Le château cathare de Quéribus campe au sommet des falaises verticales qui dominent le Mas Amiel, comme une sentinelle farouche, témoin de siècles d’affrontements sur cette frontière catalane. Ce château n’a pourtant de cathare que la légende, il s’agit en réalité d’une forteresse destinée à sécuriser la frontière entre la France et l’Espagne. Est-ce pour cela qu’Olivier Decelle, ancien président des surgelés Picard, tombe amoureux de ce terroir historique, le rachète en 1999 et s’imprègne de l’influence mystique qui se dégage de ces lieux en versant dans le giron de la biodynamie ? De l’hérésie cathare à la mouvance “steinérienne”, n’y aurait-il que quelque cent mètres verticaux ?
UN NOUVEAU DÉPART
C’est à cette date que la famille Dupuy, artisan de la renommée de ce cru qui aurait pu revendiquer une appellation à lui seul tant il a marqué le style des vins de cette Vallée de l’Agly, passe la main après plus de quatre-vingt-dix ans de règne. Le domaine avait été gagné en 1816 par Raymond Étienne Amiel sur l’infortuné évêque de Perpignan, qui avait péché en s’asseyant à une table de jeu. Punition divine ou inexpérience du prélat, le lecteur jugera. Après la crise phylloxérique, le domaine passe entre les mains de