Le couronnement d’Hercule
Commande de Mazarin destinée aux noces de Louis XIV en 1660, Ercole amante verra le jour avec deux ans de retard, après la mort du cardinal, dans une salle des machines construite aux Tuileries et achevée hors délai. Francesco Cavalli se voit offrir, pour la solennelle circonstance, des moyens inconcevables dans les théâtres de Venise. Cette fois, le plus grand mélodiste du Seicento obtient à l’opéra le même faste choral et instrumental qu’à Saint-Marc, dans une scénographie grandiose. Lors de la création de 1662, les ballets de Lully éclipsent la partition de Cavalli qui s’en va, dépité, sans espoir de la réentendre.
La raviver sans disposer des budgets du Grand Siècle représente un périlleux défi. Craintes dissipées dès le prologue dont les chanteurs de Pygmalion font briller les accords en hommage à la couronne, comme autant de points dorés terminant les rayons d’un grand soleil sur fond bleu nuit. La toile se lève, révélant une haute arène où se joueront les forfaits d’Hercule pour arracher à son propre fils (Hyllus) l’innocente
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