Nous serions bien incapables de citer ne serait-ce qu’un chef moins narcissique qu’Herbert Blomstedt. Aussi la première séquence de ce documentaire nous le montre-t-elle en Suède, déambulant en short et bottes de caoutchouc dans le jardin de ses petitsenfants, auprès desquels il vient, une fois par an, se ressourcer.
Pendant une heure et demie, Paul Smaczny accompagne le chef de quatre-vingt-seize ans sur quelques-uns des lieux qui ont marqué son parcours d’homme et de musicien : à Göteborg, Dresde, Leipzig, Vienne, Tokyo, Lucerne enfin, où il réside depuis plusieurs décennies. Dans l’alternance fluide d’entretiens et de scènes du quotidien, transparaissent la sincérité, la modestie, l’humour de cet adventiste fervent.
Blomstedt y explique sa venue tardive à Mahler, le rôle indirect de Karajan dans son acceptation du poste de de la Staatskapelle de Dresde, son émerveillement devant la ferveur musicale ressentie à Leipzig plus encore qu’à Vienne, les oppositions de style entre Nikisch, Toscanini, Walter (son modèle) et Furtwängler, ou encore le rapport