Les vignobles de la Provence à ses portes ou presque, la Vallée du Rhône méridionale toute proche, le Languedoc pas trop loin, Marseille est plutôt bien irriguée question vins. Mais peut-être trop tournée vers le bleu de la Méditerranée, plus encline aux rêves de voyages au long cours qu’à l’enracinement paysan, la cité phocéenne n’a jamais été une véritable capitale du vin, dans une période récente en tout cas.
Car en remontant le temps bien plus loin, c’est par ici que la vigne est arrivée sur notre territoire, dans les bagages des Phocéens qui créèrent la ville il y a quelque 2 600 ans. C’est ensuite depuis la Provence que les Romains ont peu à peu développé sa culture vers d’autres régions, à mesure que leur empire s’étendait. Plus récemment donc, Marseille n’a pas bénéficié de ce “statut” de capitale du vin, comme Montpellier, Béziers, Beaune, Lyon ou Bordeaux. Peut-être à cause de l’hégémonie du pastis et de ses cousines anisettes ? Allez savoir…
Même si certains restaurateurs et cavistes y ont depuis longtemps célébré le jus de raisin fermenté, une passion récente pour le vin semble animer les locaux. On ne compte plus les caves, bars à vins, bistrots et tables gastronomiques où la dive bouteille occupe désormais une place centrale. Fini l’époque où le vin était la chasse gardée d’un entre-soi d’experts et d’amateurs plus ou moins éclairés. Les codes ont changé, les rigidités se sont heureusement diluées