Ces annéeses-là…
La carrière d’Yves Demaria ne se résume pas. On la déroule tellement elle est riche. Yam, Suz, Kawa, Honda, Husky, Katé, 2T, 4T, le minot a tout connu, presque tout vécu. Même des consécrations mondiales auxquelles personne ne croyait plus. La trajectoire d’Yves Demaria se déguste comme une bouillabaisse. Il faut de l’appétit pour l’apprécier et du palais pour la savourer. Vous êtes chez MV, vous avez forcément du goût et des souvenirs qui ne demandent qu’à être réveillés. L’OM a sa cathédrale olympique, les verts ont leur musée. On est entré, on a ouvert le micro pour partager des tranches de vie. Vous allez adorer…
Que retiens-tu de tes premières années pro chez Sonauto Yamaha ?
« Déjà, j’ai eu la chance de gagner tout de suite dans les catégories inférieures. Minivert, Cadet, Junior. J’avais des concessionnaires qui m’aidaient. Me retrouver ensuite chez Sonauto Yamaha, c’était impressionnant parce que je succédais à Jacky Vimond, champion du monde. De pur amateur, j’étais pro sans savoir ce que c’était, ce que ça comprenait. J’étais au Smic mais tous frais payés. J’avais un mécano, le camion, la complète quoi. Mais je n’ai pas su me donner les moyens pour y arriver. Avec le recul, j’étais un peu dépassé par la situation même si finalement, c’est grâce à eux que j’ai pu faire ce chemin et que j’en suis là aujourd’hui. »
Tu étais dans la facilité ?
« Je m’entraînais mais je ne savais pas vraiment ce qu’il fallait faire. Je suis autodidacte dans tout. Alors dans le cross, à 17 ans, c’était pareil. J’étais perdu, lâché dans la nature. J’allais sur les GP tout seul. Y’a prescription mais je louais des bagnoles avec un prête-nom et je conduisais sans permis. J’ai pas fait ce qu’il fallait pour performer. Ça a duré le temps que ça a duré jusqu’à ce que mes résultats ne soient pas à la hauteur des moyens mis en oeuvre… »
Y’avait aussi cette fainéantise qu’on t’a souvent reprochée ?
« Je ne sais pas si on peut dire ça… Je n’avais juste pas la compréhension de ce qu’était un professionnel et de ce qu’il fallait faire pour l’être. Je me reposais aussi sur une certaine facilité. Je faisais de la moto en fermant les yeux. Je me rappelle de Bercy 89 où je mène des finales… J’avais dix kilos de trop, aucune condition physique. Avec le niveau technique que j’avais, j’aurais pu gagner, forcément. Tout ça sans entraînement. J’apprenais comme ça, sans repères… »
Toujours avec le recul, tu ne surjouais pas le personnage ? Téfli le
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