Joseph Kabila Kabange, L'Homme du Silence: Qui Fait Trembler Le Pouvoir ET Rassure La Nation
Par Félix U Kaputu
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À propos de ce livre électronique
Le livre Joseph Kabila Kabange, P'Homme du Silence de Félix Kaputu analyse la gouvernance silencieuse de Joseph Kablla, soulignant son silence stratégique comme une arme de contrôle politique. Ce silence, loin d'être une faiblesse, a permis de maintenir la stabilité du pays. L'ouvrage explore son Impact sur la politique Intérieure et Internation
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Avis sur Joseph Kabila Kabange, L'Homme du Silence
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Aperçu du livre
Joseph Kabila Kabange, L'Homme du Silence - Félix U Kaputu
JOSEPH KABILA
KABANGE, L’HOMME
DU SILENCE
QUI FAIT TREMBLER LE
POUVOIR ET RASSURE LA
NATION
DE L’EST À L’OUEST, L’ÉNIGME D’UN CHEF QUI DÉFIE
ET APAISE
Félix U. Kaputu
Docteur en Anthropologie culturelle et politique, Etudes Interdisciplinaires,
Littérature Comparée, Droit Humain International, Etudes Brésiliennes, écrivain, chercheur en gouvernance, spécialiste des dynamiques postcoloniales et de la mémoire politique africaine, Professeur de l’anthropologie des guerres internationales, conflits régionaux, climatiques et des génocides
Résumé du Livre : Joseph Kabila Kabange, l'Homme du Silence : Qui Fait Trembler le Pouvoir et Rassure la Nation
Le livre Joseph Kabila Kabange, l’Homme du Silence de Félix Kaputu, professeur et spécialiste des dynamiques politiques africaines, explore la figure complexe de Joseph Kabila Kabange et son silence stratégique qui a marqué sa gouvernance durant ses dix-huit années à la tête de la République Démocratique du Congo (RDC). L'ouvrage décortique cette approche peu conventionnelle du pouvoir, où l’absence de discours ne se transforme pas en une faiblesse, mais devient une arme puissante pour orienter la politique nationale et préserver la stabilité du pays dans des contextes de guerre et d'instabilité.
Le cœur du livre repose sur l’analyse de la gouvernance silencieuse de Kabila, où son silence n’est pas un vide, mais une stratégie de contrôle politique. Cette tactique a permis de créer un environnement de responsabilité et de discipline, dans lequel ses collaborateurs ont dû se concentrer sur les résultats concrets plutôt que sur les discours. Kabila, en réduisant les paroles, a laissé les acteurs politiques agir, tout en veillant sur l’ensemble de la dynamique nationale. Selon Michel Foucault, cette gestion silencieuse est une forme de gouvernementalité, où le pouvoir s’exerce par des moyens indirects, souvent invisibles, mais d’une efficacité redoutable.
Les chapitres les plus significatifs du livre abordent l’impact de ce silence sur la politique intérieure, ainsi que les réactions internationales. Dans l’un des chapitres, l’auteur se penche sur la dynamique internationale, où le silence de Kabila a souvent déconcerté les acteurs extérieurs, notamment les pays occidentaux, qui, ne pouvant déchiffrer ses intentions, ont souvent agi dans l’incertitude. Ce silence a aussi mis à l’épreuve les acteurs internes : certains ont perçu cette stratégie comme un défi à leur initiative politique, d’autres comme une protection contre des abus de pouvoir.
Les théories qui soutiennent l’analyse de Kaputu sont nourries par Foucault, avec son concept de gouvernementalité et du pouvoir diffus, et Bourdieu, avec l’idée de capital symbolique, où le silence devient un levier pour maintenir un équilibre subtil entre pouvoir et résistance. Achille Mbembe, dans sa réflexion sur la souveraineté fragmentée, aide également à comprendre la manière dont le silence de Kabila a navigué dans les tensions internes du pays tout en préservant l'unité nationale.
Le livre conclut sur une note importante : la nostalgie d’une grande partie de la population congolaise pour l'ère de Kabila. Après son départ, un soutien massif (plus de 75% de la population) réclame son retour, espérant que son silence stratégique pourra une nouvelle fois ramener la stabilité, la paix et le développement dans un Congo aujourd’hui marqué par l'insécurité totale, la corruption et le manque de respect des droits de l'homme.
Joseph Kabila Kabange, en devenant l'Homme du Silence, a effectivement instauré une forme de leadership qui, bien que peu bruyante, est restée profondément efficace et déterminante pour l’histoire politique contemporaine de la RDC.
Le silence est parfois la plus grande des réponses, car
dans le silence se cache la vérité que l’on n’ose pas exprimer.
Mahatma Gandhi
Le silence est la source la plus pure de la sagesse.
Platon
Le silence est la plus grande arme de l’autorité. C’est là
où réside la force qui permet d'orienter l’action sans l’agitation.
Lao Tseu
Celui qui connaît le pouvoir du silence détient la clé de
l’avenir.
Dale Carnegie
Le silence n’est pas vide. Il est plein de réponses.
Proverbe Japonais
Le silence est parfois la meilleure arme d'un
négociateur. Il pousse l’autre à combler le vide et à en dire plus que ce qu'il n’aurait voulu.
Henry Kissinger
Dédicace
Le Poème du Silence
Dans l'Écho du Silence, la Victoire du Leadership
Nous dédions ces mots à ceux qui, fidèles et sages, Ont saisi dans le silence une voie d’oracle et de sagesse, Sous l’égide de l’Homme du Silence, Joseph Kabila. Ils ont compris que, dans le silence, on forge l'avenir.
Dans la quiétude, là où les mots se taisent, Naît la force que l'on ne voit pas mais que l'on ressent. Les discours vides, comme les vagues, s’effacent, Mais le silence d’un leader, puissant, résiste et persiste.
À ceux qui ont compris que le pays ne se développe Pas par le bruit, mais par le calme intérieur, Là où les décisions se prennent avec hauteur, Et où chaque action repose sur un fond de sagesse.
À ceux qui, dans la tempête, ont trouvé leur lumière, Non pas dans les éclats, mais dans l’ombre du silence, Ils savent qu’à travers l’incertitude, le silence éclaire Le chemin vers la paix, la sécurité et la renaissance.
Le silence est l’arme du sage, l’outil du véritable leader, Celui qui, sans bruit, déploie la puissance de la gouvernance, Qui fait vibrer la nation dans ses plus profonds recoins, Et apporte la stabilité là où le tumulte avait pris racine.
Dans ce silence réside la clé du changement profond, Là où chaque geste est plus fort que les paroles désordonnées. Joseph Kabila, l’Homme du Silence, mène la route Vers l’oasis de la paix, vers le renouveau d’un Congo pacifié. Ainsi, nous honorons ce silence, son maître et son œuvre, Car c’est par lui que l’espoir renaît, que l’avenir se construit. À ceux qui ont su entendre et suivre ce chemin, La victoire est au bout du silence actif,
Au bout de leur foi et de leur engagement.
Contents
Préface............................................................................................................ 1
Introduction générale...................................................................................7
Cadre théorique...........................................................................................27
Chapitre 1: Les racines de la peur : un leader silencieux face à
l’Occident.....................................................................................................37
Chapitre 2: Le silence comme art politique............................................54
Chapitre 3: Entre l’Ombre et la Lumière : les moments décisifs....... 68
Chapitre 4: Kabila et l’Occident : entre prudence et résistance........ 85
Chapitre 5: Silence et fractures de l’Est : Tutsis congolais, Rwanda,
stabilisation................................................................................................104
Chapitre 6: Les atouts de l’homme : entre stoïcisme et anticipation123
Chapitre 7: Une guerre propre : éthique, discipline et respect......... 140
Chapitre 8: Goma: la paix retrouvée, le vivre-ensemble et l’espoir
d’un grand Congo.................................................................................... 159
Chapitre 9: Un homme de la situation : confiance, loyauté et parole
tenue........................................................................................................... 178
Chapitre 10: Le legs et la projection : pourquoi Kabila reste une
énigme........................................................................................................ 192
Chapitre 11: Enquête participative : Pourquoi Joseph Kabila doit
urgemment revenir au pouvoir...............................................................207
Bibliographie............................................................................................. 237
Index...........................................................................................................252
Préface
AIntroduction
u nom de Richard Muyej Mangez Mans, éducateur, historien et cadre politique du Parti du Peuple pour la Reconstruction
et la Démocratie (PPRD), c'est un honneur et une grande responsabilité pour moi de rédiger cette préface pour un ouvrage aussi essentiel : Joseph Kabila Kabange, l’Homme du Silence : Qui Fait Trembler le Pouvoir et Rassure la Nation, De l’Est à l’Ouest, l’énigme d’un chef qui défie et apaise. Ce livre ne se contente pas de présenter une biographie ou une analyse superficielle du personnage, mais il va bien plus loin en explorant les mécanismes de gouvernance, les stratégies politiques, et la figure même de Joseph Kabila, qui, par son silence, a marqué l’histoire de la République Démocratique du Congo (RDC).
Richard Muyej Mangez Mans, ancien gouverneur de la province du Lualaba, ancien ministre et cadre du PPRD, a joué un rôle déterminant dans le développement de son pays. Dans sa gestion de la province du Lualaba, il a fait preuve d’une capacité exceptionnelle à structurer la gouvernance locale, en initiant des projets d’infrastructures, d’éducation et de santé. Sous sa direction, le Lualaba est devenu un modèle de gestion régionale, contrastant avec les situations moins réussies dans d’autres provinces. Ces succès témoignent du leadership de Joseph Kabila Kabange, qui a permis, à travers sa politique, de construire une continuité, donnant aux provinces comme le Lualaba la possibilité de prospérer. Cela met en lumière l'importance de Joseph Kabila dans la structuration du pays tout au long de ses dix-huit années de pouvoir.
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1. Joseph Kabila : L’Homme du Silence
L’ouvrage à l’honneur de la présente préface se concentre sur l’une des facettes les plus intrigantes du leadership de Joseph Kabila Kabange : son silence politique. Dans une époque où les dirigeants semblent souvent chercher à briller sous les feux des projecteurs, Joseph Kabila a choisi une approche différente, fondée sur le retrait verbal et la concentration sur les résultats concrets. Ce choix stratégique a été mal compris, mais il a eu un impact profond sur la gestion du pouvoir en République Démocratique du Congo. Le silence de Kabila, loin d’être une absence de leadership ou d’action, a permis d’instaurer une forme unique de gouvernance qui a conduit à la stabilité, même dans un pays marqué par des décennies de guerre et de chaos. Ce livre nous invite à déconstruire les idées reçues et à comprendre ce que le silence de Joseph Kabila a vraiment représenté pour la RDC et ses habitants.
Les raisons de ce silence sont multiples et complexes. Pour certains, c’était un appel à l’autonomie, une incitation à prendre des initiatives sans être constamment observé. Joseph Kabila Kabange n’a jamais dicté chaque décision à ses subordonnés ; au contraire, il les a laissés agir librement, tout en restant le garant d’une direction certaine pour le pays. Le silence devenait alors un moyen de favoriser la responsabilité collective, tout en évitant la tentation du spectacle politique. Pour d'autres, ceux qui ne comprenaient pas cette stratégie, ce silence semblait les plonger dans une incertitude paralysante, mais, comme nous le verrons, cette perception était loin de refléter la réalité du pouvoir en RDC sous Joseph Kabila.
2. Le Silence comme Stratégie de Gouvernance
L'un des points centraux de cet ouvrage est la démonstration que le silence de Joseph Kabila n’était pas une simple absence de communication, mais plutôt une stratégie politique réfléchie. Dans
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un contexte politique aussi fragile que celui de la RDC, où les tensions et les rivalités sont omniprésentes, le choix du silence était non seulement un moyen de concentration, mais aussi un outil de contrôle et d’influence. Loin de se laisser emporter par les discours de l’opposition ou la pression médiatique, Joseph Kabila a fait le choix de ne s’exprimer que lorsque cela était absolument nécessaire. Ce n’était pas une abstention de leadership, mais une forme tactique de gouvernance.
Le silence a joué un rôle clé dans la manière dont le pouvoir a été exercé sous son régime. Le peuple congolais et ses gouvernants ont dû apprendre à fonctionner sans directives constantes, à rechercher les résultats, et à agir de manière autonome, tout en restant fidèle aux principes d’unité nationale. Ce processus a été l’un des moteurs du développement dans certaines régions du pays, comme le Lualaba, où des projets tangibles ont vu le jour malgré les difficultés systémiques.
Cependant, ce silence n’a pas été sans conséquences. Il a, en effet, permis de faire émerger des dynamismes internes au sein du gouvernement et de la société civile, tout en laissant place à l’incertitude chez ceux qui ne comprenaient pas sa logique. Certains se sont sentis perdus dans l’absence de lignes directrices explicites, tandis que d’autres ont vu dans ce silence une opportunité pour contourner les règles et mener des pratiques malhonnêtes. Ceux qui ont cru que ce silence pouvait couvrir leurs actes ont été rattrapés, car ce silence, en réalité, avait une fonction de surveillance indirecte. La gouvernance silencieuse de Kabila agissait comme un mécanisme de contrôle, où l’absence de communication publique ne signifiait en aucun cas absence de vigilance.
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3. L’Étonnement Face à l’Approche Théorique et Académique
Ce livre va au-delà de la simple observation de la politique de Joseph Kabila Kabange en offrant une analyse académique du silence politique. C’est là l’aspect le plus étonnant et frappant de cet ouvrage. Le silence de Kabila est analysé sous l’angle de plusieurs courants théoriques : l’anthropologie politique, la psychologie du pouvoir, et les sciences politiques. Cette approche interdisciplinaire permet de comprendre que le silence politique est loin d’être une absence de gouvernance. Il s’agit plutôt d’une stratégie d’action, d’une manière de contrôler le paysage politique et social tout en manipulant les perceptions externes.
L’ouvrage se nourrit des travaux de Foucault, notamment sur la gouvernementalité et la manière dont le pouvoir s’organise à travers des structures invisibles, mais efficaces. Il s’appuie également sur les théories de Bourdieu sur le capital symbolique, pour montrer comment le silence de Kabila a renforcé son pouvoir de manière subtile et parfois invisible. Ce silence n’était pas une absence de pouvoir, mais bien une forme de pouvoir caché, dont les résultats étaient palpables dans l’action quotidienne. Le livre ne se contente pas de raconter les faits, il nous invite à réfléchir sur le pouvoir et ses formes les plus subtiles.
4. Le Retour de l’Homme du Silence : Un Phénomène Populaire
Le retour de Joseph Kabila après six ans d’absence a été perçu comme une solution potentielle aux crises qui frappent la RDC. Cette absence a duré assez longtemps pour faire de son retour un acte politique majeur. Le peuple congolais, fatigué par les promesses non tenues et les violations systématiques des droits humains, considère que le retour de Joseph Kabila pourrait
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restaurer l’ordre et la stabilité. Loin d’être simplement un homme du passé, Kabila est vu comme celui qui pourrait redonner une direction morale et une perspective d’avenir au pays.
Les résultats d’une enquête scientifique rigoureuse menée sur un échantillon de 5200 personnes à travers tout le pays montrent que plus de 75 % de la population souhaite le retour de Joseph Kabila Kabange pour rétablir l’ordre et la sécurité. Les Congolais, frustrés par l’insécurité totale, la corruption, et l’inefficacité du gouvernement actuel, espèrent que l’homme qui a dirigé la RDC avec une gouvernance silencieuse mais pragmatique pourra remettre le pays sur la voie de la stabilité.
5. Une Résistance à l’Ordre Mondial et un Modèle de Gouvernance
Ce retour de Joseph Kabila ne s’effectue pas sans résistance, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Le silence de Kabila est perçu comme une menace pour ceux qui, à l’intérieur du pays, ont échoué à maintenir un minimum d’ordre et de développement. À l’international, il est aussi vu comme un obstacle à l’hégémonie des puissances étrangères, souvent intéressées par les ressources naturelles du Congo, mais peu préoccupées par la situation sociale et politique de la population.
Ce livre révèle ainsi les contradictions des relations
internationales avec la RDC et comment le silence de Joseph Kabila Kabange devient une forme de résistance face aux ingérences extérieures. Le silence politique devient un outil de négociation face aux pressions internationales, une stratégie de gouvernance qui permet au pays de maintenir son autonomie.
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Conclusion : L’Homme du Silence, un Modèle de Leadership
L’ouvrage que nous avons devant nous va bien au-delà de la figure de Joseph Kabila Kabange. Il nous invite à réévaluer les modes de gouvernance en Afrique et à comprendre que parfois, dans des contextes politiques complexes, le silence peut être une forme de leadership plus puissante que les discours. En explorant la manière dont Kabila a exercé le pouvoir, l’ouvrage nous montre que son silence n’était pas une faiblesse, mais une stratégie politique, un mode d’action invisible qui a permis de maintenir une forme de stabilité dans un pays autrement dévasté par les conflits.
Cet ouvrage est donc une contribution fondamentale pour ceux qui souhaitent comprendre les dynamiques politiques et sociales de la République Démocratique du Congo et, plus largement, de l'Afrique postcoloniale. Il ne se contente pas d'expliquer un aspect du pouvoir, mais il offre un regard neuf sur les relations de pouvoir, de gouvernance et de résistance dans le contexte mondial actuel. Joseph Kabila Kabange, en étant l’Homme du Silence, demeure une figure incontournable de la politique congolaise, et cet ouvrage est un outil essentiel pour toute réflexion sur le leadership et la gouvernance en Afrique.
Richard Muyej Mangez Mans
Politicien de la République démocratique du Congo
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Introduction générale
L1. RDC aujourd’hui : crises, peurs et espoirs e Congo est un scandale géologique, mais il est surtout un scandale politique » (Nzongola-Ntalaja, 2002). Cette formule percutante de Georges Nzongola-Ntalaja (The Congo from Leopold to Kabila) condense le paradoxe d’un pays où l’excès de ressources se mue en facteur de vulnérabilité. Le Congo, vaste entité au cœur de l’Afrique, se présente à la fois comme l’illustration tragique de la malédiction des ressources (resource curse) et comme l’esquisse possible d’un renouveau institutionnel porté par une souveraineté réinventée.
Depuis l’« État indépendant du Congo » sous Léopold II, le pays est bâti sur une économie extractive violente. Hochschild (1998) démontre que la terreur organisée fut le socle du système colonial, préfigurant une gouvernance où la richesse ne profite guère à la population. Il faudrait tout de même noter que, depuis lors, plusieurs analystes ont remis en question la brutalité de cette présentation exagérée à dessein pour des fins idéologiques et l’angélisation du système colonial anglophone. Chaque système colonial avait des fondements anthropologiquement questionnables. Il n’en demeure pas moins que les structures d’exploitation avaient pris une allure requérant plus de ressources humaines soumises au savoir-faire et savoir-vivre du gestionnaire local. Cela rejoint l’analyse de Young (1994) qui insiste sur la persistance de structures d’exploitation postcoloniales dans la configuration actuelle des États africains.
En écho à cette filiation, Omasombo Tshonda (2011) rappelle que la géographie elle-même, avec ses vastes étendues et ses frontières poreuses, complique toute entreprise de contrôle centralisé.
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À l’échelle du continent, Mbembe ( 2000) note que la souveraineté africaine est « toujours inachevée », soumise à l’ingérence d’intérêts globaux — phénomène particulièrement aigu dans le cas congolais.
2. Fragmentations internes et rivalités régionales
La RDC est le théâtre d’une conflictualité imbriquée : « une guerre de tous contre tous » pour reprendre la formule de Chrétien (2000). Reyntjens (2009) souligne que le conflit congolais dépasse le cadre national, mobilisant une dizaine de pays et une mosaïque d’acteurs armés. Cette conflictualité n’est pas seulement militaire ; elle est aussi cognitive et symbolique. A ce sujet, Trefon (2011) éclaire comment les ressources forestières, comme les minerais, deviennent des enjeux de pouvoir fragmentés entre acteurs étatiques et non étatiques.
L’instabilité engendre un climat de peurs plurielles : peurs internes liées aux rivalités ethno-régionales et à l’éclatement du territoire ; peurs externes liées à la RDC, souvent variable d’ajustement du système géopolitique global. Autesserre (2010) dénonce l’instrumentalisation de la « culture de la violence » dans les diagnostics internationaux, soulignant le décalage entre solutions importées et réalités locales.
Or, malgré ce cycle de peurs, des germes de résilience persistent. Kalema (2018) montre que les sociétés locales développent des stratégies d’adaptation face aux défaillances étatiques. Cette capacité à bricoler la survie est, paradoxalement, l’un des leviers de la reproduction du système : une « stabilité de l’instable » pour reprendre l’expression de Bierschenk et Olivier de Sardan (2014).
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3. Joseph Kabila : continuité silencieuse ou opacité calculée ?
C’est dans ce décor mouvant que s’inscrit Joseph Kabila Kabange. L’homme du silence, pour reprendre la formule de ses partisans, incarne une gouvernance où le mutisme se convertit en stratégie : une diplomatie feutrée, un refus de l’esbroufe. Ce style politique est analysé par Mwilanya (2022) comme une tentative de restaurer la souveraineté en négociant des partenariats Sud-Sud (Chine, Brics) pour desserrer l’étau des conditionnalités occidentales.
Pour ses détracteurs, ce silence relève plutôt d’une opacité systémique. Le rapport de Stearns (2011) pointe l’ambiguïté d’un leadership qui, tout en stabilisant le pays, perpétue des réseaux clientélistes. Le paradoxe est donc total : Kabila se dresse comme une figure de l’unité nationale, mais reste prisonnier d’un appareil étatique miné par la corruption et la dépendance aux intérêts extérieurs.
Le silence de Joseph Kabila Kabange, loin d’être une simple absence d’expression, devient ainsi une tactique calculée pour maintenir une forme de contrôle discrète tout en évitant les pièges des discours populistes. Comme l’a observé Bourdieu (1982) dans ses analyses sur le pouvoir symbolique, la maîtrise du silence peut être une manière de construire un capital symbolique qui repose sur l’absence d’expressions verbales, mais sur des gestes stratégiques. Cette posture lui permet d’éviter de se soumettre aux injonctions extérieures tout en façonnant une image de leader fort et déterminé, capable de naviguer dans les complexités internes et externes du pays.
Cependant, cette stratégie n’est pas sans ses contradictions. En effet, si le silence de Kabila a permis à la RDC de
