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Gaston couté: La chanson d'un "gâs" qu'a mal tourné
Gaston couté: La chanson d'un "gâs" qu'a mal tourné
Gaston couté: La chanson d'un "gâs" qu'a mal tourné
Livre électronique154 pages1 heure

Gaston couté: La chanson d'un "gâs" qu'a mal tourné

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À propos de ce livre électronique

De la même époque qu’Aristide Bruant, Théodore Botrel et Pierre Mac Orlan, "Gaston Couté" a fait les beaux jours des cabarets montmartrois au début du 20ème siècle.

Ces poèmes colorés, directs, aux images audacieuses allaient au cœur des gens. Du côté des victimes, des rejetés de la société, c’est dans un style percutant qu’il faisait surgir des vérités implacables devenant le poète maudit de son temps.

Alain-René GEORGES raconte la vie d’un poète d’immence talent, ses rencontres avec des artistes tels que Picasso, Rictus, Poulbot, leur misérable vie de bohème à «La Belle Époque».

Parfois écrits en patois, sans dénaturer l’esprit de l’auteur, Alain-René GEORGES a remodelé certains écrits pour les rendre plus compréhensibles par tous.

Il en a fait un spectacle où sa musique résolument populaire renforce encore davantage la poèsie.

À PROPOS DE L'AUTEUR 

Alain Briand, né en 1951 à Brimberne en Couëron, a mené une vie riche et éclectique. Ajusteur-tourneur aux chantiers Dubigeon, coureur cycliste amateur, moniteur d’auto-école, puis GO au Club Med, il devient magicien-ventriloque et chanteur sous le nom d’Alain-René Georges, interprétant notamment Gaston Couté et Bruant. Père et grand-père, il partage son parcours atypique dans ses écrits et expose son matériel de magie à l’auberge du Pot Bleu de Pissotte. Passionné, il dévoile les secrets de son art.
LangueFrançais
ÉditeurPublishroom
Date de sortie22 févr. 2025
ISBN9782386256196
Gaston couté: La chanson d'un "gâs" qu'a mal tourné

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    Gaston couté - Alain-René Georges

    1

    « Tiens, v’là du dormant »

    (La berceuse du dormant, page 113)

    « La chanson d’un gâs qu’a mal tourné » est le titre générique de l’œuvre complète du poète humaniste Gaston Couté. Il était né le 23 septembre 1880 à Beaugency dans le département du Loiret. A sa naissance, il avait une sœur âgée de quinze ans dénommée Lisa et leurs parents étaient meuniers au moulin des Murs. Deux années après la naissance de Gaston, la petite famille s’installa dans un autre moulin à Saint Pryvé près d’Orléans mais quelques mois après, ils prendront possession de l’un des deux moulins de Clan à Meung sur Loire. Le bien, nouvellement acquis était l’un des trois moulins les plus importants de la petite Beauce. Il fonctionnait grâce à une énorme roue installée sur la rivière « Les Mauves » qui, avant de se jeter dans la Loire faisait également tourner les roues d’une dizaine d’autres moulins. Aujourd’hui, en passant sur l’autoroute A11 en direction de Paris on aperçoit toujours à notre droite ce grand moulin de trois étages.

    L’histoire de Meung sur Loire est liée à l’existence de son Château datant du début du 13ème siècle. Jehan de Meung dit « Clopinel » y avait poursuivi sur les instances de Philippe Auguste le roman de la Rose de Guillaume de Lorris, roman composé de 21780 vers octosyllabiques. C’était également dans ce château que fut emprisonné au 15èmesiècle, François Villon le poète maudit du moyen âge, pour crime de sacrilège (Profanation d’objets sacrés par mépris de la religion).

    A la fin du dix-neuvième et début du vingtième siècle, il y avait de nombreux moulins en Beauce, le grenier de la France. Beaucoup furent détruits par incendie et les moulins restants furent transformés pour fonctionner grâce à l’électricité. Gaston Couté en écrivit un très joli poème « Les moulins morts » (page 55)

    Quant au Moulin de Murs à Beaugency, après le départ de la famille Couté, il devint tour à tour une usine de jouets, une imprimerie et le logement de plusieurs familles avant d’être détruit en 1944 par un bombardement aérien.

    Les toutes premières années de Gaston se firent dans l’ambiance de la vie paysanne avec l’arrivée au moulin, des charrettes de sacs de blé et le départ des charrettes de sacs de farine, ceci après le travail inlassable du bourdonnant moulin. Le pain étant la nourriture principale des Français, la farine de la Beauce était en grande partie acheminée vers les villes tandis que les résidus servaient à nourrir les animaux tels que les porcs et les volailles. « Les oies inquiètes » (page 57)

    Face aux dangers divers et variés que constituaient la rivière et le moulin, il était normalement de la responsabilité de Madame Estelle Couté, la mère de Gaston, mais aussi de sa grande sœur de veiller sur l’enfant.

    Grâce au travail du meunier, le père Eugène Couté, les affaires étant florissantes et le 26 novembre 1884, il acheta une propriété appelée « La Corne » située à quatre kilomètres de Meung sur Loire. Il s’occupait de la vigne, des plantations et sans doute d’un potager. « Chanson de vendanges » (page 59) « Après vendanges » (page 63) « Feu de vigne » (page 69) Sapré vin nouviau »(page 71) « Sur le pressoir » (page 73).

    Un matin de début septembre 1885, assis dans la charrette à côté de son père, avec un panier contenant son déjeuner préparé par sa mère, Gaston, qui quelques jours plus tard fêtera ses cinq ans, faisait son entrée à l’école communale de Saint Ay.

    L’année suivante, c’était à l’école de La Nivelle de Meung sur Loire qu’il poursuivit sa scolarité, emmené pour les premières fois par Lisa, sa sœur déjà âgée de vingt et un ans. Il semblerait, ce qui n’est nullement surprenant, qu’il fut un garçon turbulent. Gringalet, mais plein de vie, comme en attestent quelques photos existantes, il avait les yeux légèrement bridés, des pommettes saillantes qui lui donnaient un visage légèrement asiatique. Déjà, il manifestait une certaine propension à l’espièglerie. Seul ou avec des camarades, le jeudi qui était le jour de congé, s’était autour du moulin familial qu’il s’amusait avec tout ce qu’il trouvait dans la nature. Par exemple au printemps, dénicher le nid des oiseaux, en hiver, faire des boules de neige, etc…

    2

    « Ah ! qué souleil et qué bon vent su’ les luzarn’s »

    (Mossieu Imbu. Page 75)

    Le 2 mai 1889, Rosa se mariait avec un garçon charcutier, Emmanuel Troulet. Le repas de noces avait lieu dans une grande pièce du moulin familial avec de nombreux invités présents : famille, amis et voisins. Le festin était composé de plusieurs plats et durait longtemps, l’après-midi et la soirée. L’un des invités ayant de la peine à supporter ses chaussures neuves, il les avait retirées afin de se soulager. Gaston qui comme ses petits camarades, trouvant le temps long se baladait parmi tout ce beau monde. Rien n’échappait à son attention, si bien que discrètement, il prit l’un des deux souliers pour non moins discrètement, le camoufler dans un endroit indécelable. A la fin du repas, le malheureux invité n’ayant pas retrouvé sa chaussure fut contraint d’emprunter une paire de sabots pour entrer chez lui. Ce fut que plusieurs jours plus tard que la maîtresse de maison en remontant l’horloge trouva le soulier disparu accroché à l’un des deux poids de la comtoise.

    Sans tarder, le père Eugène Couté, par acte notarial, le 24 juin 1889 associa son gendre à la direction du moulin. Emmanuel Troulet, avec courage, s’adapta à son nouveau métier mais grisé par cette ascension sociale inespérée, il devint ambitieux. Lui qui jusque là affichait des idées conservatrices devint républicain invétéré. Après avoir été conseillé municipal, il obtint le fauteuil de Maire de Meung sur Loire puis devint Conseiller Général. Il fut nommé Président de presque toutes les associations de la commune. Il représentait l’ordre social tout en aimant l’argent et les honneurs. Épris de lui-même, il était le contraire de Gaston qui préférait la fantaisie. Comme son prédécesseur à la Mairie, le notaire, se considérant supérieur aux autres, tous deux, aimaient parsemer leur discours de l’adjectif « imbu ». « Imbu de sentiments favorables, je déclare ouverte la séance du conseil municipal » « Imbu des pouvoirs qui me sont conférés, je donne mon accord pour ériger une statue sur la place ». Ils deviendront les héros d’un monologue de Gaston « Môssieur Imbu » (voir page 75). Au cours de l’une des conversations d’un repas familial toujours très animé Emmanuel Troulet avait dit à Gaston : « Avec tes idées tu crèveras de faim » il lui avait répondu : « Toi tu crèveras d’indigestion ». Ces querelles

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