Les caves à l'épreuve de la guerre
Au pied du célèbre restaurant La Tour d’Argent, dans le dédale des caves creusées sous Paris, des bouteilles couchées sur le flanc reposent dans une cavité plus resserrée, fermée au moyen d’une grille. « Il y a plusieurs niveaux de sécurité. Après la grille, c’est le Saint des Saints », annonce David Ridgway. Quand il franchit la claire-voie, le chef sommelier de La Tour d’Argent, qui en détient les clefs, aime parcourir sous la lumière tamisée les étiquettes presque illisibles : Château Citran 1858, Château d'Yquem 1871, Château Gruaud-Larose 1868. Dans la rangée suivante, dévolue aux bourgognes, on aperçoit des chambertins 1865, un clos-vougeot 1870 ou un unique flacon de romanée-conti 1874. Viennent ensuite les fameux magnums de portos “Retour des Indes” d’avant la Première Guerre mondiale et la collection des cognacs Grande Fine Clos de Griffier 1788. Ce “stock-trésor” de 450 flacons, aussi précieux qu’anecdotique comparé aux 300 000 bouteilles qui dorment au pied du célèbre immeuble du quai de la Tournelle, saisit l’imaginaire par son parfum d’histoire : pendant la Seconde Guerre mondiale, ces vins avaient été cachés derrière des murs cimentés pour les soustraire de la vue des autorités allemandes, qui les recherchaient activement.
, témoigne André Terrail, qui dirige La Tour d’Argent
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