LE CROSS BELGE EST-IL MORT ?
Cinq. Il reste aujourd’hui en Belgique cinq circuits où il est possible de s’entraîner. Un nombre incroyablement ridicule même si le pays est de surface relativement réduite (30 700 km2, à comparer aux 544 000 km2 de la France). Alors que la Belgique comptait une centaine de circuits dans les années 70, alors que La Brabançonne résonnait régulièrement sur les pistes de Grand Prix chaque année, alors que les pilotes belges ont battu tous les records possibles (52 titres mondiaux, 550 succès en GP, 15 succès au MX des Nations), voici le motocross bien mal récompensé outre-Quiévrain de la notoriété qu’il a offert à toute une nation.
Deux pays en un
S’il n’y a qu’un roi de Belgique, le pays est, comme chacun sait, coupé en deux avec d’un côté les Wallons et de l’autre, les Flamands. Une particularité qui ne sert pas forcément le sport, chacun des deux gouvernements ayant ses ministres respectifs (notamment ministre des Sports et de l’Environnement) qui changent tous les quatre ans. L’un promet, essaye de construire, et son successeur balaye parfois tout d’un revers de la main, obligeant clubs et associations à repartir de zéro. Ainsi le circuit de Neeroeteren (là où est né Stefan Everts qui s’est longtemps entraîné sur cette piste) a-t-il été contraint de cesser toute activité en août 2009 quand le nouveau ministre flamand de l’environnement, Joke Schauvliege, a annulé le permis du circuit sans même attendre le résultat des procédures en cours devant le Conseil d’État, comme cela était convenu avec son prédécesseur. Cela a fait l’effet d’une bombe et provoqué une inédite mobilisation à l’appel de stars comme Stefan Everts, Eric Geboers et Joël Smets. Plus de 2 000 personnes se sont retrouvées dans la rue à Bruxelles, ont défilé devant différents ministères sans que cela ne porte réellement ses fruits puisque Neeroeteren a finalement dû fermer définitivement. « Ils ont fermé le circuit en 2007, après que je me sois retiré. On a essayé de faire bouger les choses en nous regroupant au sein de “Red de motorcross” (traduction : sauvons le motocross). On est allé à moto à Bruxelles, on a fait une marche dans la ville, on a rencontré des ministres, mais rien n’a changé. Le problème, c’est que les ministres changent tous les quatre ans et s’ils n’aiment pas les sports mécaniques, c’est mort », confie Stefan Everts qui n’a jamais caché son écoeurement face à la situation de son sport dans son pays.
On ne peut pas dire que Stefan, comme Eric (Geboers), Joël (Smets) et Marnicq (Bervoets) notamment n’auront pas essayé de faire bouger les choses ! En 2002, le gouvernement flamand avait validé le
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