Bandol, c’est déjà un paysage exceptionnel : un amphithéâtre naturel de presque 1 600 ha qui regardent la Méditerranée, cerné par le mont Caume et le massif de la Sainte-Baume, réchauffé par le soleil et rafraîchi par le mistral. C’est au VIe siècle avant Jésus-Christ, que les Phocéens – décelant sans doute le potentiel du terroir – installent leur colonie appelée Tauroeis, pour y planter de la vigne. Les Romains qui leur succèdent renomment le lieu Tauroentum, qui devient le vignoble de Bandol. Très vite, le commerce maritime se met en place et, depuis le port qui prend le même nom, les vins partent en Chine, en Amérique et à la cour de nos rois de France. Touché d’abord par l’oïdium en 1868 puis, deux ans après, par le phylloxéra, ce puceron ravageur, le vignoble disparaît presque complètement. On doit son retour au travail acharné des vignerons qui, ne baissant pas les bras, replantent les vignes sur les terrasses et ses restanques et le font revivre.
Lorsqu’on évoque le vignoble provençal, on pense immanquablement au mourvèdre, venu d’Espagne sous le nom de monastrell, et aux rouges et rosés que ce cépage exigeant et magnifique offre à déguster. Élégants, complexes, épicés, salivants, de longue garde… ils sont des vins de gastronomie par excellence. Mais pour faire taire les idées reçues qui décident qu’ici, seuls les rouges et les rosés valent la peine, nous avons décidé de prendre le contrepied et mettre en avant les blancs qui, c’est vrai, ne comptent que pour 5 % de la production. À la dégustation, ils nous ont agréablement surpris par leur caractère, leur concentration. Ceux que nous avons retenus possèdent de beaux équilibres et beaucoup d’élégance. Les rosés, puissants et
