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La Nature en Action: Découvrir L’univers En Étudiant La Vie
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Livre électronique462 pages5 heures

La Nature en Action: Découvrir L’univers En Étudiant La Vie

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À propos de ce livre électronique

Dans La Nature en Action, Dr Décossard articule la première théorie de l'évolution depuis Darwin. Il rapporte qu’il est arrivé au mécanisme proposé de l’eucaryogenèse en utilisant un processus digne des trois princes de Serendip. À partir de là, il réussit à établir une théorie globale de la vie et de l’univers.


L’auteur définit les êtres vivants comme des entités à base nucléoprotéique, douées de propriétés autocatalytiques. Les cellules eucaryotes, d’après lui, proviennent de la fusion de virus et de bactéries, selon la théorie de l’ascendance bilatérale de l’eucaryogenèse. Est aussi exposée dans le livre une nouvelle théorie de la formation des espèces, très différente de la théorie de la sélection naturelle de Charles Darwin. La théorie de la précession des semences explique le mode de formation des lignées eucaryotes. Ces dernières évoluent ensuite par recombinaison génétique induite par les rétrotransposons, lesquels agissent au niveau du génome suivant un mécanisme copier-coller.  Le changement de configuration des lignées au cours du temps, c’est ce que nous appelons évolution. Une évolution qui se fait de concert avec la pente croissante de l’entropie de l’univers. 


Le livre propose aussi de nouvelles théories en physique. La singularité du Big Bang est une sphère dont l’éternité constitue une des dimensions. Les deux autres dimensions sont données, l’une par la composante électrique et l’autre par la composante magnétique de l’onde électromagnétique (EM). La gravité provient aussi en partie des ondes EM émises par un corps. La fréquence de ces ondes est plus grande le plus proche du corps et diminue en intensité avec la distance selon la loi du carré inverse. Ce qui explique l’apparente équivalence de la gravité et de l’accélération. 


La Nature en Action est sans aucun doute une publication marquante. Il s’agit en effet d’un changement de paradigme à la Kuhn dans notre compréhension tant de l’univers que de la vie et de son évolution.  
LangueFrançais
ÉditeurGatekeeper Press
Date de sortie7 avr. 2025
ISBN9781662951855
La Nature en Action: Découvrir L’univers En Étudiant La Vie

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    La Nature en Action - Pany Décossard

    Les points de vue et opinions exprimés dans ce livre sont uniquement ceux de l’auteur et ne reflètent pas les points de vue ou opinions de Gatekeeper Press. Gatekeeper Press ne peut être tenu responsable et décline expressément toute responsabilité quant au contenu du présent document.

    La Nature en Action : Découvrir l’univers en étudiant la vie

    Version française du livre du même auteur :

    Ways Of Nature: How the trails of life expose the universe.

    Publié par Gatekeeper Press

    7853 Gunn Hwy., Suite 209

    Tampa, FL 33626

    www.GatekeeperPress.com

    Copywright © 2024 par Pany Décossard

    Tous droits réservés. Ce livre ne peut être vendu ou reproduit, en totalité ou partiellement, sous quelque forme ou par quelque procédé (électronique, mécanique, etc.) que ce soit, y compris les systèmes de stockage et de récupération d’informations, sans l’autorisation écrite de l’auteur. La seule exception concerne un critique ou un commentateur, lesquels peuvent citer de courts extraits.

    Avis de risque et clause de non-responsabilité

    L’auteur n’assume aucune responsabilité pour la détresse psychologique et ses conséquences qui pourraient découler de la prise de connaissance des idées et opinions exprimées dans ce livre.

    Les citations, Exode 3: 14 et Ésaïe 44: 6, sont tirées de la version Louis Segond de la Sainte Bible.

    Copyright pour l’image de couverture: iStockphoto.com/frentusha (Spermatozoons, floating to ovule)

    ISBN (couverture rigide) : 9781662951831

    ISBN (livre de poche) : 9781662951848

    eISBN : 9781662951855

    À mon épouse, Michaëlle,

    et à nos filles, Régine et Jasmine.

    À ma mère, Aménise, née Foucault.

    Et à la mémoire de mon père, Léger.

    Nous n’en voyons qu’une partie, mais croyons avoir saisi le tout.

    — Empédocle

    Table des matières

    Préface

    Introduction à l’Édition Française

    Première Partie : Sur l’origine et l’évolution des eucaryotes

    Chapitre 1 Naissance du domaine Eucaryote : Théorie de l’ascendance bilatérale

    Chapitre 2 Émergence des animaux et création de la méiose chez les eucaryotes

    Chapitre 3 Sur la différenciation sexuelle : Ou comment, toute seule, Ève engendra Adam !

    Chapitre 4 Les origines de la biodiversité

    Chapitre 5 Mécanisme de l’évolution des eucaryotes

    Deuxième Partie : De l’origine des cellules et des virus

    Chapitre 6 L’hypothèse

    Chapitre 7 La vie en gestation : Vers les éléments constitutifs de l’ARN

    Chapitre 8 La vie en gestation : Catalyse et Énergie

    Chapitre 9 La vie en gestation : le premier « souffle » de la matière

    Chapitre 10 Des réplicons nus aux cellules à ARN

    Chapitre 11 Origine du génome cellulaire

    Chapitre 12 Les premiers virus

    Chapitre 13 La scission de la cellule à ARN

    Chapitre 14 La Membranomique

    Troisième Partie : Quand l’inerte et le vivant se recoupent

    Chapitre 15 Le contexte général de la vie

    Chapitre 16 La théorie de l’évolution par guidage thermodynamique

    Épilogue

    Remerciements

    Liste des figures et des tableaux

    Bibliographie

    Préface

    Il fut un temps dans l’histoire de l’humanité où l’on expliquait divers aspects de la réalité par le pouvoir de différents dieux ou esprits. Puis, au cours des siècles, s’est progressivement glissée dans la conscience de certains de nos ancêtres l’idée d’un Dieu tout-puissant, un « Dieu unique » à qui ils avaient reconnu l’exclusivité du pouvoir créateur de l’univers entier. Avec quelques variations mineures, c’est le Dieu à qui il est fait allusion ou qui est directement nommé dans les théologies des penseurs tels que Platon, Aristote ou Thomas d’Aquin, et c’est aussi le Dieu des religions abrahamiques. L’idée de Dieu était une « théorie du tout » (TDT) philosophique ou religieuse. La proposition d’une cause primaire ou « cause incausée » à l’origine de l’univers a peut-être été la plus grande percée philosophique de tous les temps. Éventuellement, d’autres se sont rendus compte qu’avec les leçons tirées des observations empiriques, telles que les mouvements des corps célestes, ils pouvaient faire certaines prédictions, comme l’horaire des éclipses ou dériver certaines lois de la nature. En d’autres termes, les phénomènes naturels pouvaient être expliqués par des causes tout aussi naturelles. C’est ainsi que, lentement mais sûrement, entrèrent en scène la science et sa philosophie alliée, le naturalisme méthodologique.

    Le travail de la science se fait généralement loin des projecteurs, et souvent le nom d’un scientifique, même après une carrière de toute une vie, ne dépasse pas les murs de son laboratoire, ou tout au plus un très petit cercle de personnes partageant les mêmes intérêts. Mais de temps en temps, des percées ou des révolutions majeures transportent les noms des personnes impliquées à travers l’espace et le temps. Copernic, Newton, Darwin, Einstein, Watson et Crick, Doudna et Charpentiera n’en sont que quelques-uns. Il n’en reste pas moins vrai qu’à travers tous ces efforts, l’aspiration intemporelle à un principe unique qui pourrait expliquer l’univers est restée le Saint Graal, ou plutôt, le saint des saints de l’entreprise scientifique. On dit qu’Einstein avait passé les trente dernières années de sa vie à chercher sans succès une telle formule, ou du moins une qui réconcilierait la mécanique quantique avec sa théorie de la relativité générale. Les soldats de la science ont continué à mener une campagne offensive pour conquérir petit à petit le vaste territoire reconnu des prophètes et des philosophes comme appartenant à Dieu. Leur but est de forcer l’idée de Dieu à la retraite, à amoindrir la sphère acceptée du divin et à la pousser, pour ainsi dire, à s’amenuiser comme une peau de chagrin. Ils découvriraient alors Dieu selon leurs propres termes ou le remplaceraient par leur propre TDT. Toute entreprise scientifique est vue à travers ce filtre comme un effort pour gagner ne serait-ce qu’un peu plus de support au naturalisme.

    Ce projet, cependant, qui a commencé comme une aventure scientifique pratiquement sans grand but, prit finalement une tournure singulière. Une incursion intellectuelle dans la philosophie de la biologie reproductive m’a amené à écrire ce livre sur la vie et son évolution, dans le grand schéma de la nature et de l’origine de notre univers, sujets sur lesquels je n’avais que ce que je considérais comme une connaissance rudimentaire. Qu’il suffise de dire qu’en tant que médecin, j’ai plongé mes orteils dans des eaux très peu familières pour faire face aux nombreuses interrogations et défis suscités par cette aventure. Mais à chaque fois, des éclats de perspicacité au compte d’une carrière dans les sciences de la vie — et peut-être aussi d’une enfance à la campagne, avec une profonde implication dans la vie agricole de mes parents — m’ont, je pense, tiré d’affaire. Comme l’implique le personnage de Gregor Mendel dans l’épisode NOVA « The Garden of Inheritance », les procédures quotidiennes d’une ferme peuvent effectivement enseigner à un jeune esprit quelques importants rudiments de génétique.

    Ce livre embrasse des champs d’étude aussi variés que la biologie, la physique et peut-être même d’autres domaines ; il se veut une démarche qui éclaire d’un jour nouveau le sujet controversé de l’origine et de l’évolution de la vie, tout en portant un regard neuf et original sur la cosmogonie. Il tentera de répondre à quelques questions fondamentales sur l’origine des eucaryotes, leur évolution et le destin de l’humanité. J’ai écrit le livre sans un lecteur spécifique à l’esprit, mais tout en essayant de ne pas diluer les meilleures preuves à l’appui de mes théories. Parfois, la discussion peut sembler trop spécialisée pour certains, mais je reviens généralement à une approche plus narrative. Le lecteur peut se sentir libre de sauter les parties spécialisées sans trop perdre, car les thèmes sont le plus souvent récurrents sous différentes formes tout au long du livre. On peut voir qu’à l’occasion, j’ai tendance à me répéter sans trop me soucier d’élégance littéraire. Ici je tenterai, sans inquiétude aucune, de justifier cette particularité qui est la mienne au fait d’avoir échoué au cours sur le poète français Boileau,b et sur les conseils d’abord fournis par Ludwig Boltzmann, mais plus tard ravivés par Einstein, ¹ selon lesquels l’élégance devrait être laissée aux tailleurs et aux cordonniers.

    Dans toute théorie comme dans la conclusion de toute expérience scientifique, il y a toujours un certain degré d’incertitude. La Nature en Action ne fait pas exception à cette règle. Tout d’abord, je n’ai mené aucune investigation empirique pour supporter ses multiples arguments. Deuxièmement, des imperfections, des interprétations erronées et des explications incomplètes seront inévitables, en partie à cause de la nature ambitieuse et éclectique du projet. Mais elles devront aussi beaucoup à notre ferme conviction que notre manque d’expériences dans le sujet et de titres académiques y relatifs ne doivent pas nous dissuader d’essayer. On ne peut que se consoler du fait qu’aucune personne à elle seule puisse se prévaloir d’une expertise dans la totalité des sujets abordés dans cet ouvrage, car ils sont vastes et multidisciplinaires.

    Ayant mené ce projet à terme, j’éprouve le sentiment d’avoir été invité à essayer un labyrinthe et d’avoir réussi à me frayer un chemin jusqu’à la sortie, tout comme Thésée a réussi à atteindre le Minotaure dans le labyrinthe crétois. Cependant, j’avoue humblement la valeur infinitésimale de ma connaissance de l’immense champ de maïs. À cet égard, j’adopte une position conforme à celle de Darwin lorsque, pour répondre à l’avertissement du chirurgien écossais Hugh Falconer selon lequel la postérité pourrait ériger une nouvelle superstructure sur les fondements de sa théorie de la sélection naturelle, il répondit : « Je regarde comme absolument certain que beaucoup de choses dans l’Origine ne seront bonnes que pour la poubelle ; mais je m’attends et j’espère que le cadre tiendra bon. » ² Alors que dans mon cas, je me sens, évidemment sans timidité mais sans orgueil aucun, encore plus optimiste que Darwin, je reconnais que les arguments que j’avance ici peuvent ne pas tous avoir une mesure égale de plausibilité. Pourtant, je reste absolument confiant dans la solidité de tous ceux que j’ai avancés.

    Ce livre n’aurait pas vu le jour sans le soutien de ma chère épouse, Michaëlle, le pilier de notre foyer. Merci Mich, pour ton soutien indéfectible. Mes remerciements vont également à ma mère, Aménise, elle qui m’a mis sur les premiers pas d’un voyage encore plus long. Ce livre est dédié à vous deux.

    Warwick, New York, le 16 février 2022.

    _______________

    a Les récentes découvertes et avancées dans les technologies d’édition de gènes impliquant CRISPR-Cas9 comptent également parmi ces moments déterminants de la science.

    b « Tout ce qu’on dit de trop est fade et rebutant ;

    L’esprit rassasié le rejette à l’instant.

    Qui ne sait se borner ne sut jamais écrire. »

    — Nicolas Boileau, dans L’Art poétique.

    Introduction à l’Édition Française

    Outre les virus, bactéries et autres micro-organismes, notre planète abrite environ 8,7 millions espèces différentes d’eucaryotes (animaux, plantes, champignons et protistes). Cette abondance de formes de vie dont nous ne pouvons admirer qu’un échantillon dans nos arrière-cours, en randonnée ainsi que dans les parcs zoologiques et dans les musées d’histoire naturelle, c’est ce qu’on appelle la biodiversité. Souvent, le terme est utilisé exclusivement en référence aux espèces d’eucaryotes, notamment celles que l’on peut admirer à l’œil nu.

    À l’heure actuelle, il existe deux versions différentes de l’origine de cette diversité eucaryote : l’une qui s’inspire du récit de la création de la Genèse et l’autre, la théorie de l’évolution par la sélection naturelle. L’interprétation du récit de la création de la Genèse est que chaque espèce a été créée séparément, selon des caractéristiques propres, tandis que la théorie de l’évolution par la sélection naturelle proposée indépendamment au milieu du XIXe siècle par deux Anglais, Charles Darwin et Alfred Russel Wallace, soutient que les espèces sont nées de divergences successives à partir d’une forme de vie primaire. Dans un passage très emblématique de la vision de l’évolution par la sélection naturelle, Darwin écrivait à la fin de l’Origine des espèces : « à partir d’un début si simple, des formes infinies, les plus belles et les plus merveilleuses, ont évolué et continuent encore de le faire. »

    Dans la majorité des cercles scientifiques, le récit de la création de la Genèse est dénigré comme étant un tissu de cauchemars de bergers analphabètes ou du moins comme pseudo-scientifique, tandis que la théorie de l’évolution par la sélection naturelle est célébrée comme « la meilleure idée jamais avancée ».¹a Cependant, même si j’admets que Darwin et Wallace méritent d’être reconnus pour leurs contributions à l’étude de l’histoire naturelle, je démontre dans La Nature en Action que la diversité des espèces eucaryotes ne s’est pas produite d’après leur théorie de l’évolution par la sélection naturelle. En réalité, les faits suggèrent une origine des lignées eucaryotes plus évocatrice du récit de la création de la Genèse.

    Bref, l’homme ne descend pas du singe. Il est même surprenant qu’à ma connaissance, il n’y ait eu jusqu’à présent aucune déclaration de la part de la communauté des paléontologues pour faire comprendre que la croyance selon laquelle les humains partageraient un ancêtre terrestre avec les singes devait être reconsidérée, en particulier compte tenu du fait que les plus vieux ancêtres connus de l’humanité, y compris les membres des genres Ardipithecus et Australopithecus, se déplaçaient avec une démarche bipède semblable à la nôtre, à en juger par la position sur leur crâne du foramen magnumb et d’autres caractéristiques telles que la forme de leur bassin. En effet, des empreintes fossiles compatibles avec la bipédie humaine et qui auraient été faites il y a 3,6 millions d’années par des individus de l’espèce Australopithecus afarensis ont été trouvées à Laetoli, en Tanzanie. Il n’y a aucune preuve que les humains ou leurs ancêtres hominines aient jamais marché sur leurs doigts repliés.

    Dans ce livre, nous présentons, entre autres idées, une nouvelle théorie dite de la précession des semences pour expliquer la biodiversité eucaryote. Cette théorie soutient tout simplement que les espèces eucaryotes que nous voyons aujourd’hui sont les configurations modernes de lignées individuelles qui ont commencé sous forme de zygotes ou de graines à un moment donné du Précambrien.c

    La sélection naturelle est un fait. Elle explique la prévalence de variétés dans certains environnements, comme la présence de pinsons avec une forme de bec donnée sur une certaine île des Galápagos, ou la prévalence différentielle des souris de poche de couleur foncée par rapport à celles de couleur claire dans les habitats de couleur sombre comme la coulée de lave de Pinacate au Nouveau-Mexique.² Elle peut même expliquer la composition différentielle d’un corps estudiantin aux capacités variables entre le début d’un cours à Harvard ou au MITd et le jour de la remise des diplômes. Mais elle n’explique pas l’origine des différentes espèces que l’on voit dans la Nature.

    Dans la classification taxonomique du monde vivant, les subdivisions d’un genre, comme le genre Panthera, sont connues sous un nom différent ; on les appelle espèces. Par exemple, nous avons Panthera leo pour le lion, Panthera tigris pour le tigre, Panthera pardus pour le léopard, etc. Dans le même ordre d’idées, les subdivisions d’une certaine espèce de pinson basées sur les différences dans la forme du bec ne peuvent pas constituer derechef de nouvelles espèces de pinsons, elles doivent être classées sous un nom différent, comme sous-espèces ou variétés. C’est ce que nous appelons les races chez les chiens ou chez les humains, et les pinsons de Darwin incarnent ces variétés intraspécifiques dans la littérature biologique. S’il existe une base biologique, essentiellement génétique, pour la distinction entre lignées, il n’y en a pratiquement aucune pour les différentes variétés d’une espèce. Les variétés sont plutôt l’expression de la provenance géographique ou de la différence dans les écosystèmes d’origine. Les variétés d’une espèce donnée ne sont ni des espèces différentes ni des espèces nouvelles en rayonnement, car elles restent interfertiles et les descendants issus du croisement de deux variétés différentes sont également fertiles. Les espèces de lignées différentes ne sont généralement pas interfertiles.

    C’est donc sur avis de mon éditeur à Paris que j’ai entrepris d’écrire cette introduction à l’édition française (du même livre en anglais intitulé Ways of Nature) afin de clarifier quelque peu mon approche alors que la version anglaise circule déjà sur le marché. Une autre différence par rapport à la version anglaise est que dans ce livre chaque chapitre commence par un résumé. En effet, le traitement de sujets aussi spécialisés que la différenciation sexuelle des organismes ou l’origine des cellules et des virus détient le potentiel d’ébranler le lecteur non initié. Cependant, je vous encourage à lire ce livre jusqu’au bout car non seulement il apporte des réponses à certaines questions que l’humanité se pose depuis au moins deux millénaires, mais aussi parce que je reste convaincu que pour avoir une meilleure idée de notre destin, il est important que nous soyons imbus de nos origines. Le lecteur gagnera également à suivre les débats que ce livre ne manquera pas de susciter, ainsi que les éclaircissements à venir, et peut-être même à le lire plus d’une fois. L’approche méthodologique visait avant tout à convaincre la communauté scientifique tout en faisant un modeste effort de diffusion à un public plus large.

    Enfin, ma déclaration selon laquelle la théorie de la spéciation par la sélection naturelle n’est pas soutenue par les données scientifiques et qu’une forme de création spéciale est plus proche de la vérité historique ne doit pas être interprétée comme une tentative de ternir la science ou de la subordonner à la Bible. La théorie de la spéciation par la sélection naturelle est fausse uniquement parce qu’elle ne correspond pas à la réalité historique de la vie. La religion et la science doivent être considérées comme deux domaines utilisant des méthodes différentes pour rendre compte de l’univers. Alors que le premier utilise comme modus operandi la foi en l’autorité de la parole révélée d’un Dieu Créateur, le second emploie la méthode scientifique, elle-même basée sur l’observation et les expériences empiriques. La science ne peut tout simplement pas se prononcer sur des choses qui n’ont pas été observées ou démontrées empiriquement. Elle peut tout au plus faire preuve de sympathie pour le raisonnement et les déductions logiques. Même face à la menace terrifiante de Robert Jastrow dans son livre God And The Astronomers, ³e la science avait raison de ne pas accepter la création spéciale au pied de la lettre, jusqu’à ce qu’elle y soit parvenue en utilisant les rigueurs de sa méthode.

    Mais en fin de compte, ces deux différents domaines — la religion et la science — resteront-ils ennemis ou convergeront-ils ?

    Les conceptions de la religion sont-elles inconciliables avec les données de la science ?

    Et si La Nature en Action pouvait apporter une réponse ?

    _______________

    a Mots du philosophe américain Daniel Dennett.

    b Trou à la base du crâne par lequel la moelle épinière est reliée au tronc cérébral.

    c Nous comptons étendre ce cadre théorique à un autre encore plus englobant appelé théorie quantique des origines pour expliquer également l’origine de l’univers et celle de la vie. (Voir l’Épilogue).

    d Massachusetts Institute of Technology.

    e « Pour l’homme de science qui a vécu dans la foi en la puissance de la raison, l’histoire se termine comme un mauvais rêve. Il a escaladé les montagnes de l’ignorance ; il est sur le point de conquérir le plus haut sommet ; et, alors qu’il se hisse au-dessus du dernier rocher, il est salué par une bande de théologiens qui sont assis là depuis des siècles. »

    Sur l’Origine et l’Évolution des Eucaryotes

    Naissance du Domaine Eucaryote : Théorie de l’Ascendance Bilatérale

    Ce fut l’étonnement qui poussa les premiers penseurs, comme ceux d’aujourd’hui, aux spéculations philosophiques.

    —Aristote

    Les cellules vivantes sont connues sous deux types principaux : les procaryotes et les eucaryotes. Les cellules procaryotes sont celles des bactéries, différentes de celles des eucaryotes comme les animaux et les plantes. Les secondes sont compartimentées, les premières ne le sont pas. L’origine des cellules eucaryotes a toujours été un mystère. Il est démontré ici que les premières cellules eucaryotes étaient des zygotes d’animaux ou des graines de plantes et provenaient de l’infection lysogène de certaines bactéries par des virus spéciaux appelés rétrovirus. Les bactéries infectées pour former les eucaryotes appartenaient à la classe des gammaprotéobactéries. Thiomargarita namibiensis est la bactérie dont sont issus les animaux.

    Déterminisme de la Reproduction Biologique

    La prise de conscience soudaine de cette ombre au tableau de la nature me frappa comme un coup de foudre. Ou plutôt, il me vint à l’esprit que c’était quelque chose nécessitant désespérément un examen et une enquête plus approfondis. Le phénomène omniprésent de la reproduction, et plus particulièrement la reproduction sexuée, je pressentis, devait cacher une histoire encore plus extraordinaire à nous enseigner sur la vie. Puis, par pure sérendipité, me vinrent certaines des idées consignées dans les pages qui suivent.

    En effet, en observant minutieusement les comportements et les processus de certains organismes vivants, il est possible d’arriver à des découvertes importantes. Une bactérie se fraye un chemin vers notre tissu sous-cutané pour se multiplier, former un abcès ou utilise des mécanismes de transfert génétique pour partager un fragment de son génome avec une tout autre bactérie. Un virus de la grippe réquisitionne sa réplication en détournant la machinerie de reproduction des cellules muqueuses des voies respiratoires supérieures humaines. Certaines plantes ont développé des méthodes créatives diverses pour disperser leurs graines vers de nouveaux terrains. On observe avec admiration les graines de pissenlits ou d’asclépiades exploiter la puissance du vent avec leurs appareils volants, décoller pour se propager, trouver de nouveaux sols fertiles et se reproduire. Le jeune adolescent allant au péril de sa vie vers des théâtres de guerre lointains pour rencontrer un compagnon ou un conjoint potentiel est tout simplement difficile á comprendre. C’est pareillement avec consternation que l’on observe le lion mâle tuer les lionceaux non encore sevrés de la troupe qu’il vient de conquérir, aux fins de reproduire ses gènes.

    D’un point de vue différent, la bactérie-mère cesse d’exister après que la procédure de fission binaire a donné naissance à deux nouvelles cellule-filles. Les plantes annuelles telles que les céréales meurent après un cycle de reproduction. Tout aussi dramatique est le phénomène de la ménopause chez les femmes. Quelle est l’économie du déclin progressif de la santé annoncé par cette étape biologique ? Le manque d’œstrogène entraîne une grande variété de changements physiques et fonctionnels dans le corps de la femme qui non seulement diminuent son attrait pour les hommes, mais marquent également un tournant dans son processus de vieillissement. L’atrophie génitale progressive et l’incidence accrue de maladies potentiellement mortelles telles que le cancer et les maladies cardiovasculaires chez la femme ménopausée semblent révélatrices. On est également intrigué par le mode de reproduction sémelpare de diverses espèces, comme le saumon du Pacifique (Oncorhynchus tshawytscha), l’abeille faux bourdon (Apis mellifera), la tique du cerf (Ixodes scapularis) et de nombreux autres animaux chez lesquels la mort est programmée au cours du processus de reproduction.

    On peut en déduire que tous ces processus sont inhérents au déterminisme reproducteur du génome des différents organismes mentionnés. C’est comme si les ordres de marche d’un organisme donné allaient ainsi : « Reproduisez-vous et mourez ! » La persévérance à travers le temps, apparemment un trait des lignées biologiques, n’en est pas un pour l’organisme individuel qui survit simplement assez longtemps pour se reproduire et élever sa progéniture si nécessaire. Les systèmes vivants sont animés par une volonté naturelle ou instinctive de transmettre leur génome à une nouvelle génération. En revanche, il va sans dire que les conditions prolifératives représentent, au niveau cellulaire, un corollaire de ce processus en perte de contrôle. Sur la base de cette évaluation et en s’inspirant de la définition de la vie de 1994 de la NASA,¹ on pourrait définir les formes vivantes naturelles comme des systèmes chimiques capables de diriger la reproduction et la transmission de leur génome. Il convient de noter, cependant, que les virus, qui ne sont généralement pas considérés comme vivants, correspondent à cette définition. D’un autre côté, nous pouvons tous convenir que les animaux génétiquement hybrides tels que les mules, les bardots et les croisements zèbre/cheval appartiennent au monde vivant, malgré leur infertilité habituelle. Pourtant, leur infertilité ne provient pas d’un manque d’instinct de reproduction, mais principalement de leur incapacité à former des gamètes fonctionnels due à l’imparité ou aux anomalies chromosomiques de leurs parents. Dans la littérature scientifique, cette interprétation est appelée modèle « d’incompatibilité Dobzhansky-Muller (DM) ».² Plus précisément, selon ce modèle, la stérilité ou l’inviabilité des animaux hybrides résultent de l’incompatibilité fonctionnelle d’une certaine partie de leur matériel génétique (au moins deux gènes en interaction qui sont incapables de coopérer).²-⁴

    Par conséquent, la capacité de reproduction — définie ici comme la capacité de transmettre son génome à une nouvelle génération — ne semble pas être un critère sine qua non pour que la cellule ou l’organisme multicellulaire autrement fonctionnant normalement soit considéré comme vivant. Autant dire que le phénomène de la vie attend encore une définition valide et complète, une définition qui inclut tous les systèmes vivants et exclut clairement les matériaux inertes. Les bactéries constituent la forme de vie prototypique, étant autonomes et capables de se reproduire individuellement sous réserve de l’existence d’un milieu approprié et des nutriments organiques nécessaires. Dans ce contexte, les maladies infectieuses d’une espèce donnée représentent pratiquement des dommages collatéraux subis en raison des processus de reproduction de formes de vie moins complexes. Les virus ont besoin de la machinerie reproductive intracellulaire de tel ou tel type de cellule, tandis que différentes bactéries ou parasites préfèrent différents milieux ou biosystèmes d’un organisme. Plus l’organisme est complexe, plus il risque d’être taxé pour les besoins reproductifs de formes de vie plus simples. En même temps, il ne faut pas oublier de mentionner notre relation symbiotique avec notre microbiote et notre plus large écosystème, une relation qui, lorsqu’elle est bien équilibrée, n’est ni conflictuelle en soi ni préjudiciable à l’hôte.

    En ce qui concerne les systèmes vivants, le terme « reproduction » n’est utilisé ici que métaphoriquement, ou par extension. Alors qu’une bactérie ou certains virus peuvent produire des descendants qui sont des copies exactes d’eux-mêmes, chez les eucaryotes unisexués, un parent ne contribue que la moitié du génome de sa progéniture.

    Nos ancêtres, cachés en pleine vue

    La théorie de l’ascendance bilatérale de l’eucaryogenèse

    Cette épiphanie nous a amenés à nous interroger sur la manière dont cet impératif de reproduction des nucléotides et des organismes qui leur servent de véhicules correspondent à la genèse et à l’évolution des lignées eucaryotes. Nous partirons de la conviction que nos phénotypes actuels résultent d’un processus évolutif depuis l’apparition de la vie eucaryote, un processus qui inclut à la fois les informations contenues dans nos génomes et les données de nos écosystèmes spécifiques. Nous proposons alors que pour découvrir nos ancêtres eucaryotes les plus lointains, nous devrons nous dépouiller de certaines des caractéristiques de notre carapace évolutive, que ce soient les cornes ou les défenses, les ailes ou les bras, la peau pigmentée, les iris bleus, etc. Si nous nous ramenons à notre toute première cellule, le zygote, nous aurons un meilleur aperçu de nos origines. Le zygote, né de la fusion de l’ovule avec le spermatozoïde, est la première expression phénotypique d’un organisme eucaryote. Nous postulons que les gamètes sont positionnés parmi nos premiers ancêtres eucaryotes. Le mécanisme de fécondation caractéristique de l’espèce animale, par exemple, est représenté par un

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