Antidouleurs, anxiolytiques… ces médicaments apaisent les souffrances. Ils sont aussi devenus un fléau national pour les ados, créant une accoutumance infernale
Zéline « Dans mon mal-être, je découvrais un monde de drogues banalisées, un peu clean, safe »
Ses réserves. Des plaquettes d’opioïdes et de somnifères auxquels elle ne touche plus mais dont elle préfère ne pas se séparer. Zéline, 18 ans, évoque « le goût du Xanax qui fond sous la langue ». Un anxiolytique qu’elle s’autorise de temps en temps quand les angoisses sont trop fortes. La jeune fille est une rescapée : au lycée, une overdose de comprimés a failli lui coûter la vie. Aujourd’hui étudiante en arts plastiques, elle prend des antidépresseurs. Addictologue, psychologue et éducatrice assurent son suivi. À ce prix, les « pulsions » médicamenteuses, dit-elle, appartiennent au passé.
Par Vanessa Boy-Landry
Bonjour, je suis désolée de ne vous répondre que maintenant. Je sors à l’instant de l’hôpital. J’y étais à cause du tramadol, justement… » Par message, Neïla* s’excuse d’avoir manqué notre rendez-vous. La jeune femme de 26 ans,