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a nature des opérations militaires de la Reconquête ou des royaumes et des émirats entre eux diffère assez peu de celles qui ont cours dans le reste de l’Europe. Aux batailles rangées, trop aléatoires, les chefs militaires préfèrent une stratégie indirecte visant à épuiser l’adversaire. Les traités militaires castillans du XIII siècle la nomment , la « guerre légère». Les raids de cavalerie () en sont la base. Les opérations les plus courantes ou — sont de courte durée et de faible profondeur, souvent nocturnes. Le but est de s’emparer de troupeaux et de prisonniers, de détruire des récoltes. Mais, dès le VIII siècle, on relève des raids plus importants, durant jusqu’à 45 jours. En 797, par exemple, le roi Alphonse II des Asturies chevauche jusqu’à Lisbonne à 500 km de sa base, précédé par des éclaireurs musulmans. Le nombre de chevaliers ou d’archers montés peut alors s’élever de 200 à 1200, avec plus du double de soldats à pied. Aux XI et XII siècles, les raids sont menés par des milices communales des villes frontières, qui y trouvent un complément de revenu. Au XI siècle, Ferdinand I et Alphonse VI utiliseront les raids pour punir les taïfas récalcitrantes et en extorquer le tribut. En période de crise chez l’adversaire, le raid obéit également à des considérations politiques et psychologiques: démontrer aux habitants l’impuissance des protecteurs almoravides ou almohades.