Pour Lucas*, tout a commencé par de simples échanges de messages sur les réseaux sociaux, pendant son année de seconde. Tandis que les copains testent leurs limites en découvrant l’alcool fort ou les effets d’un joint, le lycéen, lui, ne prend pas goût à ces substances. Sur Instagram, un ami lui parle alors de la codéine en sirop, un médicament opioïde le plus souvent utilisé pour soulager la toux ou certaines douleurs. Le produit est à la mode: des rappeurs américains en font largement la promotion dans les paroles de leurs chansons, tandis que la consommation de « purple drank » – un cocktail maison à base de médicaments codéinés et de soda – se répand un peu partout en France.
A 15 ans, Lucas achète sa première bouteille. Les effets sont immédiats. « Ça m’a vidé la tête, j’étais apaisé, c’est ce que je recherchais depuis longtemps. Mais en trois mois, je suis devenu dépendant », dit-il. Huit ans plus tard, le jeune homme vient d’être pris en charge par le centre ressource lyonnais des addictions médicamenteuses (Cerlam), spécialisé