Ce n’est pas la première fois que La Revue du vin de France récompense un dirigeant politique. Laurent Fabius, alors ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé comme maire de Bordeaux avaient déjà été choisis par notre jury pour leur action en faveur du vin. Mais c’est la première fois que notre choix distingue, au sommet de l’État, le président de la République lui-même.
Le président a répété son opposition au durcissement de la loi Évin
Cela devrait être une banalité en France, mais il faut bien reconnaître que, jusque-là, les dirigeants de la Ve République n’avaient pas brillé dans la promotion de ce qui est pourtant l’un des joyaux de la culture, de l’histoire et de l’économie du pays. Or, en déclarant qu’il « buvait du vin tous les jours, midi et soir », en rappelant « qu’un repas sans vin est un peu triste », Emmanuel Macron a desserré le malentendu qui pèse depuis plusieurs décennies sur le vin et le vignoble. Enfin, un chef de l’État affiche ainsi son goût pour le vin et cet engagement justifie sa nomination par La RVF au rang de Personnalité de l’année.
LE GOÛT DU BEAU VIN
De Gaulle, Pompidou, Giscard d’Estaing, Mitterrand buvaient peu et s’abstenaient le plus souvent de faire la promotion du vin, sauf à l’étranger. Ensuite ? Ce fut pire. Depuis les années 1990, les autorités sanitaires, au nom de la lutte contre l’alcoolisme, n’ont eu de cesse de durcir la loi. Jacques Chirac affirmait ne boire que de la bière mexicaine, Nicolas Sarkozy refusait la moindre goutte d’alcool, François Hollande, pourtant bon vivant, n’a jamais voulu faire la promotion du vin. Sous leurs mandats successifs, les autorités sanitaires ont toujours gagné la bataille contre les viticulteurs. On se souvient de la funeste alerte de l’Institut national du cancer, en 2009 : « Le vin est cancérigène dès le premier verre ». Ces dernières années, les messages officiels se sont encore durcis : « Deux verres de vin par jour, mais pas tous les jours ». Une approche indifférenciée, sans nuance, en rupture avec la culture et l’art de vivre à la française.
Or, depuis son élection en 2017, le président a suivi un chemin radicalement différent. Il n’a cessé de mettre en avant le goût du beau vin, sur tous les fronts. Il est d’abord un ardent promoteur du