30 ans après, que reste-t-il des vins de garage ?
C’est un ticket de dix millions d’euros. Architecte de renom, design ultra-épuré, panneaux photovoltaïques, doubles cuves, salle de dégustation dédiée… Nous voici dans les tout nouveaux chais de château Valandraud, Premier Grand cru classé de Saint-Émilion, propriété de Murielle Andraud et Jean-Luc Thunevin. Difficile d’imaginer que cette installation ultra-moderne est la digne héritière de la petite parcelle qui, au début des années 1990, donna naissance au mouvement des vins dits “de garage”.
Mais qu’est-ce qu’un vin de garage ? Si l’on se réfère à la définition du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux, un vin de garage désigne « une microcuvée produite en petite quantité. Cette expression a pris naissance début 1990 à Saint-Émilion à l’image du château Valandraud. » En effet, quelle aventure ! Valandraud, ce vin issu d’une petite parcelle de 0,6 hectare coincée au pied du village mais cultivée comme un jardin a immédiatement enthousiasmé la critique. Produit sans moyens, dans un garage, ce prototype opportunément présenté à Robert Parker qui l’apprécia est vite apparu comme un produit haute couture. Jean-Luc Thunevin, lui, résume l’affaire en une formule enlevée : « Un vin de garage, c’est quelqu’un qui n’a. On ne saurait mieux dire !
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