Même les petites villes se dressent contre la réforme d’Emmanuel Macron. Reportage dans l’Aveyron
De notre envoyée spéciale à Rodez Anne-Laure Le Gall
En janvier, j’ai compris que “j’étais de la revue”, comme on dit. J’aurais dû partir en vacances cet été et ne plus revenir travailler. Et là, j’en prends peut-être pour deux années de plus. » Michel Liot, responsable de service à la Société des caves et des producteurs réunis de Roquefort (SCPR), dans le sud de l’Aveyron, accuse le coup. Grâce à sa carrière longue et au compte épargne-temps mis en place dans son entreprise, cet élu CFDT devait cesser son activité à 59 ans. « Je voulais profiter du temps qu’il me reste, de la pêche, de la chasse. Ce qu’on nous annonce me coupe tous mes projets. » L’application quasi immédiate de la réforme, « avant la fin de l’année », selon Olivier Dussopt, le sidère. Travailler jusqu’à 64 ans serait « une catastrophe pour les ouvriers de la SCPR,