Moto Revue

Jean-Michel Bayle Rencontre du troisième type

uand on lui a demandé si l’on pouvait voir sa salle des trophées, Jean-Michel Bayle a d’abord souri, avant de nous demander de patienter deux petites minutes. Assis sur les sièges usés de la terrasse de sa maison provençale, nous nous sommes regardés avec Jean-Aignan, souriant à notre tour, pas étonnés par la pirouette du garçon. Depuis le temps que Jean-Aignan le fige sur sa pellicule, en argentique d’abord, en numérique ensuite, il a eu le temps d’apprendre que JMB n’est ni un homme, ni un champion ordinaire. D’ailleurs, deux minutes plus tard, la « salle » des trophées qu’il dresse devant nous tient aisément sur sa table de jardin. Quelques coupes empoussiérées, trois plaques commémoratives fixées sur une planche de bois, un trophée plus lourd et plus brillant au milieu, un maillot de cycliste posé sous verre témoignant d’un récent engagement à une course longue distance qui l’aura vu rester 19 heures en selle, et basta ! Pour un champion qui a commencé à gagner dès le début des années 80, l’exposition semble quelque peu famélique. Lui la qualifie d’essentielle, comme le témoignage de l’achèvement d’objectifs personnels. En les regardant, je me dis que ces reliques ne doivent être pour lui qu’une sorte de « pensebête », symbolisant pour certaines une étape, marquant pour d’autres la fin d’un parcours. Une présence matérielle discrète dans une maison qui semble l’être tout autant, et dans laquelle, posées quelque part, il peut apercevoir du coin de l’oeil, si toutefois l’envie lui prend de tourner la tête, des récompenses qui ne sont rien d’autre que la matérialisation d’un travail accompli. Ses autres trophées, c’est une tante à lui qui les a rangés, arrêtant de compter après en avoir empaqueté 800… Parmi eux, on imagine deux pépites couchées (on l’espère, au moins, dans du papier bulle) quelque part dans l’un On Any Sunday   (cascadeur au gros, gros coeur, ndlr), Forcément doué, mais surtout curieux, inventif, travailleur, courageux, Jean-Michel progresse à pas de géant. Aux pilotes stéréotypés qui avancent avec des méthodes convenues, lui défriche, envisage, essaye et valide, apprend, et plus important encore, retient. Quand beaucoup travaillent avec des oeillères, Jean-Michel regarde à 360°, puisant çà et là les ingrédients qui pourront le nourrir dans sa progression sur la paroi abrupte qui doit l’emmener au sommet de ses ambitions : «   »

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