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Misandre
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Livre électronique136 pages1 heure

Misandre

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À propos de ce livre électronique

Femme puissante par sa pensée, Olympe de Gouges fut conduit à l’échafaud le 3 novembre 1793 par les révolutionnaires mâles aveuglés par leur huerais, leur misogynie, ne supportant pas la remise en cause de leur autoritarisme masculin, marche-pieds d’un futur empire accouchant d’un code civil asservissant les femmes.

Olympe, née en 1955, essaie de trouver une ou des explications justifiant sa misandrie en se remémorant les évènements marquants de la vie de sa grand-mère, de sa mère, d’elle-même et de l’Histoire, domaine qu’elle affectionne particulièrement.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Patrick Hirtz, pharmacien retraité né en 1955, est l’auteur d’un essai « Vie et réflexions d’un homme chanceux » retraçant un parcours de vie marqué par la chance qui lui a permis de surmonter les échecs et les épreuves ; et surtout, fait important à ses yeux, d’être le papa de deux filles.

LangueFrançais
ÉditeurPublishroom
Date de sortie2 sept. 2025
ISBN9782387130532
Misandre

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    Aperçu du livre

    Misandre - Patrick Hirtz

    Image de couverture

    Du même auteur

    chez le même éditeur

    Vie et réflexions d’un homme chanceux, essai 2024

    Publishroom Factory

    www.publishroom.com

    ISBN : 978-2-38713-053-2

    Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou ­reproductions ­destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou ­reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le ­consentement de l’auteur ou de ses ayants droit, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

    Patrick Hirtz

    MISANDRE

    Roman historique

    À la majorité des femmes qui ont subi, qui subissent et qui subiront le diktat des hommes…

    Aux quelques hommes qui ont lutté, qui luttent et qui lutteront pour l’égalité des droits des femmes…

    MISANDRE

    Dictionnaire de l’Académie Française :

    Adjectif. XXe siècle. Composé à partir de mis- et du grec anêr, andros, « homme ».

    Rare. Qui regarde l’ensemble des individus de sexe masculin avec hostilité, aversion, mépris.

    MISANDRIE :

    Nom féminin

    XXe siècle. Dérivé de misandre.

    Rare. Aversion que ressentent certaines femmes pour les individus de sexe masculin.

    « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise ­politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. »

    Simone de Beauvoir (1908-1986).

    Le Deuxième Sexe

    Philosophe, romancière, mémorialiste,

    professeur et essayiste française.

    GUERRE

    Je suis née le 22 juin 1955 à 17h10, premier jour après le solstice d’été, la lumière du soleil commençait sa lente déclinaison. Je n’étais pas présente le jour de ma naissance. J’entends par là que je n’ai strictement aucun souvenir de ma première bouffée d’oxygène douloureuse après 8 mois et 25 jours d’apnée dans le ventre protecteur de ma mère.

    Comme je n’ai pas le souvenir de ses larmes qui glissèrent sur mon visage, expression de son immense douleur d’avoir été abandonnée par son compagnon, mon père ; souffrance que j’ai dû ressentir car Maman m’a avouée plus tard, beaucoup plus tard, que j’ai pleuré également avec elle, en silence, sans cri au grand étonnement de la sage-femme. Ce mercredi 22 juin le soleil brûlait les rues de Belfort, la pluie inondait la chambre de la maternité.

    Mon père, ne supportant pas la perspective de la paternité à 20 ans, crût imposer à Maman un avortement pratiqué par une « faiseuse d’anges » à l’aide d’aiguilles à tricoter destinées à percer la poche amniotique. Devant son refus qui me donna la chance de vivre, il prit la décision de la quitter en l’informant par un simple mot glissé dans son sac au moment de partir pour la clinique… À 18 ans Maman subissait un nouvel abandon après celui de son père, mon grand-père maternel, parti en 1949 au Canada pensant y faire fortune pour ne plus revenir, laissant ma grand-mère et ma mère dans un grand dénûment. Face à cette situation, Maman, élève brillante, fut contrainte à 14 ans d’abandonner l’école pour casser des œufs toute la journée dans une fabrique de pâtes au point de développer un panaris au pouce gauche.

    Lâcheté devant les responsabilités paternelles, illusion de devenir riche au détriment de l’amour qu’éprouvait Maman pour ces hommes ont entamé sérieusement sa confiance vis-à-vis de la gent masculine.

    Comme des millions d’enfants, Maman, née en 1936, fut une victime de la guerre voulue et déclenchée par un homme, (historiquement c’est souvent le cas !), un dénommé Hitler. Souffrance d’autant plus ressentie car appartenant à la classe ouvrière, citadine donc ne bénéficiant pas des ressources alimentaires de la campagne d’où sa carte individuelle d’alimentation catégorie J (3 à 12 ans), délivrée par la mairie. Cette carte composée de feuillets de coupons comportait sa photo, pouvant servir de carte d’identité.

    La feuille de coupons comprenait pour chaque mois des coupons numérotés qui se découpaient et portaient l’indication de la catégorie du consommateur et du mois. Les enfants avaient droit à des « cartes de lait » : rouge pour les 0 à 6 ans donnant droit à trois-quart de litre, et bleue de 6 à 14 ans pour un demi-litre de lait par jour, carte attribuée à Maman.

    Un décret du Maréchal Pétain du 9 décembre 1940 limita la consommation de pain à 50 grammes par personne y compris dans les cantines.

    N’ayant aucune solution de repli, par manque d’argent, en zone libre administrée par le gouvernement français de Vichy, la famille de Maman subit l’occupation nazie sous contrôle de la Wermacht dès le début de l’invasion. Mais le 11 novembre 1942 (date symbolique voulue par Hitler), la ligne de démarcation est supprimée, tout le territoire est occupé par les Allemands, jusqu’à la Libération.

    La devise de la République « Liberté Égalité Fraternité » est remplacée par « Travail Famille Patrie », « l’ordre nouveau » est en marche… et les premières victimes de la propagande du régime de Vichy furent les enfants. Chaque jour Maman fut obligée de chanter en classe l’hymne à la gloire du chef de l’état « Maréchal nous voilà » ; le culte de la personnalité est une constante des dictatures de droite comme de gauche. En fait Maman se refusait à chanter, aucun son ne sortait de sa bouche, mimant les paroles, déjà revêche à toute autorité.

    Le lundi 15 juin 1942 marqua à jamais la mémoire de Maman alors âgée de 6 ans. Deux hommes de la Gestapo habillés de noir firent irruption dans sa classe pour contrôler que les enfants juifs portaient bien l’étoile jaune. Sa meilleure amie, Sarah, assise sur le même banc d’écolier se mit à trembler quand un des deux nazis la désigna du doigt pour lui ordonner de présenter sa carte d’alimentation. Ne portant pas l’étoile jaune, ils l’emmenèrent… Maman ne revit plus jamais son amie, le cœur brisé accompagné d’une haine naissante pour l’occupant. Depuis ce jour Maman ne supporta plus la vue d’hommes habillés de noir jusqu’à sa rencontre avec Soulages, l’artiste peintre, en 2015 à Rodez qui l’a réconciliée grâce à sa personnalité et son œuvre magistrale aux différentes luminosités que peut capter le noir.

    Environ deux semaines avant ce 15 juin 1942, le 29 mai, la 8e ordonnance allemande interdisait aux Juifs, français et étrangers de zone occupée, de paraître en public sans porter l’étoile jaune, dès l’âge de six ans. Étoile jaune, signe distinctif entré en vigueur le dimanche 7 juin 1942 qui marque l’étape fondamentale de la « Solution finale », soutenue par l’État français de Vichy. Les juifs de zone occupée devaient retirer l’étoile auprès des commissariats, des mairies ou sous-­préfectures moyennant finance (!) contre des points de carte textile ou de l’argent. Attitude abjecte de la dictature en place. Le 16 juillet 1942, la rafle du Vél d’Hiv fut facilité par ce signe distinctif.

    Profondément marquée par l’absence définitive de sa meilleure amie, férue d’Histoire, Maman s’intéressa à la genèse de l’étoile jaune. En septembre 1940, il eut un recensement permettant aux autorités françaises la création, dans l’ordre, d’un fichier des Juifs, des statuts des Juifs en octobre 1940 et en juin 1941 la loi sur « ­l’aryanisation » des biens juifs. Ensuite, le 27 mars 1942, eut lieu le premier convoi de déportés juifs après de précédents convois commencés le 25 juillet 1940 transportant 178 étrangers « indésirables » du camp de concentration du Vernet d’Ariège pour être remis aux autorités allemandes à Chalon-sur-Saône. Chaque Juif, homme, femme et enfant à partir de 6 ans, devait acheter trois étoiles. Le recensement de septembre 1940 dénombra 100 455 personnes juives (61 684 français et 38 591 étrangers).

    Quatre-cent-mille étoiles jaunes furent imprimées par Vichy.

    La nature humaine étant ce qu’elle est, il eut des cas d’exemption du port de l’étoile jaune accordés pour motifs économiques vitaux à des entrepreneurs au service des Allemands, des Juifs travaillant avec la « police anti-juive », des contre-espions, des intermédiaires chargés du pillage des œuvres d’art. Pétain obtiendra des autorités nazies l’exemption du port de l’étoile pour quatre de ses proches.

    Un seul sous-préfet, Louis Tuaillon, à Oloron-Sainte-Marie (Pyrénées-Atlantiques) refusa d’imposer le port de l’étoile jaune. Il sera arrêté par la Gestapo en juin 1944 et déporté.

    Dès le 10 décembre 1941 à Paris puis généralisée ensuite sur tout le territoire, la mention « Juif »

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