PEUT-ON ÊTRE LE FILS… D’UN ADO?
mon père est plus jeune que de nombreux trentenaires. Physiquement d’abord. Devenu une sorte d’orthorexique soft à l’orée de ses 70 printemps, il possède un régime alimentaire, tout comme un IMC, qui n’a, cette série diffusée sur Netflix où un sémillant septuagénaire, interprété par Michael Douglas, renoue avec une seconde jeunesse. Un « refresh » existentiel à l’esprit très « boomer », qui toucherait un nombre croissant d’hommes mûrs (le nombre de divorces après 60 ans a plus que doublé entre les décennies 2000 et 2010 selon l’Insee). C’est aussi une recomposition de la relation père-fils, les deux semblant dès lors s’échanger l’un l’autre leur horloge intime: le plus jeune, qui baigne dans une époque nettement moins funky que son aîné, qui lui l’observe avec une distance amusée, faisant dès lors figure de quasi- conservateur face à un lointain cousin de Hugh Hefner. Avoir un père en mutation adolescente est ainsi une troublante expérience d’inversion symbolique des rôles mais aussi une remise en question de toutes les certitudes que l’on peut avoir sur ce que l’on nomme abusivement le « je » ou « la personnalité » d’un individu. Car, derrière le reboot familial, se dessine également une nouvelle croyance dans l’avenir. Le refus, en somme, d’une certaine collapsologie du masculin. Avoir un père teenager c’est aussi pouvoir croire qu’être un homme, ce sera mieux demain.
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