Les vins de Madère fascinent les connaisseurs mais restent méconnus du grand public. Pouvez-vous nous les présenter ?
Nous avons d’abord les madères de 3 ans, composés essentiellement de tinta negra, un raisin noir. Ces vins sont chauffés en cuves, nous disons ici estufagem (le vin est chauffé trois mois entre 40° et 50° C, puis refroidi trois mois, ndlr). Nous faisons aussi des 3 ans secs, demi-secs, demi-doux et doux avec le même cépage.
Ensuite viennent les 5 ans, n’est-ce pas ?
Oui, certains sont issus à 100 % de tinta negra ou bien des quatre autres cépages emblématiques de l’île, tous blancs : le sercial, le verdelho, le boal et la malvoisie ou malmsey pour les Anglais. La particularité, c’est qu’à chaque cépage correspond une sucrosité. S’il est issu de sercial, le vin est vinifié en sec. Le verdelho est vinifié en demi-sec, le boal en demi-doux et la malvoisie toujours en vin doux.
Mais le vrai savoir-faire de Madère, ce sont les vins plus vieux ?
Viennent ensuite les 10 ans et plus. À partir de là, la maison Barbeito n’utilise plus que les quatre cépages blancs. Sur le même modèle, nous avons les 15 ans, les 20 ans, les 30 ans, les 40 ans et enfin les 50 ans. Nous faisons aussi des colheitas, des vins datés donc millésimés. Ils doivent vieillir au moins cinq ans en pipas. Après, il