Les Larmes de la République
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À propos de ce livre électronique
« Un pays ne meurt pas de ses blessures, mais de ses silences. »
Dans un pays d'Afrique centrale, le peuple espérait un renouveau.
Un ancien ministre, Ngassa Samuel, s'est levé, se proclamant candidat du peuple.
Face à lui, le président sortant, Mbanda Éloi, symbole d'un pouvoir usé mais solidement enraciné.
Le jour du vote, la République retient son souffle.
Puis, tout bascule.
Entre mensonge et violence, les rues s'embrasent.
Les cris deviennent des flammes, les promesses des cendres.
Au milieu du chaos, Ewane, jeune journaliste idéaliste, tente de comprendre — et de témoigner.
Sa plume devient son arme, son seul moyen de résistance contre la peur et l'oubli.
À travers son regard, Les Larmes de la République explore la fragilité du pouvoir, la soif de liberté et le prix du silence.
C'est un roman politique, mais aussi profondément humain — une plongée dans l'âme d'un peuple qui, malgré la douleur, refuse de renoncer à la dignité.
Un cri d'amour pour l'Afrique. Une méditation sur la vérité et la mémoire.
Un roman nécessaire, puissant, bouleversant.
MBIDA MBIDA CAMILLE
Mbida Mbida Camille est une voix éclectique de la littérature contemporaine camerounaise. Auteur prolifique, il puise son inspiration dans le tumulte des villes africaines et la beauté silencieuse de ses racines. À travers ses romans et chroniques sociales, comme Douala la nuit, Olive le jour ou Les Larmes de la République, il dépeint avec une lucidité saisissante les réalités politiques et humaines de l'Afrique centrale. Mais Mbida Mbida Camille est aussi un poète de l'âme (L'écho de ma terre), capable de transformer la nostalgie et l'identité en vers universels. Écrivain polyvalent, il refuse de se laisser enfermer dans un seul genre, explorant tour à tour le fantastique, la fiction politique et la poésie. Il écrit pour témoigner, pour émouvoir, et pour offrir à ses lecteurs une fenêtre ouverte sur un Cameroun aux mille visages.
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Avis sur Les Larmes de la République
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Aperçu du livre
Les Larmes de la République - MBIDA MBIDA CAMILLE
Préface
Il y a des larmes que l’histoire ne sèche jamais.
Elles coulent au fond des nations meurtries, dans le silence des mères et la poussière des rues. Ces larmes-là ne viennent pas seulement de la douleur — elles viennent du désenchantement, de cette amère découverte que la liberté peut saigner, que la République peut pleurer.
Le présent roman naît de ce constat douloureux : celui d’un peuple qui a cru aux promesses des urnes et qui s’est réveillé dans le fracas des balles. Il ne s’agit pas ici d’un simple récit d’élections, ni d’un procès contre des hommes. C’est une méditation sur la fragilité du pouvoir, la manipulation des foules, la vérité étouffée, et la résilience d’un peuple qu’on n’écoute plus.
À travers Ewane, jeune journaliste idéaliste pris dans la tourmente d’un scrutin déchiré, se raconte l’histoire universelle de toutes les nations qui ont vu la flamme de l’espoir se transformer en incendie.
À travers Ngassa, le candidat du peuple devenu fugitif, se lit la tentation du sauveur et les dérives de l’ambition.
Et derrière Mbanda, le président reconduit, se cache la figure immuable du pouvoir, ce trône que nul ne veut lâcher, même au prix du sang des innocents.
Mais au-delà des intrigues et des drames, ce roman veut poser une question :
que vaut une République sans justice, sans mémoire, sans humanité ?
Les larmes de la République ne sont pas seulement celles du deuil. Ce sont aussi celles de la conscience, celles d’un peuple qui, malgré tout, continue de croire à demain.
Que ces pages soient un miroir tendu à notre continent, et peut-être, une prière pour qu’un jour, les urnes ne portent plus la mort, mais la lumière.
Mbida Mbida Camille
Avant-propos de l’auteur
J’ai écrit Les Larmes de la République non pas pour accuser, mais pour comprendre.
Comprendre comment un pays qui espérait renaître peut, en une nuit, s’embraser sous le poids de la colère et de la manipulation. Comprendre comment les mots — peuple, démocratie, justice — peuvent être détournés jusqu’à ne plus signifier que le bruit et la peur.
Je n’ai pas voulu raconter une histoire lointaine. Ce roman est né d’un cri que j’ai entendu autour de moi, dans les rues, sur les visages, dans les silences. C’est le cri d’un peuple qui n’en peut plus de croire sans voir, de voter sans choisir, d’espérer sans récolter.
C’est aussi le cri de la jeunesse, cette génération à qui l’on demande d’aimer un pays qui ne l’écoute pas.
À travers ce récit, j’ai voulu donner chair à la République — non pas comme une institution froide, mais comme une mère blessée. Une mère qui regarde ses enfants se battre pour elle, pendant que d’autres la vendent pour un peu de pouvoir.
Ce roman n’est pas une chronique politique : c’est une méditation humaine. Il parle d’aveuglement et de courage, de trahison et de mémoire, de la dignité qui survit à la peur.
J’espère que le lecteur y trouvera plus qu’une histoire : une question.
Celle que tout citoyen, tout Africain, tout être libre devrait se poser un jour :
que faisons-nous de nos rêves quand la République pleure ?
Mbida Mbida Camille
Partie 1 – Le Chant du Peuple
Chapitre 1 – Le pays du lendemain
Je vis dans un pays qui ne sait plus s’il avance ou s’il tourne en rond.
Chaque matin, la radio répète les mêmes nouvelles, comme un vieux disque qui grésille : promesses de développement, discours d’unité, inaugurations sans fin. Et pourtant, quand on sort de la maison, on marche toujours sur les mêmes nids-de-poule, on croise les mêmes visages fatigués, les mêmes vendeuses aux étals vides, les mêmes jeunes qui tuent le temps sous les manguiers.
Le pays du lendemain, c’est ainsi qu’on l’appelait autrefois. Aujourd’hui, il ressemble davantage à un vieux rêve qui n’arrive pas à se réveiller.
Je suis journaliste. Ou du moins, j’essaie de l’être.
Dans ce pays, informer est devenu un acte de foi, parfois un acte de résistance. J’écris pour La Voix du Peuple, un petit hebdomadaire qui survit grâce aux maigres abonnements d’enseignants, de fonctionnaires et de rêveurs. Nous travaillons dans une salle exiguë, au deuxième étage d’un immeuble lézardé, avec des ordinateurs aussi lents que les promesses des politiciens. Mais c’est là, dans ce chaos poussiéreux, que je me sens vivant.
Ce matin-là, le rédacteur en chef m’appela d’un ton enjoué :
— Ewane ! Prépare ton carnet, ton appareil photo et ton courage. Le ministre Ngassa lance officiellement sa campagne aujourd’hui.
J’ai levé les yeux de mon clavier, surpris.
— Ngassa ? L’ancien ministre de la Réforme publique ?
— Lui-même. Il dit qu’il est le candidat du peuple. Va voir si le peuple le croit.
Le « candidat du peuple ». L’expression flottait déjà dans toutes les conversations, des taxis aux marchés. Ngassa Samuel, la soixantaine élégante, sourire charismatique et verbe facile, venait de démissionner avec fracas du gouvernement. On racontait qu’il s’était brouillé avec le président Mbanda Éloi, l’homme fort du pays depuis vingt-quatre ans. Les rumeurs disaient qu’il avait refusé de cautionner certaines décisions, d’autres affirmaient qu’il avait été écarté parce qu’il devenait trop populaire. Toujours est-il que depuis son départ, il marchait sur les foules comme un prophète.
Je me suis rendu au grand stade municipal où son premier meeting devait se tenir. Déjà, des milliers de personnes affluaient : des jeunes drapés de banderoles, des femmes en pagnes imprimés à son effigie, des mototaxis qui klaxonnaient en rythme. L’air vibrait de chants et d’espoir.
Sous le soleil de midi, je me suis frayé un chemin jusqu’à la tribune de presse. De là, je pouvais tout voir : la scène décorée de drapeaux, le visage souriant de Ngassa sur les affiches, et cette foule immense qui semblait attendre un messie.
Quand il apparut enfin, le stade explosa.
Il leva les bras, lentement, comme pour bénir le peuple.
Sa voix, amplifiée par des haut-parleurs grinçants, couvrit le tumulte :
— Mes frères, mes sœurs, l’heure est venue ! Le pays n’appartient plus à quelques-uns, il appartient à tous !
Les cris redoublèrent. Des gens pleuraient, d’autres chantaient l’hymne national.
Je prenais des notes, mais au fond de moi, quelque chose tremblait.
C’était beau, oui, cette ferveur. Mais c’était aussi dangereux.
Je connaissais la mécanique du pouvoir ici : il ne se partage pas, il se conquiert ou il se subit.
À côté de moi, un vieux confrère, Mba, fumait sa cigarette avec un sourire ironique.
— Tu vois, mon petit, dit-il en soufflant la fumée, ici, chaque élection, c’est une répétition du même film. Seuls les acteurs changent de costume.
— Tu ne crois pas en lui ?
— J’ai cru en beaucoup d’hommes avant lui. À la fin, ils deviennent tous les mêmes.
Il a écrasé sa cigarette et s’est éloigné.
Je suis resté seul, observant la scène.
Ngassa parlait encore, sa voix pleine de promesses :
— Nous rebâtirons le pays ! Nous rendrons la dignité au peuple !
Le mot « peuple » revenait sans cesse, comme une incantation.
Je me suis demandé s’il croyait vraiment à ce qu’il disait ou s’il récitait simplement ce que le peuple voulait entendre.
Le soir, en rentrant à la rédaction, la ville vibrait encore du meeting. Des groupes de jeunes brandissaient des pancartes, dansaient, scandaient son nom. On sentait la fièvre monter, une fièvre qu’aucun thermomètre ne pouvait mesurer.
Au bureau, le rédacteur en chef me demanda un article pour l’édition du lendemain.
— Fais-le sobre, Ewane, mais juste. Pas de passion, pas de panique.
J’ai hoché la tête.
En rentrant chez moi, j’ai écrit jusqu’à tard dans la nuit. Mon texte commençait ainsi :
Sous un soleil éclatant, le peuple a retrouvé l’espoir. Mais derrière chaque espoir se cache une attente, et derrière chaque attente, une possible déception.
Je n’ai pas dormi. La ville non plus, sans doute.
Le lendemain, le numéro de La Voix du Peuple s’est vendu en quelques heures.
Certains ont dit que j’étais trop prudent, d’autres ont salué ma neutralité.
Mais dans un pays où chaque mot est surveillé, la prudence est une forme de courage.
Quelques jours plus tard, je fus
