GOA\: l’Ombre des Hippies
Les vieux hippies écrivent sur Facebook que le Goa d’avant c’était le paradis mais qu’on ne peut plus y vivre, que c’est devenu horrible. Moi je ne crois pas. Si tu vis le moment présent, le paradis c’est maintenant!” Ainsi s’exprime Christian alias “Ping-Pong”, 70 ans, originaire de Düsseldorf, qui se définit lui-même comme un “jeune hippie”. Peintre excentrique, libre-penseur, animateur sur Radio Goa, prof et joueur de bongos (il a failli faire partie de Kraftwerk), Ping-Pong habite six mois sur douze à Anjuna depuis quarante-cinq ans. Personnage haut en couleur, c’est une légende vivante dont la dégaine et l’énorme rire ne passent pas inaperçus. À l’époque de son arrivée, les hippies étaient des voyageurs qui traversaient l’Asie, des routards qui découvraient le monde\: on n’allait pas spécialement à Goa, on s’y arrêtait plutôt sur la route des “trois K” — Katmandou, Kuta, Kaboul. “Et puis il y a eu cette rumeur de rassemblement” Il faut dire que l’État de Goa (ce n’est pas une ville) est une ancienne colonie portugaise offrant sur une centaine de kilomètres de côte 36 superbes plages. La vie n’y coûte rien pour un Occidental, on y mange divinement, il n’y a pas de stress, le climat est idéal (30° C toute l’année, un peu plus frais qu’ailleurs en Inde grâce aux cocotiers), et des gens plutôt “open minded” y affluent du monde entier pour s’éclater. Bref, c’est le spot parfait pour se reposer quand on voyage, et aujourd’hui encore le fantasme insulaire par excellence. Jeff, 64 ans, s’y est installé en 1973\: Jeff vient tous les hivers, sa maison à Anjuna lui coûte 3 000 € par an, un prix très raisonnable. Pour gagner sa vie, il n’a jamais eu un vrai boulot comme Monsieur Toutle-monde.
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