Vincent Bolloré, les faux adieux du caïman
’est un luxe d’ordinaire réservé aux stars du grand écran ou de la chanson. Le dernier rôle, l’ultime tour de chant avant de quitter la scène et de s’éloigner à pas feutrés du halo des projecteurs. Le jeudi 17 février 2022, Vincent Bolloré, l’un des patrons les plus puissants de France, a promis de céder les rênes de son empire industriel et médiatique à ses héritiers. Jamais un dirigeant d’entreprise n’aura autant mis en scène, presque « théâtralisé » son passage de flambeau. Jusqu’à écrire lui-même la légende avec cette application installée sur son smartphone qui égrène les heures et les minutes le séparant de cette satanée date. La date, justement, ne doit rien au hasard. Le groupe Bolloré fêtera ce jour-là ses 200 ans d’existence et, quelques semaines plus tard, l’homme souffera ses 70 bougies. Transmettre pour espérer l’éternel. Bolloré, le patron Janus-catho – séducteur et carnassier le jour, solitaire et secret la nuit – est hanté par cette idée de transmission. « Cela fait au moins vingt ans qu’il
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