Le Palazzetto Bru Zane se propose de restituer la partition de La Vie parisienne originellement imaginée par Offenbach en 1866. Le spectacle capté en décembre 2021 au Théâtre des Champs-Elysées dévoile ainsi seize morceaux souvent savoureux, comme la désopilante horde de bottiers germaniques opposée aux gantières marseillaises. Le finale du III s’en trouve métamorphosé, le IV a désormais le mérite d’éclaircir une intrigue un peu bancale et de donner aux personnages une épaisseur nouvelle. Et comment résister à ce trio des masques ou à l’apparition du Commandeur de Don Giovanni au dernier acte ?
Pour sa première expérience de metteur en scène lyrique, Christian Lacroix trouve un équilibre entre légèreté et mélancolie, sans toujours éviter un rien de surcharge. Tout est chic, pétillant comme une coupe de champagne. Les costumes (dans une « bulle spatio-temporelle en équilibre entre deux siècles », le couturier) sont évidemment somptueux et fantasques. Le décor unique, avec ses poutres métalliques façon Tour Eiffel,