DES GINS français bien toniques
Star des années 1980 et 1990, le gin a connu une longue période de désamour. Il faudra toute l’imagination et l’inventivité de jeunes amateurs de bons produits pour que le gin retrouve toutes ses lettres de siècle. Il ne s’agissait alors que d’un mauvais alcool de genièvre, qui sortait par millions de litres d’alambics plus ou moins légaux. À l’époque, il n’était pas question de siroter un gin, mais plutôt d’oublier la misère, en pleine explosion industrielle. Devenu un véritable fléau – on le surnommait même , « la briseuse de famille » – le Gin Act, voté en 1741, en interdit la vente sans licence. Ce n’est qu’au début du XIX siècle que les colons anglais se rendent compte qu’associé à des tonics à base de quinine, le mélange a un petit effet contre la malaria. Un bon alibi pour boire un coup dans les clubs de l’Empire.. Et la production française ? Elle remonte à 1996. Alexandre Gabriel, fondateur de la maison de cognac Ferrand, entend bien occuper ses alambics hors saison de distillation des raisins. Il décide alors de produire le premier gin artisanal français, Citadelle. Pour obtenir la meilleure matière première, les baies de genièvre, il achète 10 hectares qu’il plante de genévriers. Une démarche qui a inspiré de nombreuses vocations. Aujourd’hui, on retrouve des producteurs de gin dans toutes les régions de l’Hexagone. Qu’ils soient délicats, aromatiques, herbacés ou plus ronds, la plupart d’entre eux peuvent s’apprécier purs, en digestif. Mais c’est quand même associés à un très bon tonique, qu’ils expriment le mieux leur richesse organoleptique. Avec des différences selon qu’ils proviennent de Bretagne et sont élaborés à base d’algue, de Provence et leurs arômes de garrigue ou de Bourgogne, autre patrie du genièvre, avec les Pays-Bas. Petit tour de France de nos trouvailles.
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