L’année passée aurait pu être la saison de la consécration pour Ciryl Gane. Trois ans et demi après avoir commencé sa carrière en MMA, fort de neuf victoires dans l’octogone, le Français invaincu se présentait à Las Vegas le 22 janvier 2022 face à Francis Ngannou pour disputer pour la toute première fois le titre des poids lourds de l’UFC. L’athlète de 32 ans était venu à bout l’été précédent du numéro deux mondial, l’Américain Derrick Lewis, et n’avait plus qu’une étape à valider pour glaner une ceinture si convoitée. Mais si la carrière du natif de la Roche-sur-Yon tenait presque du conte de fé jusqu’à ce rendez-vous - l’histoire d’un athlète talentueux un brin fainéant qui découvre la boxe thaï puis le MMA par hasard à 25 ans puis fracasse tous ses adversaires sur son passage -, la carrière de “Bon Gamin” a connu son premier coup d’arrêt. Mais, cette défaite qui lui a “fait du bien” n’a pas entamé la faim de victoire de Ciryl Gane. Quelques mois après la onzième victoire de sa carrière, un succès par KO face à l’Australien Tai Tuivasa à Paris en septembre dernier, GQ s’est entretenu avec la tête d’affiche en France d’un sport jeune et encore méconnu du grand public, pour évoquer son parcours atypique, comprendre son rapport à la violence et parler de la suite de sa carrière. Entretien avec un homme serein, père de famille qui combat pour gagner sa vie sans pour autant vouloir la mettre en danger, un garçon aux antipodes des profils clichés de son sport: les brutes épaisses et phénomènes de foire qui agitent les médias et provoquent sans cesse leurs opposants, comme Conor McGregor ou Khabib Nurmagomedov.
Le MMA est un sport violent dans lequel les personnalités aux parcours de vie difficiles, aux destins torturés, dominent le paysage. Ce n’est pas du tout votre cas.
Je suis l’antithèse de la majorité des