Pendant la Grande Guerre, rares sont les officiers issus du milieu civil à atteindre le grade de général et exercer un commandement important. John Monash (1865-1931) fait partie de ces exceptions, avec le Canadien Arthur Currie (voir encadré p. 34). Contrairement à nombre de ses collègues et supérieurs, il n’est pas sorti en effet de la célèbre académie militaire de Sandhurst. Diplômé de l’université de Melbourne en 1889, John Monash est attiré par l’ingénierie – spécialement celle des ponts et des infrastructures – mais aussi fasciné par les armes. Pendant ses études, il intègre ainsi une unité de cadets comme caporal, avant de rejoindre la North Melbourne Battery, une unité d’artillerie.
Du génie dans la machine
Imaginatif, John Monash s’inspire de son environnement professionnel afin de proposer une série d’innovations à la petite armée australienne, qui n’est alors qu’une milice. Intéressé particulièrement par l’emploi des pièces et la planification des feux, il conçoit même un canon d’exercice, le « », capable d’expédier des obus par-dessus les murs. Après avoir suivi divers cours et conférences portant sur la guerre de Sécession et la guerre de 1870, Monash conclut que le succès ne dépend pas seulement du combat en première ligne. Se fondant sur son expérience d’ingénieur, il soutient qu’une opération doit d’abord être une mécanique bien huilée qui intègre autant le triptyque infanterie-cavalerie-artillerie que le génie, est une bonne organisation de l’arrière.