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Parties intimes: Ma victoire sur le viol
Parties intimes: Ma victoire sur le viol
Parties intimes: Ma victoire sur le viol
Livre électronique258 pages3 heures

Parties intimes: Ma victoire sur le viol

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À propos de ce livre électronique

Comment un acte aussi sombre qu’un viol peut-il révéler autant de lumière ?
Comment faire d’un cauchemar une victoire qui témoigne de la grande force
de l’esprit humain qui triomphe des pires traumatismes.
Cynthia Robert témoigne dans ces pages de sa renaissance à la vie et à
l’amour après une agression qui l’a d’abord dépouillée de sa valeur de
femme et d’être humain à ses propres yeux. Déni, confusion, colère, dégoût :
comment la victime d’une agression sexuelle se sent-elle réellement après
un tel événement ? De quoi sont faits ses lendemains ? Que peuvent faire ses
proches pour l’aider à se sortir de l’accablement qui l’étouffe ?
De la plaie ouverte il y a vingt ans à la cicatrice d’aujourd’hui, l’auteure fait
état en toute transparence de l’agression qu’elle a subie, en passant par
les émotions brutes, les zones grises et ses réactions les plus gênantes, de
même que des conséquences sur ses rapports avec ses proches, sa santé
et sa sexualité. De ce canevas, elle s’emploie à décrire les différentes
démarches qu’elle a entreprises au fil du temps en vue de se réparer et
de se reconstruire.
Si le sujet vous semble plutôt lourd, détrompez-vous, car l’approche,
inspirante et réconfortante, a pour but d’ouvrir les discussions au-delà des
non-dits. Cette lecture vous sortira des sentiers battus pour vous conduire
le long de chemins d’espoir lumineux. Certains passages sont peut-être
plus difficiles à lire, mais ils ont aussi, pour les victimes et leurs proches,
le potentiel de faire jaillir une lueur d’espoir pour continuer de se battre
malgré tout.
LangueFrançais
ÉditeurPerformance Édition
Date de sortie26 mars 2025
ISBN9782925096986
Parties intimes: Ma victoire sur le viol
Auteur

Cynthia Robert

Cynthia Robert partage son temps entre sa famille — au cœur de son bonheur —, ses amis, ses œuvres philanthropiques et ses deux grandes passions : les voyages et les mots. Son cheminement repose sur plusieurs années de croissance personnelle. Parties intimes, son tout premier livre, est pour elle l’alchimie d’une vie.

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    Aperçu du livre

    Parties intimes - Cynthia Robert

    Préface

    C’était écrit à l’avance que son chemin allait être particulier. Après une fausse-couche due à une opération le 18 décembre 1980, alors que j’ignorais que j’étais enceinte, et après trois ans d’attente interminable, arriva avec une semaine d’avance Cynthia, le 18 décembre 1983. Elle était en avance sur tout, vive, rapide, enjouée, curieuse. Elle marchait avant ses neuf mois et tenait une conversation à deux ans. Elle faisait notre fierté et emplissait notre maison de bonheur. Tellement agréable, qu’elle avait à peine deux ans et demi quand ses sœurs jumelles ont pointé le bout de leur nez le 18 juin 1986. Et voilà, c’était complet. Trois filles. Wow !

    J’ai souvent entendu dire : « Ah moi, je préférerais avoir des gars… moins de risques ! » Mais quels risques ? Nous, nous étions très heureux d’avoir des filles. Et nous le sommes toujours autant sinon plus encore aujourd’hui. Mais je ne savais pas (et c’est tant mieux !) que j’allais vivre, avec l’une d’elles, la plus difficile épreuve de toute ma vie en tant que mère et en tant que femme. Eh oui, comme tous les parents, nous avons déjà dit : « Que quelqu’un touche à un cheveu de mes filles, je le tue ! » Je peux vous confirmer que c’est effectivement le premier réflexe que nous avons. Mais le vivre, avoir les deux pieds dedans, c’est autre chose. C’est tellement facile de dire n’importe quoi. Nous avons appris.

    Toutes les épreuves, quelles qu’elles soient, sont difficiles et on ne peut faire de comparaison, mais l’histoire que vous vous apprêtez à lire, c’est la sienne, la mienne, la nôtre, même si nous aurions préféré ne jamais en être les acteurs. Je laisse Cynthia vous la raconter, mais je tenais à vous dire en tant que mère que même si, sur le coup, on ne sait vraiment pas comment on peut survivre à ça, eh bien, oui, on y arrive. Comme le dit souvent Cynthia : « Comment peut-on manger un éléphant ? Une bouchée à la fois. »

    C’est tellement énorme. Ce sont des jours, des semaines, des mois, des années de frustrations, de colère, de rage, de peine, de larmes, mais aussi d’amour, car on ne soupçonne pas combien on en a à donner à son enfant dans ces moments-là (et aux autres, car il ne faut pas les oublier). Ne rien laisser paraître, rester forte, aller travailler tous les jours avec le public, avec le sourire, et cette boule dans la gorge, et cette envie de hurler. Le cœur dans un étau, la peur pour la suite, ne rien laisser paraître. Rester forte pour mon conjoint et toute la violence qu’il doit contenir, mes jumelles pour qui la vie doit continuer, ma mère, qui habite avec nous. Rester forte pour ma « pitoune » étendue comme une petite loque sur le divan.

    Elle respire, mais il n’y a plus de vie dans ses yeux, si beaux pourtant. Elle souffre, moi aussi, elle est la chair de ma chair, j’ai si mal dans tout mon être. Ce fut long et difficile, mais un jour à la fois, nous y sommes arrivées. Je suis d’une nature optimiste et j’ai beaucoup de croyances particulières, alors je savais au fond de moi qu’elle allait revivre un jour, je ne savais tout simplement pas le temps que ça prendrait. Avec l’amour, la patience, la foi, peu importe en qui ou en quoi, c’est possible de se sortir de tout. Je ne le pense pas, je le sais maintenant.

    Ma fille, et sa terrible épreuve que je ne souhaite à personne bien sûr, m’aura quand même appris beaucoup de belles choses, dont le pardon. Je ne peux être plus fière de la femme extraordinaire, belle, gentille, intelligente et tellement généreuse qu’elle est devenue. Avec une cicatrice qui sera là, toujours, mais qui peut aussi lui rappeler à quel point elle est forte et qu’elle est une gagnante. Je remercie souvent la vie pour la relation exceptionnelle que nous vivons toutes les deux dans le bonheur. Son histoire sera difficile à lire au début, mais persistez, car il se pourrait fort bien que vous ayez quelque chose de beau à en tirer.

    Guylaine, mère de Cynthia

    Préambule

    Victoire sur le viol.

    Je suis maintenant capable de regarder la vie en face. Je me tiens debout, fière et surtout heureuse. Je possède aujourd’hui une échelle des difficultés à laquelle me référer ; j’ai expérimenté le pire, j’ai essuyé le fond. Si j’aspirais à une vengeance, je pourrais affirmer que ma bataille est gagnée, car le diable gère sa conscience alors que la mienne est en paix.

    Je souhaite, bien humblement, que ce que j’ai appris au fil des ans puisse aider ne serait-ce qu’une femme ou un homme qui aurait subi semblable traumatisme. J’aurai mis plus de vingt ans à écrire ce livre. J’espère sincèrement qu’il saura vous toucher, tout simplement.

    Avec toute mon affection.

    Cynthia

    Chapitre 1

    Ma cicatrice, l’antre de mes parties intimes

    Si la vie t’envoie des citrons, alors fais-en de la limonade.

    ¹

    Je ne suis ni un verre de cristal fragile ni un petit oiseau vulnérable. Je suis au contraire une femme forte qui a mené le combat d’une vie, comme tant d’autres (en fait comme trop d’autres). Souvent, je regarde ma plaie ; elle est invisible, bien sûr, et pourtant si réelle. Elle est belle maintenant, ma plaie. Propre, cicatrisée et délicate. Elle est là, à jamais, faisant partie de moi, allant avec moi. Elle est indissociable de moi, influençant mon tout. Je l’ai acceptée et j’ai décidé d’apprendre à l’aimer. Aujourd’hui, au bout de la route, j’ai de l’affection pour moi-même.

    Ma cicatrice, je l’ai même ornée d’or, ce qui n’est pas peu dire. Travail colossal, je ne vous le cacherai pas. Ce périple a demandé d’affronter mes démons en regardant mon viol en pleine face, comme un film qui se déroule devant mes yeux. Au lieu d’utiliser mes mains pour me cacher la vue devant l’horreur, j’ai dû les enfoncer dans mes émotions comme si j’étais tombée jusqu’au cou dans un trou de boue. À certains moments, l’expression appropriée serait plutôt : tombée dans une fosse septique. En y faisant face, je me suis munie de beaucoup de vouloir, pour en avoir des tonnes en réserve, pour toutes les fois où j’ai voulu abandonner. Finalement, je me suis armée de patience, car je sais maintenant que le temps est un remède si souvent sous-estimé et pourtant si précieux. Le temps est l’ami fidèle qui tient délicatement la main de tout le reste.

    Si ma plaie a pu se cicatriser, c’est aussi grâce à la beauté du pardon. Elle ne me fait plus mal, et elle est non seulement cicatrisée, mais aussi acceptée et intégrée. Je ne la regarde plus avec dégoût ou mépris. Elle ne me fait plus rien, ni chaud ni froid. Une libération totale.

    Le pardon, c’est comme un grand souffle, un poids qui s’élève et s’envole. On arrête d’un coup de se nourrir d’amertume et de colère. On arrête d’en vouloir à la terre entière et de ruminer des idées noires. De maudire le coupable. On lâche prise, on se sent libre. On se remet à respirer à pleins poumons la vie, l’amour et l’espoir. Une belle lumière, celle au bout du tunnel, vient confirmer qu’on a fait la bonne chose, qu’on a emprunté le bon chemin.

    Tout de même, vingt ans plus tard, cette délicate cicatrice se réveille de temps à autre pour venir me picoter quelques instants, telle une vieille blessure qui nous fait mal lorsqu’il pleut et que c’est humide. Oh, mais de moins en moins souvent, heureusement. Je me demande alors pourquoi, malgré le temps passé, il m’arrive encore de réagir face à certaines situations qui font ressurgir un passé si lointain et supposément guéri.

    La réponse est simple : un viol, c’est l’histoire d’une vie. Un téléroman tout entier, et non un seul épisode. Et malgré tout, je suis fière de ce qu’est devenue cette cicatrice et fière de l’histoire qui l’accompagne, car elle en est une de résilience et d’amour, entre autres. Toute difficulté laisse des marques. C’est l’expérience qui devient un cheminement se transformant en sagesse. J’ai évolué à force de grandir à travers l’épreuve, je suis devenue meilleure dans l’adversité.

    Chacun a une histoire et chaque histoire est unique. Et puis, nous avons le choix. Maudire toute notre vie la personne ou la situation qui nous a marqués au fer rouge, ou alors choisir consciemment d’entreprendre la cicatrisation, aussi longue et ardue s’avère-t-elle. La suite dépendra de la perception que nous avons de cette marque et de l’attitude choisie. Quelle belle alchimie que d’avoir la capacité de prendre le mal et de le transformer en bien. Un jour j’ai lu : « Si la vie t’envoie des citrons, fais de la limonade »… ou des margaritas, c’est au choix ! C’est devenu ma devise. Et, de moi à vous, il s’agit d’une de mes forces dont je suis secrètement la plus fière.

    Pourquoi écrire ce livre ? Ma cicatrice est âgée de vingt et quelques années au moment où je peaufine ces pages ; elle date en fait d’août 2000. Toutes ces années à gribouiller un peu partout sur des bouts de papier et des feuilles volantes. J’ai rédigé la première partie dans les années qui ont suivi l’agression. Des bribes d’histoires, de réflexions et de compréhension se sont ajoutées au fil du temps. Puis j’ai assemblé le tout, et repris et redessiné. J’ai ensuite essayé d’en faire un livre, un projet que je me suis permis d’étaler sur autant d’années qu’il le fallait.

    Je sais depuis le début, tout au fond de moi, qu’un jour quelqu’un lira mes pages. J’adore écrire, ça fait partie de ma vie depuis toujours. Mais ce livre est un grand coup de fourche dans l’orgueil et je veux l’assumer. De me mettre ainsi à nue n’est pas facile, mais il le faut, ça me paraît maintenant viscéral. Finalement, je sais que depuis toujours l’écriture est pour moi un exutoire. Ce fut d’ailleurs une partie de ma thérapie personnelle, et maintenant que ma boucle est formée, je vous l’offre avec énormément de fierté, mais surtout avec beaucoup d’espoir.

    L’espoir que de jeunes et moins jeunes humains le lisent et retiennent ne serait-ce qu’une seule phrase positive qui leur donne le goût de s’accrocher. Je nourris aussi le souhait que des parents d’enfants violés, agressés ou victimes d’autres actes criminels y trouvent un peu de courage et ne perdent jamais l’espoir de revoir les yeux de leurs petits anges briller.

    Aujourd’hui, je suis une femme heureuse qui, malgré un viol, déborde de joie de vivre. Et Dieu sait que j’ai eu le regard sombre et vide, moi aussi. Aujourd’hui, mes yeux brillent. Si je devais propager une seule chose, ce serait celle-ci : la vie est belle, et tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. J’espère que c’est aussi ce positivisme que mon livre fera rayonner. J’aimerais également arriver à vous transmettre les outils que j’ai utilisés pour y arriver, que ce soit pour vous aider à traverser une agression ou n’importe quel autre traumatisme. Les outils sont là.

    Je ne suis ni psychologue ni médecin, je n’ai aucune notion thérapeutique. Mon histoire n’est pas meilleure ou pire que la vôtre, celle de votre enfant ou celle de votre proche, qu’il s’agisse d’agression sexuelle ou pas. J’écris ce livre sans prétention et sans vouloir d’aucune façon dicter quoi que ce soit à qui que ce soit. Encore moins pour juger ceux et celles qui n’empruntent pas les mêmes chemins que moi. Je n’ai pas la science infuse, je possède plutôt ma vérité, que je souhaite partager avec vous et qui, je l’espère, saura vous inspirer.

    Je suis une femme très spirituelle et j’ai des croyances qui échappent quelque peu à la norme, mais je suis aussi très enracinée. Je me permets d’être transparente et de me mettre à nue à travers ces pages, une vulnérabilité choisie aujourd’hui et assumée. C’est le chemin qui fait que d’autres ne se sentent plus seuls dans leurs corps et leurs émotions. Je ne vous impose rien, car bien sûr vous avez la liberté d’y adhérer ou non, d’en prendre et d’en laisser. Nous avons tous le libre arbitre. Nous avons le pouvoir de choisir notre propre vie, nos croyances, nos pensées.

    Je souhaite simplement vous faire connaître mon cheminement. Je suis heureuse, je m’aime plus aujourd’hui ; du moins, je suis fière de ce que je construis, de ce que je deviens. Et puis, mon Dieu que j’aime la vie ! Et c’est cette façon de vivre à la hakuna matata² que je souhaite répandre et faire rayonner sur le plus de gens possible ; j’en fais ma mission de tous les jours.

    Maintenant, revenons au début, comment tout cela a commencé. Le temps est venu de me dénuder et de vous dévoiler ma cicatrice. Voici donc mon histoire, celle à la fois de mon viol et de ma victoire.

    1 Cette expression bien connue, je l’ai adaptée à ma façon. L’originale dit plutôt : « Quand la vie vous donne des citrons, faites-en de la citronnade. » Elle est de l’écrivain et anarchiste Elbert Green Hubbard (source : Wikipédia).

    2

    Façon de vivre dans la joie, le bonheur et la bonne humeur ; provient du film Le roi lion, de Walt Disney Productions.

    Chapitre 2

    Défoncée et marquée au fer rouge

    Les mots durs. Durs à écrire, durs à lire, durs à entendre.

    Ce qui suit est le passage le plus déchirant du livre. Si, frappé d’une émotion trop intense, – la mienne ou la vôtre – vous préférez passer au chapitre suivant, faites-le, quitte à y revenir éventuellement. Il faut une chenille pour créer un papillon… Le papillon viendra ! Vous constaterez aussi que le type d’écriture est un peu différent. J’ai écrit ce chapitre en un jet, de ma main de tout juste 18 ans qui se libérait en extériorisant les faits sur papier sans les envelopper de dentelle et surtout sans penser à épargner de futurs lecteurs. J’ai voulu que ce texte reste dans sa forme brute ; je ne l’ai donc pas poli pour ne pas dénaturer la réalité dans laquelle j’étais lorsque je l’ai écrit, lorsque je l’ai vécu.

    Août 2000

    Je le fréquente depuis à peu près trois semaines. Il est beau, grand, charismatique, charmant et âgé de quelques années de plus que moi. Moi, j’ai 16 ans, je suis assez autonome et mature. La relation entre mes parents et moi est solide et basée sur la confiance mutuelle, et les règles de ma mère sont claires, le cadre est défini et elle m’accorde une liberté que j’apprécie fondamentalement. En échange, je m’arrange pour que mes parents ne soient pas déçus de mon attitude, surtout qu’ils ne s’inquiètent pas en sachant où je suis, bien qu’aujourd’hui, je sais bien qu’ils se sont inquiétés bien plus souvent qu’à leur tour malgré tout mon vouloir et mon respect.

    Bref, je travaille plusieurs soirs par semaine, je suis responsable et fiable, et je vais à l’école. Je n’ai jamais été portée sur les drogues ou l’alcool. Je me suis amusée bien sûr, mais rarement en dérogeant. Et pas de délinquance. Mais la gent masculine m’attire, beaucoup. C’était là ma faiblesse.

    Un dimanche soir, mi-août, je finis mon quart de travail au restaurant vers 22 h et j’ai envie de le voir. La soirée est jeune, je suis encore « sur l’adrénaline » et je suis en forme. Nous communiquons ensemble et il est convenu que je prenne un taxi pour aller le rejoindre chez lui. À ce moment, il est clair dans ma tête que je passerai la nuit

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