[Didier Lallement décrit un « climat de violence » extrême dans le pays. Il est convaincu que le second quinquennat Macron sera sérieusement menacé par la rue.]
Le mécontentement est perçu mais il est selon moi sous-estimé par beaucoup, à quelques exceptions près dont le président de la République. La colère couve. J’ai conscience de jouer un peu les Cassandre. Peut-être que je me trompe. Mais il n’y a qu’à suivre l’irrésistible ascension du coût de la vie pour mesurer que ce second quinquennat va être très compliqué. Les gilets jaunes ont gagné la première manche. Nous avons remporté la deuxième. Je ne sais pas s’il y aura un troisième tour, mais il y aura une troisième manche. […] Un jour, je sais qu’il faudra de nouveau masser des effectifs devant l’Elysée. […] Tous les clignotants d’un débordement par la rue sont au rouge. Tout y concourt : la situation politique, la situation sociale, la situation économique. Quel sera le prochain détonateur ? Les retraites ? L’inflation ? Je l’ignore, mais cela pourrait être pire que les gilets jaunes. En 2019, les manifestants n’étaient pas aguerris. Depuis, ils ont acquis de l’expérience. Après les gilets jaunes, il y a eu le mécontentement