NOS EXPERTS
Dr GUILLAUME FOND
psychiatre, enseignant-chercheur, auteur de « Manger mieux pour moins déprimer », éd. Odile Jacob.
JOËL DORÉ
directeur de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), spécialiste du microbiote.
Il y aurait donc un lien entre une consommation excessive de produits ultra transformés et le risque de dépression (selon deux études publiées dans « JAMA » et « Nutritional Neuroscience » en 2023). À l’inverse, une étude parue en 2019 dans la revue « Molecular Psychiatry » associe l’adoption d’une alimentation de type méditerranéen à une diminution de 33 % du risque de dépression. D’autres chercheurs tendent aussi à prouver qu’on pourrait guérir la dépression via l’alimentation : en Australie, l’étude Smiles – pilotée par la Pre Felice Jacka, directrice du Food & Mood Centre, à Melbourne – a comparé deux groupes de patients sous antidépresseurs : l’un bénéficiait d’un soutien social, l’autre d’une alimentation de type régime méditerranéen. Résultat : 30 % des patients du deuxième groupe étaient en rémission au bout de 3 mois, contre 8 % pour le premier groupe. « Il est d’autant plus urgent de s’intéresser à l’alimentation que certains patients ne répondent pas aux antidépresseurs », note le Dr Guillaume Fond, psychiatre.