L’esprit de Pierre de Coubertin préservera-t-il l’entente cordiale qui règne entre l’Élysée et la mairie de Paris au moins jusqu’aux Jeux olympiques ? Pas si sûr. L’essentiel en macronie étant de gagner et non de participer, le président se projette déjà sur 2026 et son plan de bataille ne prévoit pas de trêve olympique. L’enjeu : effacer l’élection cauchemardesque de 2020. Un candidat –Benjamin Griveaux – désigné trop tard, plombé par la dissidence de Cédric Villani et terrassé », décrypte Sylvain Maillard, patron de la fédération Renaissance de Paris et responsable de la campagne qui s’annonce. Une manière de souligner le retentissement national d’une élection municipale qui imprimera la dernière année du quinquennat et pèsera dans la campagne présidentielle de 2027. Le général Maillard a donc lancé les grandes manœuvres et obtenu des moyens. Des locaux dédiés aux équipes chargées de plancher sur la campagne, un budget annuel de 150 000 euros, le lancement d’une campagne d’adhésions pour recruter et former des militants, 30 euros la cotisation, 10 euros pour les jeunes. L’angle d’attaque est déjà choisi : face à l’incompétence et la gestion déficiente de la maire sortante, le candidat macroniste doit incarner le sérieux et l’efficacité. «, explique Sylvain Maillard, », conclut-il. Des troupes, un programme en chantier et un mode de désignation suffisamment tôt pour se prémunir des dissidences et permettre au candidat de labourer le terrain. Si aucun candidat naturel ne se dégage, des primaires seront organisées fin 2024/début 2025. D’ici là, les prétendants sont priés de se montrer, « », prévient Sylvain Maillard. Bref, un plan qui devrait se dérouler sans accroc... Sauf que même sans accroc, la victoire semble encore bien incertaine, la faute à un mode de scrutin qui avantagerait Anne Hidalgo. «, explique Sylvain Maillard, » Le camp présidentiel est catégorique, le scrutin par arrondissement fausse la donne : « », conclut Sylvain Maillard. La solution : changer le mode de scrutin avant l’élection. Une arme fatale qui déclenchera à coup sûr une guerre féroce avec les partis de gauche et la maire de Paris elle-même. L’idée : chaque électeur voterait deux fois de façon distincte, pour une liste d’arrondissement et pour une liste « Mairie de Paris ». Le successeur d’Anne Hidalgo serait ainsi élu au suffrage universel direct garantissant aux électeurs macronistes la prise en compte de leur choix, même dans les arrondissements où ils sont minoritaires. Sylvain Maillard confirme que le texte de loi est en préparation. Plus explosif encore, le calendrier dévoilé par une source à l’Élysée : « ». Si le plan reçoit le feu vert ultime du président, nul doute que l’esprit de concorde autour des Jeux volera en éclat et pourrait même entraîner une fronde au-delà de Paris. Lyon et Marseille étant soumises au même mode de scrutin que la capitale, la nouvelle loi s’appliquerait également dans ces deux métropoles dirigées par des maires de gauche.
