La fabrique d’un géant
La perspective du bicentenaire de la naissance de Bruckner en 2024 stimule l’imagination des éditeurs. Alors que s’annoncent l’achèvement du colossal projet de Gerd Schaller (enregistrer toutes les symphonies dans leurs différentes versions successives) et une seconde intégrale de Thielemann cette fois avec les Wiener Philharmoniker, Valery Gergiev a pris les devants. Et le cycle des neuf symphonies qu’il a gravé, avec son Philharmonique de Munich (qui fut l’orchestre de Celibidache), dans le cadre grandiose de la basilique de Saint-Florian réserve une belle surprise.
L’interprétation atteste l’empathie du chef ossète pour cette musique. Les tempos sont larges mais équilibrés et sans lenteur, avec un remarquable approfondissement des adagios, en particulier ceux des trois dernières symphonies. La ferveur et la solennité des grandes arches se déploient en majesté. Les codas, superbement construites, viennent couronner des crescendos non moins parfaitement maîtrisés. Gergiev laisse leurs puissants accords conclusifs résonner jusqu’à emplir la vaste nef de Saint-Florian, où Bruckner
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