L’oeil du singe

Par Gareth P. Jones

Armés jusqu’aux dents de savoir-faire ninja, cette force de frappe suprême ne sert qu’un but: déjouer les plans du maléfique maître de piste pour dominer le monde. Ninja-boum! Une légendaire ÉMERAUDE indienne aux pouvoirs mystique a été DÉROBÉE juste sous les yeux des singes qui la surveillaient. Les suricates font équipe avec le bonze du kung-fu, le DELHI LAMA, pour enquêter sur l’affaire. Il se passe toutes sortes de SINGERIES et il n’y a pas de récompense pour deviner qui se cache derrière tout ça... Les suricates suspectent un rat portant un chapeau HAUT DE FORME. Il est temps pour les suricates ninja de passer à l’action!

• Langue: Français
• Éditeur: Éditions AdA
• Date de sortie: 20 mars 2015
• ISBN: 9782897524272

Aperçu du livre

Le Delhi Lama

Les rues du Vieux Delhi peuvent se révéler un endroit déroutant pour les nouveaux arrivants. Elles sont bruyantes, poussiéreuses et pleines à craquer de voitures, de camionnettes, de poussepousses, de bicyclettes, de marchands ambulants, de touristes et de vaches qui se promènent là où bon leur semble, se mettant dans les jambes de tout le monde. On peut en dire autant des touristes, bien que les vaches aient tendance à prendre moins de photos.

Ce matin-là en particulier, il y avait aussi quatre suricates qui profitaient du tourbillon d’activité, parce qu’il leur permettait de passer inaperçus dans les rues.

— Je ne comprends toujours pas où nous allons, dit Bruce.

— Nous en avons parlé, dit Donnie, qui portait un gros sac à dos rempli de gadgets, de déguisements et d’inventions. Nous sommes ici pour rencontrer Fu Ko, le Delhi Lama.

— Fu quoi ? dit Bruce.

— Fu Ko, le Delhi Lama. C’est une légende du kung-fu, dit Jet. Il a inventé le coup de pied tournoyant éclair, un coup si rapide que si tu clignes des yeux, tu n’as pas le temps de le voir. Je ne l’ai jamais vraiment réussi, mais j’espère qu’il me donnera quelques trucs. Il a aussi écrit Les quatre éléments du kung-fu. J’ai apporté mon exemplaire pour le lui faire signer.

Jet montra un livre de sa collection de livres sur les arts martiaux qui avait beaucoup servi.

— Il y a de nombreuses années, Fu Ko s’entraînait avec notre propre Grandmaître Seulœil, dit Chuck. C’est comme ça qu’il a entendu parler de nous, et c’est la raison pour laquelle il a demandé que nous l’aidions.

— Et pourquoi a-t-il besoin de notre aide ? demanda Bruce.

— C’est ce que nous ne savons pas, répondit Chuck. Tout ce que nous connaissons, c’est son adresse. Il va nous expliquer la situation lorsque nous le verrons.

Le clan passa devant un marchand ambulant qui proposait des samoussas empilés sur une assiette.

L’estomac de Bruce gronda.

— On ne pourrait pas s’arrêter pour prendre une bouchée ? demanda-t-il.

— Non, Fu nous attend, répondit Chuck.

— Même pas pour le petit déjeuner ? Tout ce que j’ai mangé depuis que nous avons quitté le désert rouge, ce sont ces antennes de fourmis au sucre, grommela Bruce. Et ma mère ne dit-elle pas toujours que c’est important d’essayer les mets locaux ?

— Ta mère n’a jamais quitté son terrier de toute sa vie, dit Jet.

— Exactement. Elle mange toujours des aliments locaux, répondit Bruce.

— D’accord, dit Donnie en levant les yeux au ciel, je vais aller te chercher l’un de ces samoussas.

De son sac à dos, il tira un bidule fait avec une canne à pêche et une pince à épiler. Il lança sa ligne, ce qui envoya la pince à épiler dans les airs. Elle alla se planter dans un samoussa sur le dessus du monticule.

— Bien visé, Donnie, se réjouit Bruce.

Mais le casse-croûte volant ne passa pas inaperçu aux yeux du marchand.

— Il a poussé des ailes à mon samoussa ! s’écria-t-il.

— Donnie, comme l’éléphant qui mettrait un bikini et qui s’inscrirait à un concours de beauté, tu attires trop l’attention, dit Chuck d’un air sévère. Lâche le samoussa.

— Désolé, dit Donnie.

Il enroula sa ligne et laissa tomber