Après Satyagraha (1979, cf. no 704), le label de Philip Glass entoure Akhnaten (1983) des mêmes égards, en publiant le DVD d’une production du Met de New York et, simultanément, son écho sonore en CD. Ce dernier « portrait » glassien d’une trilogie entamée avec Einstein on the Beach (1976) a été confié, comme le précédent, à Phelim McDermott. Le metteur en scène britannique a d’abord présenté à l’English National Opera de Londres puis à Los Angeles son assortiment d’images et de costumes sophistiqués: le spectacle de la grandeur et de la décadence du pharaon mystique et réformateur est ici bien rôdé, et accède à une indéniable beauté dans la lumière rougeoyante et étale de l’astre à l’heure de l’Hymne au soleil de l’acte II. Quant au recours à des jongleurs, c’est un artifice qui pourra paraître facile pour accompagner le flux répétitif de la partition mais le geste, accompli avec art, produit son effet.
Pour ses débuts , Karen Kamensek exhibe elle aussi un vrai savoir-faire. Si elle n’évite pas complètement la baisse de régime et si l’orchestre n’a pas dans le sang les arpèges serrés et les syncopes de Glass, elle obtient de jolies teintes d’un ensemble sans violons, éclairé par les flûtes et criblé de tambours dans l’impressionnant rituel des funérailles d’Aménophis III.