Le vin de Calce, celui que vous avez cherché à faire tout au long de votre vie, comment le définiriez-vous en un mot?
C'est le vin que l'on boit comme un torrent, le vin qui coule de source. Quand le vin te pousse à prendre un verre d'eau après, cela devient emmerdant. Mon idée du vin, c'est cette buvabilité. On l'a beaucoup cherchée.
Comment tout a-t-il commencé pour vous, en 1985?
Jusque-là, les raisins des parents allaient à la coopérative, je faisais les vendanges avec mon père, c'était épique. Mais il aimait la terre, il nous a transmis cet amour. En 1985, on a créé un club de dégustation avec un ami, un sommelier suisse. Avec Ghislaine, en goûtant une syrah du Haut-Ventoux, on a eu la révélation. Ce jour-là, tout s'est allumé. On a voulu faire notre vin.
Vous étiez équipés?
Pour accueillir cette première vendange, nous avons loué une cave dans le village. François Croueils, le propriétaire, était l'unique vigneron indépendant entre Calce et Baixas. Il prenait sa retraite. Depuis, tout le monde est passé dans cette cave: Olivier Pithon, Thomas Teibert du domaine de l'Horizon… Jean-Philippe Padié y a toujours son négoce.
Vous êtes alors en agriculture conventionnelle. Pourquoi changez-vous?
Tout était en chimie à l'époque. Nous avons démarré avec des petites parcelles quasi-centenaires de Calce et Rivesaltes. On les sortait de ». En 1989, on a voulu désinfecter les sols. Sur une parcelle, on a retrouvé 200 oiseaux morts. Là, je me suis dit: « ». Alors on a commencé à faire du bio, un peu de cuivre, un peu de soufre, du fumier. Comme faisait mon grand-père mais sans connaissance au départ, on a tout appris avec le temps.