Road trip wagnérien
En 2019, à Bayreuth, Tobias Kratzer signait une (re)lecture assez déjantée de Tannhäuser, propre à raviver l’éternelle querelle entre tenants de la tradition et adeptes d’une certaine modernité théâtrale. Acte I : le Venusberg est… un vieux fourgon Citroën, dans lequel le protagoniste, en habit de clown, accomplit un road trip agité, en compagnie de ses amis saltimbanques : l’acrobate Venus, un nain portant tambour (bonjour Günter Grass) et un grand travelo noir, militants libertaires qui brandissent des slogans signés R.W. Quand Tannhäuser revient sur terre, ce n’est pas une procession de pèlerins qu’il croise, mais celle des festivaliers qui se rendent à Bayreuth : la religion de l’art a remplacé la foi chrétienne.
Acte II : alors qu’on assiste à une parodie de représentation, dans des décors et costumes évoquant le Moyen Age, la vidéo montre Venus et ses turbulents acolytes en train de pénétrer dans le Festspielhaus ; ils parviennent jusqu’à la scène pour y semer la zizanie et regagner Tannhäuser à leur cause. Acte III :
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