient au Centre Vétérinaire de Back Bay étaient bien trop imbus d’eux-mêmes pour remarquer la petite plaque à son nom qui indiquait « Dr Audrey Smart »… Mais sérieusement. Combien de temps devrait-elle encore subir cela ?

    Déjà trois fois cette semaine.

    Tout en se mordant la langue, elle attrapa son iPad sur la table d'examen et tendit la main vers la porte. Quand elle l’ouvrit, elle fit signe à l'un des vétérinaires de veiller à ce que tout se passe bien entre Donut et les autres animaux en observation.

    – Je vais laisser une note pour que le Dr Ferris jette un œil quand il prendra sa garde le matin.

    Finalement apaisée, Mme Marx donna quelques baisers à son pauvre chien ivre et dit, comme si elle parlait à un bébé :

    – Tu vas tellement manquer à maman !

    Elle passa devant Audrey en la foudroyant du regard, laissant derrière elle un nuage de parfum suffocant.

    – Oui, veillez-y, dit-elle, la tête haute comme un membre de l’aristocratie britannique, tout en plongeant la main dans son énorme sac à main haute couture pour y chercher son portefeuille.

    À la seconde même où la femme franchit la porte, Audrey abandonna le sourire factice qu’elle avait eu du mal à garder. Elle vérifia l'heure à l'horloge au-dessus de la réception. Trois minutes avant le départ. Enfin.

    En route pour la salle de repos, elle avait déjà commencé à déboutonner sa blouse blanche quand une montagne d’ennuis se dressa en travers de son chemin.

    Elle n’avait nulle part où aller. S'il ne l'avait pas déjà repérée, elle se serait cachée dans l'une des salles d'examen, mais là, ils étaient seuls dans le couloir. Le Dr Brice Watts faisait partie de ces personnes qui portent l'angoisse et le drame sur eux. Il était comme une tornade dévorant tout sur son passage, ne laissant derrière elle que l’ombre de ce qui avait été.

    – Écoute, Aud, ma petite, dit-il en avançant dans le couloir vers elle, tout en clignant de l’œil en direction de la réception, probablement à l’une des rares vétérinaires qu’il n’avait pas déjà ajoutées à sa liste de conquêtes.

    – Tu peux me dépanner pour ce soir ? J'ai un truc.

    Il mima des guillemets avec ses mains, après coup. Ce type mettait toujours tout entre guillemets, même quand il n'en fallait pas.

    – Un truc ? répéta Audrey.

    Elle mima à son tour des guillemets pour dire :

    – Comme une verrue plantaire ?

    Il se moqua d'elle comme si elle avait été une enfant moyennement amusante, qui avait abusé de la patience des adultes. Il devait avoir quarante-cinq ans, et devenait chauve, et pourtant il jouait tellement bien la carte du « Je suis meilleur que toi » qu’étonnamment, pas mal de gens marchaient.

    – Des billets pour une représentation au Boston Symphony Hall. Mahler.

    – Désolé, Bri, mon garçon dit-elle en haussant des épaules, pas peu fière de ce surnom. Mais j'ai un truc, moi aussi.

    Il en resta bouche bée. Elle l’avait visiblement surpris, puisque de tous les médecins, c’était elle qui était presque toujours, systématiquement, libre.

    – Dois-je te rappeler que tu es tout en bas de l’échelle ici ?

    Elle le dévisagea. Ce n'était pas la première fois qu'il lui faisait ce genre de coup de dernière minute, l'obligeant à bousculer complètement son précieux planning Netflix.

    – Je comprends. Mais je sais aussi que j’ai pris cet engagement il y a des mois de cela, et je ne peux pas décommander à la dernière minute. Je suis désolée. D'ailleurs, j'ai pris ton astreinte d’urgences la semaine dernière, pour ton autre truc. Tu te souviens ?

    À en juger par son expression, ce n’était pas le cas.

    – Tu te rappelles ? Ce gala au Boston Ballet auquel il fallait que tu ailles ?

    – Ah, ça. Oui, mais…

    Audrey fit comme si elle regardait sa montre, même si elle n’en portait pas.

    – Comme je l'ai dit, je dois partir.

    Elle se faufila devant lui dans le couloir, le laissant grommeler derrière elle. Une fois à son casier, elle récupéra ses affaires, espérant pouvoir s'échapper en direction du métro sans que d'autres catastrophes ne se présentent.

    Ce n’était pas comme si elle avait tout inventé. Elle avait vraiment quelque part où aller. Mais elle avait le sentiment qu'avec sa chance, cela allait être encore plus pénible que de subir la compagnie nocive de Mme Marx pour une consultation de quinze minutes.

    *

    En grandissant, Audrey avait rêvé de trouver tout un comité d'accueil en rentrant chez elle. Elle ouvrirait la porte et une demi-douzaine de ses êtres préférés au monde seraient là, remuant la queue avec excitation, attendant leurs câlins. Elle aurait voulu avoir un chien ou deux, sans aucun doute un chat, peut-être un lapin et un hamster. Même une tortue, juste pour faire le compte.

    Cette idée était tombée aux oubliettes lorsqu'elle avait obtenu son diplôme de l'école vétérinaire avec près de deux cent mille dollars de dettes, avait trouvé un emploi et essayé d'entrer dans le monde réel, il y avait de cela quatre ans.

    Le seul endroit qu'elle pouvait se permettre en ville était un petit placard à Southie, dont l'intérieur avait dû être recouvert plus d’une fois de ce ruban jaune qui marque les scènes de crime. Pourtant, elle avait été heureuse, enthousiaste à l’idée de démarrer ce nouveau chapitre de sa vie en tant que femme active.

    Ce n'est qu'après avoir emménagé qu'elle avait remarqué la clause du bail qui stipulait Pas d'animaux.

    De toute façon, cela aurait été injuste pour sa petite troupe, si elle avait existé. Son travail lui prenait à présent beaucoup trop d'heures ; elle devait bien rembourser petit à petit ses prêts étudiants.

    Soupirant, elle pénétra dans l’appartement, dans un silence absolu, et contempla les murs mornes et gris. Elle avait arrangé l'endroit du mieux qu'elle avait pu, ajoutant des touches personnelles, essayant de se l’approprier, mais semblait toujours aussi provisoire.

    Ses yeux tombèrent sur une enveloppe blanche sur le sol. Quelqu'un avait dû la pousser sous la porte.

    Alors qu'elle se penchait pour la ramasser, sa première pensée fut : Un admirateur secret ?

    Puis elle rit de sa stupidité. Elle ne faisait pas seulement vingt ans. Certaines de ses pensées, réalisait-elle, étaient tout aussi naïves. Surtout celles concernant les hommes. Il y avait un gars au quatrième étage, en dessous d'elle, qui était plutôt mignon, mais même à trente-deux ans, Audrey ne parvenait qu’à rougir comme une écolière à chaque fois qu'ils se rencontraient dans les escaliers. Une fois, il lui avait demandé si elle connaissait de bons restaurants thaïlandais à proximité, et elle s’était contentée de glousser nerveusement. Il avait dû penser qu'elle était idiote.

    En soulevant le rabat de l’enveloppe, elle râla en apercevant le logo de la société de gestion immobilière de son propriétaire.

    – Qu’est-ce qu’ils peuvent bien me vouloir ? Je n’ai pas de retard loyer, marmonna-t-elle en dépliant la lettre.

    Elle se contenta d’abord de lire en diagonale. Puis elle lut l’intégralité de la lettre. Deux fois. Elle se précipita ensuite dans la cuisine, où elle la jeta sur la table. Elle avait désespérément besoin d’un animal à cajoler.

    Comment ces gens avaient-ils pu vendre l'immeuble, sans préavis ? Non seulement cela, mais les nouveaux propriétaires doublaient le loyer ! Il n’existait pas de lois contre ça ?

    Elle attrapa son téléphone, le souffle court, essayant de réfléchir à qui elle pouvait appeler, puis elle remarqua l'heure.

    Elle était attendue à l’hôtel Copley Square dans une heure pour sa réunion d’anciens camarades de lycée.

    Par le passé, les réunions de lycée ne lui avaient guère réussi. Celle des cinq ans avait été un gros échec. Elle s’était pomponnée, excitée à l’idée de pouvoir se vanter d’avoir obtenu son diplôme magna cum laude {1}du Boston College, d’être sur le point d’aller à l’école vétérinaire, et puis… rien.

    Personne ne l'avait remarquée. Elle avait passé tout le temps à sa table, seule. Quelqu'un l'avait prise pour une serveuse et lui avait commandé un whisky sec.

    La soirée avait été si terrible quelle s’était fendue d’un grand « oh que non ! » pour la réunion des dix ans. Et elle s’était montrée très favorable à l’idée d’éviter les réunions des quinze, vingt, vingt-cinq ans… toutes, jusqu’à la dernière.

    Mais ça, c’était jusqu'à ce que

    Elle alluma son téléphone pour relire le dernier message que Michael Breckenridge lui avait envoyé sur Facebook quelques jours auparavant. J'ai hâte de te voir, ma jolie.

    Elle fut parcourue d’un frisson d’excitation. Une vraie adolescente. Au lycée, Michael avait été son plus grand béguin, le gars qu’elle avait du mal à regarder sans que son cœur batte la chamade, que le rouge lui monte aux joues. Il avait un an de plus qu’elle et était acteur dans la troupe. Son interprétation de Willy Loman dans Mort d'un commis voyageur avait fait un malheur à Westwood High.

    Il l’avait contactée à l'improviste, quelques semaines auparavant, lorsqu'elle avait rejoint un groupe Facebook pour se tenir au courant des projets de réunion. Étonnamment, il se souvenait d'elle, même si Audrey ne s’était jamais occupée d’autre chose que des décors de la pièce.

    Ma jolie.

    Elle frémit en courant vers la douche, essayant de se souvenir de la dernière fois qu'elle avait été complimentée de la sorte. Jamais, à vrai dire. Malheureusement, la réunion des cinq ans reflétait parfaitement sa vie amoureuse dans son ensemble.

    Absolument sans histoires. Inexistante. Un échec complet.

    Cette fois, les choses ne seraient pas seulement différentes, mais magiques.

    Audrey, courage. Cela fait quinze ans. Tu es docteur en médecine vétérinaire.

    Quarante-cinq minutes plus tard, elle finissait d'appliquer ses faux cils, et reculant devant son miroir, tout en lissant sa robe rouge rubis moulante. Le vendeur de chez Nordstrom l’avait qualifiée de fatale ; l’essayage lui avait valu d’attirer une petite foule d’admirateurs, qui l’avaient complimentée sur sa silhouette fine et sa jolie peau. Et qu’est-ce que cela pouvait bien faire s’ils avaient tous plus de quatre-vingts ans ? Audrey se regarda dans le miroir et rejeta les épaules en arrière. La robe était vraiment simple, très sexy, et lui donnait l’impression de ne rien porter. Jamais encore elle n’avait assumé une telle tenue en public.

    Tu es splendide, se dit-elle, faisant écho aux dames dans le vestiaire alors qu'elle sortait quelques mèches brunes de son chignon.

    Elle appliqua un rouge à lèvres écarlate, la touche finale, claqua des lèvres et esquissa un baiser en direction du miroir.

    – Michael n’aura d’yeux que pour toi, murmura-t-elle à son reflet. Elle avait vraiment besoin d’un animal à cajoler.

    Du moins, j'espère.

    Elle prit une profonde inspiration, attrapa son sac à main et se dirigea vers la porte. C’est alors que son téléphone sonna.

    Lorsque le nom de Michael apparut à l'écran, elle faillit perdre l'équilibre du haut de ses talons de dix.

    CHAPITRE DEUX

    Audrey ouvrit Facebook Messenger et lut le message pour la dixième fois. Garde une place pour moi, ma jolie.

    Elle drapa le tissu de sa robe sur son genou et se souvint de la raison pour laquelle elle ne portait pas de robes de soirée fendues jusqu’aux cuisses dans les transports en commun.

    Un homme édenté et hirsute – il avait littéralement des poils partout – la scrutait de l'autre côté de l'allée tout en faisant des gestes obscènes. Était-ce la pleine lune ?

    Certes, les rencontres avec des gens bizarres ne lui arrivaient pas qu’une fois par mois. Elles semblaient se produire de plus en plus souvent ces temps-ci. La semaine précédente, un type avec un sweat-shirt MIT s'était penché vers elle et lui avait demandé s'il pouvait renifler ses cheveux.

    Parfois, elle en venait à vraiment détester le métro. Mais, outre le fait de n’avoir qu’un appartement minuscule, elle ne possédait pas de moyen de transport. Elle n’avait même pas de vélo.

    Elle plongea le nez sur son téléphone, essayant de maîtriser les battements rapides de son cœur.

    Garde une place pour moi, ma jolie.

    Ses hormones d’adolescentes se réveillèrent et lui envoyèrent des frissons dans tout le corps alors qu'elle essayait de se concentrer sur les nouvelles du jour. Mais elles étaient déprimantes – politique, crime, catastrophes naturelles. Rien de bien joyeux, même de loin. Pourquoi les nouvelles étaient-elles toujours mauvaises ?

    La pire nouvelle de la journée : Pas d'appartement. Honnêtement, elle se démenait déjà, essayant tant bien que mal de rembourser ses prêts étudiants dans sa petite bicoque. Comment était-elle censée payer un loyer aussi élevé ? La situation était grave. Du genre « fond du gouffre ».

    Alors qu’elle faisait défiler son écran avec le pouce, elle faillit manquer une villa en stuc baignée de soleil, à flanc de colline, et qui surplombait une mer d'un bleu profond.

    Elle poussa un soupir audible, sentant presque la chaleur de la méditerranée effleurer ses joues, l’agréable brise marine jouer dans ses cheveux. L'été au centre-ville de Boston était poisseux, bruyant et dégoûtant. Elle fit une pause et revint à la photo, avec un sourire mélancolique.

    Un tel endroit était sans nul doute épargné par tous les maux du monde. La politique ? Qu’est-ce que c’est ? La criminalité ? Jamais de la vie ! Les catastrophes naturelles ? Jamais entendu parler ! Et les hommes glauques et pervers n'y couraient sans doute pas les rues non plus. C’était un endroit à l’écart de tout, une petite bulle parfaite loin du monde.

    Elle dut lire le titre trois fois avant que l’information n’atteigne enfin le cerveau.

    Devenez propriétaire d’une villa belle ville de Sambuca, en Sicile, pour seulement 1 $ !

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