Ceci est la coupe de mon sang: Communier au sang du Christ aujourd’hui
Par Sandra Bureau
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À propos de ce livre électronique
C’est ce que l'auteur a voulu savoir en interrogeant tant les Écritures, où le sang, symbole de vie, est sans cesse mentionné de la Genèse à l’Apocalypse, que la théologie sacramentaire dans ce qu’elle donne à saisir du sacrifice eucharistique, que la riche tradition spirituelle des Pères et des Docteurs de l’Église.
Un constat s’impose : il est temps pour tous et chacun de ressaisir ce trésor et d’en vivre.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Sandra Bureau est membre de la Communauté apostolique Aïn Karem, et vierge consacrée du Diocèse de Lyon. Elle enseigne la théologie dogmatique au Séminaire Provincial Saint Irénée de Lyon depuis 2018. En tant que théologienne, elle s’intéresse particulièrement à la place de la femme dans l’Église catholique, et s’exprime sur ce sujet sans langue de bois dans son livre Église de Marie, Église de Pierre, la place des femmes dans l’Église. Son expertise en théologie dogmatique et sa perspective sur le rôle des femmes dans l’Église en font une voix importante dans les discussions contemporaines sur la foi catholique et la place de chacun dans l’institution ecclésiale.
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Aperçu du livre
Ceci est la coupe de mon sang - Sandra Bureau
Page de titre
Sandra Bureau
Ceci est la coupe
de mon sang
Communier
au sang du Christ
aujourd’hui
Citation
« Moi, j’ai trouvé ce trésor
et j’en ai fait ma richesse. »
(S. Jean Chrysostome)
Avant-propos
La cloche de la sacristie vient de retentir. Déjà le curé monte à l’autel accompagné d’un jeune séminariste. Ce dernier, comme chaque jeudi soir, a quartier libre, il en profite pour venir servir la messe dans sa paroisse. Fraîchement institué acolyte, il est désormais ministre extraordinaire de la communion, il peut, si le besoin s’en fait sentir, distribuer la communion aux fidèles ou purifier les vases sacrés. Sa présence est un cadeau. Tout à l’heure, pendant la communion, il tiendra le calice entre ses mains pour permettre au curé de donner la communion sous les deux espèces, par intinction. Comment ne pas s’en réjouir ? Et si un chant de communion s’élève, en accord avec les dons reçus, il ne fera qu’accentuer la joie et la perception du mystère : « Recevez le corps du Christ, buvez à la source immortelle ». La joie néanmoins sera de courte durée, neuf mois à peine. Car bientôt ce séminariste sera ordonné diacre, envoyé dans une autre paroisse, où probablement son curé ne lui demandera pas tant de donner la communion au sang du Christ, bien qu’il en soit le ministre par excellence, que de distribuer le corps du Christ aux fidèles. Il sera devenu, en vertu de son ordination, ministre ordinaire de la communion. Pourtant il faut bien reconnaître que ces fidèles, croisés un jour, étaient des privilégiés, là dans cette petite chapelle paroissiale. La communion sous les deux espèces est en effet rare pour les fidèles, voire inexistante dans nos paroisses. D’ailleurs « communion sous les deux espèces » reste un terme technique, réservé aux spécialistes, de la liturgie ou de la théologie. Et parler de « communion au sang du Christ » n’est guère plus fréquent chez les fidèles, hormis chez ceux qui, en cette ère post-immunitaire, sont devenus intolérants au gluten, et viennent demander à pouvoir communier au calice. Mais le plus déconcertant c’est que, malgré cette rareté, les fidèles n’en manifestent visiblement aucun manque, voire même aucun désir ! C’est du moins la réflexion entendue un jour : comment se fait-il que nous n’en éprouvions pas le désir ? Il semblerait qu’un sens spirituel n’ait pas été éveillé, comme un enfant qu’on n’aurait jamais éduqué à la multitude des saveurs.
Force est de constater que s’il est un lieu où le rapport à l’Eucharistie peut être revisité, c’est la communion au sang du Christ. Que nous soyons fidèles du Christ ou ministres ordonnés, cette communion reste un lieu qui échappe à la réflexion, à la prédication, c’est, dramatiquement, un non-lieu. Si, fort heureusement, on entend parler de l’Eucharistie et de son caractère tout à fait central dans la vie du chrétien, quand par contre il s’agit d’évoquer la participation au sacrifice c’est souvent en se référant à ces seuls mots de la Constitution Lumen Gentium : « Participant au sacrifice eucharistique, source et sommet de toute la vie chrétienne, [les fidèles] offrent à Dieu la victime divine et s’offrent eux-mêmes avec elle¹. » Autrement dit, on se contente de poser le cadre d’une « participation active » qui ne soit pas activisme débordant mais bel et bien participation pleine et consciente à l’acte rédempteur même du Christ : la croix. Mais on ne s’attarde guère sur la participation sacramentelle au sacrifice lui-même. Pas une catéchèse, pas un mot pour entrer dans une intelligence plus grande du mystère du corps et du sang du Seigneur, et particulièrement du sang du Seigneur si méconnu. Le « sommet » de la vie chrétienne, dans ce qu’il porte précisément de participation sacramentelle au sacrifice, n’est pas visité.
Il ne s’agit pas, en parlant de communion au sang du Christ, de remettre en cause la concomitance, autrement dit le fait que recevant le corps du Christ, sacramentellement, le fidèle reçoit en même temps le sang, l’âme et la divinité du Seigneur. Non. Il s’agit de remettre quelque peu à l’honneur la communion au sang du Christ, d’en chercher le sens, et cela d’abord à travers les Écritures : qu’est-ce que « le sang », « le sang de l’Alliance nouvelle et éternelle », ce sang que, contre toute attente, Jésus donna à boire aux Douze au soir du Jeudi Saint : « Prenez et buvez-en tous » ? Si les premiers disciples en furent surpris, comment l’Église en a-t-elle fait le cœur de l’Eucharistie ? « Chaque fois en effet que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne » (1 Co 11, 26)². Quelle place accorder à ce sang dans ce qui est paradoxalement l’actualisation non sanglante du sacrifice du Christ ? Pourquoi ce sang est-il présent sur l’autel ? Quel sens cela peut-il avoir d’y communier ? Qu’est-ce que nous enseigne la tradition spirituelle, et en particulier les Pères de l’Église, eux qui ont été témoins de cette communion au sang du Christ par la multitude des fidèles ? Voilà la tâche que nous allons essayer de mener à bien, afin que non seulement notre conscience soit plus grande de ce qui s’y joue, mais aussi que ce sang, ce Précieux Sang, soit aimé et désiré de tous.
1 LG 11.
2 Sauf mention contraire les références bibliques sont prises à la Bible de Jérusalem, 1973.
Le sang dans l’Écriture
Rares sont les livres de l’Écriture qui ne font pas mention du sang : du sang d’Abel, ce sang innocent qui a coulé au commencement de l’humanité (Gn 4, 10), jusqu’au manteau trempé de sang du cavalier blanc de l’Apocalypse (Ap 19, 13), le Verbe de Dieu, le sang est partout présent. Il est ce fil écarlate (Jos 2, 18) qui traverse toute l’Histoire sainte, ce témoin de la folie meurtrière des hommes comme des sacrifices offerts dans le Temple pour se réconcilier avec Dieu, ce fil qui conduit jusqu’au Christ, en son sang versé sur la Croix.
Comme le dit le Lévitique, « le sang c’est la vie » (cf. Lv 17, 14). Et la vie n’appartient qu’à Dieu. C’est pourquoi le sang fait l’objet d’un interdit pour le Peuple élu : interdiction de le verser, quiconque le verse injustement doit en répondre, interdiction de le manger, et, a fortiori, de le boire comme le Christ nous y invite au soir du Jeudi Saint : « Buvez-en tous ; car ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, qui va être répandu pour une multitude en rémission des péchés » (Mt 26, 27-28). Pourtant c’est bien encore parce que « le sang c’est la vie » que ces paroles, hier inacceptables pour les juifs, sont désormais au cœur du culte chrétien, prononcées à chaque Eucharistie.
D’ailleurs le culte est, pour ainsi dire, sa place singulière. Parce qu’il est sacré, le sang a toujours eu sa place dans le culte. Lors de la sortie d’Égypte, en effet, le sang de l’agneau répandu sur les linteaux des maisons protégeait de l’Ange exterminateur et, pour cette raison, la Pâque ne se célèbre qu’avec le sang d’un agneau. Et c’est dans un même sang que Moïse a scellé l’Alliance au Sinaï. En outre, de toujours à toujours, la vie offerte en sacrifice a rétabli dans l’amitié avec Dieu et a entretenu la communion avec lui. Et c’est bien pourquoi le sang du Christ est venu sceller l’Alliance nouvelle et éternelle.
Le sacrifice, acte cultuel
L’image qui vient le plus spontanément à l’esprit lorsqu’on parle de sang dans l’Ancien Testament est celle des sacrifices offerts dans le Temple. Précisons cependant que le sacrifice n’a pas attendu la construction du Temple par Salomon pour exister. Le sacrifice appartient en effet à la nature religieuse de l’homme et, par suite, au culte d’Israël. Dès la Genèse, Caïn et Abel présentent des offrandes (minhah) au Seigneur, le premier une offrande végétale, le second une offrande animale. Bien que le terme de sacrifice ne soit pas employé, il n’en demeure pas moins que ces offrandes répondent à ce qu’il convient, sociologiquement, d’appeler un sacrifice. Le sacrifice, en effet, « consiste à établir une communication entre le monde sacré et le monde profane » et cela par l’intermédiaire « d’une chose détruite au cours de la cérémonie³ ». Et l’Épître aux Hébreux donne bien ce sens de « sacrifice » à ces offrandes primitives de Caïn et Abel. Épître qui apporte en outre un éclaircissement sur la raison de l’acceptation de l’offrande d’Abel, la foi. Ce qui fait la supériorité de l’offrande d’Abel sur celle de Caïn, ce n’est pas le fait que celui-ci offrirait un agneau alors que Caïn n’offrirait que les prémices de sa récolte, même si on peut voir dans l’agneau une figure de l’Agneau pascal, et donc du Christ. Non, c’est la foi d’Abel. « Par la foi, Abel offrit à Dieu un sacrifice de plus grande valeur que celui de Caïn » (He 11, 4). Le signe extérieur n’a de valeur que s’il manifeste une offrande intérieure, que s’il traduit l’attitude du cœur. « Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé » dit le Psaume 50. Et saint Augustin formalisera cela par la suite en disant que « les sacrifices visibles sont les signes des invisibles⁴ ». Il en profitera aussi pour définir plus largement le sacrifice : « Le sacrifice véritable, c’est toute œuvre bonne qui nous unit à Dieu dans une communion sainte⁵. » On comprend dès lors que toute offrande, animale ou végétale, puisse refléter une offrande intérieure. Et on comprend aussi que de nombreuses offrandes végétales étaient offertes chaque jour dans le Temple, en particulier en mémorial, et ne peuvent être considérées comme secondaires dans le culte d’Israël. C’est cependant au sang versé, qui seul réconcilie, que nous voulons nous intéresser ici, et donc aux sacrifices animaux. Après le déluge, Noé offrait un sacrifice pour rétablir la relation entre l’homme et Dieu, et Dieu en retour promettait de ne plus détruire la terre (cf. Gn 8, 20). Plus fondamentalement encore, au Sinaï, Dieu promettait sa bénédiction à Moïse et à quiconque offrirait des sacrifices sur son autel : « Tu me feras un autel de terre sur quoi immoler tes holocaustes et tes sacrifices de communion, ton petit et ton gros bétail. En tout lieu où je rappellerai mon nom, je viendrai à toi et je te bénirai » (Ex 20, 24). Ce sont d’ailleurs ces lignes qui introduisent le « Code de l’Alliance » (Ex 21-23), code qui se conclura lui-même par un sacrifice, et non des moindres, celui scellant l’Alliance : « Ceci est le sang de l’Alliance que le Seigneur a conclue avec vous » (Ex 24, 8). Mais pour s’en tenir aux premières paroles entendues au Sinaï, sceau de tout culte sacrificiel en Israël, il faut affirmer avec Alfred Marx qu’« au sacrifice est liée une bénédiction, c’est-à-dire une promesse de vie⁶ ». En outre, comme on le voit plus loin dans le texte, c’est le Seigneur, qui a choisi de demeurer dans la Tente de la Rencontre, qui a donné à Moïse toutes ces directives sacrificielles (cf. Lv 1-7). « Le culte sacrificiel est en étroite corrélation avec la présence de Dieu parmi son peuple⁷. » La présence appelle le sacrifice et le sacrifice appelle la présence (cf. Ex 29, 38-46).
