À trois ans de la prochaine échéance présidentielle, Marine Le Pen et Jordan Bardella choisissent les colonnes du JDD pour prendre la parole en cette rentrée politique explosive. Dans cette phase cruciale, après une première partie de mandature où ils se sont notabilisés, au moment où le second quinquennat d’Emmanuel Macron prend un nouveau départ avec la nomination de Gabriel Attal comme Premier ministre, le duetto du Rassemblement national esquisse déjà l’avenir avec un ticket inédit : Marine Le Pen vise l’Élysée, Jordan Bardella, Matignon. Ils dévoilent une complémentarité stratégique, dissipant les interrogations et les incertitudes entourant la répartition de leur rôle. Mais le chemin vers 2027 est parsemé d’embûches, leurs rivaux guettant la moindre occasion de semer le trouble au sein de ce tandem. Néanmoins, Marine Le Pen redit sa confiance en Jordan Bardella, consolide la stature de son « héritier » et la robustesse de leur alliance. Dans un exercice nouveau, prévu depuis plusieurs semaines, ils abordent des questions jusqu’alors inexplorées : l’ascension éclair de Jordan Bardella, les sondages, l’état actuel de leur relation, le rôle de l’héritier potentiel, leur combat commun, ainsi que la menace d’une possible inéligibilité. Des réponses qui viennent cristalliser et définir l’essence unique de leur proposition, à six mois d’élections européennes cruciales où Marine Le Pen et Jordan Bardella voudront sanctionner sévèrement Emmanuel Macron et Gabriel Attal.
Emmanuel Macron a choisi de nommer un Premier ministre de campagne, Gabriel Attal, pour contrer le Rassemblement national aux élections européennes qui se tiendront le 9 juin prochain. Qu’est ce que ça change pour le RN ?
Jordan Bardella : Honneur aux dames.
Marine Le Pen : C’est l’hommage du vice à la vertu. On a un président de la République qui désigne un ministre en fonction de la dynamique qui porte le premier parti d’opposition. Gabriel Attal a été désigné pour potentiellement contrer Jordan Bardella. Emmanuel Macron commet une erreur d’analyse. Il ne suffit pas de nommer un Premier ministre jeune s’il veut copier la dynamique du Rassemblement national. Il faut mettre en place la politique que nous défendons depuis des années. Ça, ce serait redoutablement efficace.
Ce choix vous inquiète-t-il ?
On est extrêmement sereins. Pas grand-chose ne nous inquiète, si ce n’est l’état du pays après sept années de présidence d’Emmanuel Macron. Gabriel Attal est un pur produit du macronisme, capable d’adapter ses déclarations et ses convictions au gré des
