Quand on pense au référendum en France, on pense à de Gaulle. A-t-on raison d’associer l’un et l’autre?
Oui, car de Gaulle a beaucoup pratiqué le référendum: il y en a eu neuf depuis le début de la V République, dont quatre pendant sa présidence. L’idée qu’il faut avoir un chef et que ce chef est soutenu directement par la population correspond à sa théorie du pouvoir, et il y restera fidèle en démissionnant en 1969, après une victoire du non. De Gaulle se sert du référendum pour la question algérienne à deux reprises (autodétermination en 1961, accords d’Evian en 1962) et cela lui est très utile, car il doit affronter de grosses résistances, de la part de l’armée, des pieds-noirs et de certains dans son propre camp. Seule la légitimité du référendum lui permet de sortir de l’ambiguïté dans laquelle il était en arrivant au pouvoir. C’est l’intérêt de cette pratique